«Devrait-on être premiers?»
Les stars du CP Berne critiquent le licenciement de leur coach

Johan Lundskog, l'entraîneur viré par le CP Berne, était très apprécié des joueurs. Certains d'entre eux ont mal vécu son éviction après la victoire renversante face à Zurich, samedi soir.
Publié: 08.11.2022 à 14:13 heures
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«La soirée était fichue, l'ambiance était au plus bas», déclare le défenseur du SCB Ramon Untersander à propos de la libération de l'entraîneur Johan Lundskog après la victoire contre le ZSC.
Photo: keystone-sda.ch
Stephan Roth

Samedi soir, les joueurs du SCB ont vécu un sacré ascenseur émotionnel. D'abord, ils ont renversé la vapeur de manière totalement inattendue contre les ZSC Lions après avoir été menés 3-1 et se sont imposés 4-3 grâce à un but en toute fin de match. Quelques minutes plus tard, le directeur sportif Andrew Ebbett leur a annoncé le licenciement de leur coach, Johan Lundskog. Simultanément, le CEO Raeto Raffainer informait l'infortuné dans la pièce adjacente.

«Nous avons battu l'une des meilleures équipes, nous avons fait un super comeback, nous avons ressenti beaucoup d'émotions. Ensuite, nous sommes retournés dans le vestiaire et avons fait la fête. Jusqu'à ce que la porte soit fermée et qu'on nous informe du licenciement de Johan, a raconté le défenseur Ramon Untersander (31 ans) dans les colonnes de la «Berner Zeitung». La soirée était fichue, l'ambiance était au plus bas.»

Le défenseur de l'équipe nationale est connu pour être non seulement un type très gentil, humain et honnête, mais aussi pour être toujours loyal envers ses entraîneurs, préférant chercher les erreurs du côté de l'équipe.

Tristan Scherwey: «J'étais juste déçu»

Son coéquipier Tristan Scherwey (31 ans) s'est lui aussi montré surpris par le timing de cette décision. «Si nous avions coulé, l'idée d'un éventuel changement m'aurait sans doute effleuré, a enchaîné le Fribourgeois, toujours dans la «Berner Zeitung». Mais il y avait de la musique dans le vestiaire, nous étions heureux. Ensuite, plus personne ne sautait de joie. Nous étions dans une tout autre ambiance. J'étais juste déçu».

Et Ramon Untersander d'enchaîner: «Nous sommes sixièmes, à cinq points de la troisième place. Devrait-on être premier?»

Ces critiques ne sont pas une surprise pour les dirigeants du club de la capitale, qui ne sont pas intervenus avant la publication de ce sujet. À une époque où les communicants ont beaucoup de pouvoir et les déclarations sont lissées, cette manière de faire est à souligner. «Nous savions que tous les joueurs ne seraient pas contents, nous a confié Raeto Raffainer, CEO de la puissante organisation. On sait que tout n'était pas mauvais. Et humainement, ça nous fait mal aussi».

«Nous ne devons pas être premiers ou deuxièmes»

Selon le Grison, le club a décidé de communiquer sur le licenciement de son entraîneur directement après cette victoire chargée en émotion car celui-ci avait prévu un voyage dimanche. Il souhaitait lui faire part de l'information de vive-voix.

Au sujet des critiques sur les exigences trop élevées de la direction bernoise, Raeto Raffainer nuance: «L'objectif n'est évidemment pas de terminer premier ou deuxième. Mais l'équipe doit se développer continuellement.» Et une telle évolution n'a plus été visible ces dernières semaines. Récemment, Berne a enchaîné victoires et défaites sans paraître progresser. L'excellente relation entre Johan Lundskog et ses joueurs n'a donc rien changé au constat opéré quelques étages au-dessus du vestiaire, dans les bureaux du club.

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