Dimanche en fin d'après-midi sur l'esplanade devant la BCF Arena, les dernières tiédeurs de l'automne ont permis aux gens de disserter sur le derby des Zähringen à venir. Et, forcément, quasi toutes les discussions tournaient autour d'un seul et unique thème: Chris DiDomenico. Il faut dire que le Canadien n'est pas du genre à laisser indifférent. Tout au long de sa carrière, «DiDo» a fait parler de lui. Souvent en bien et parfois en moins bien.
Cet été, il a décidé de quitter Fribourg Gottéron pour poursuivre sa carrière à un jet de puck de là, à Berne. Tout semblait donc réuni pour vivre une soirée mémorable. «Avec lui, on peut s'attendre à tout, ont rigolé plusieurs fans attroupés devant la patinoire fribourgeoise. Il est capable de gagner le match à lui seul... ou de le perdre.» Le petit groupe avait vu le Nord-Américain à l'œuvre durant deux saisons et savait ainsi de quoi le bonhomme était capable.
Quelques sifflets, puis des insultes
À 45 minutes du coup d'envoi de la rencontre, l'échauffement s'est passé comme si de rien n'était. Avec son No 88 sur le dos, Chris DiDomenico a fait des tours de glace et quelques grigris dont il a le secret. Dans les gradins? Rien à signaler. «Pour tout vous dire, je ne m'attendais à rien, nous a-t-il confié à la fin de la rencontre avec son air de ne pas y toucher. C'est du business. Désormais, je joue à Berne et je dois tout faire pour que mon équipe gagne. Ce n'est pas plus compliqué que cela.»
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Les fans de la BCF Arena se sont tout de même réveillés au moment de l'entrée des deux équipes lorsque le nom du Canadien a été annoncé par le speaker. Quelques sifflets sont descendus des gradins. «Je n'ai pas entendu», rigole le principal intéressé qui ne peut pas avoir manqué les insultes à son égard, plus tard dans la soirée.
«Une bonne période»
Après s'être fait changer contre la bande par Samuel Walser, il est resté au sol avant de se relever rapidement. A-t-il exagéré cette faute pour provoquer une sanction contre son ancien coéquipier? «Non! J'ai pris un coup sur la tête», se défend-il. Une attitude qui a tout de même déplu aux fans fribourgeois qui le lui ont bien fait savoir avec des insultes peu gracieuses. «Walser s'est tout de suite excusé, a apprécié Chris DiDomenico. Je ne lui en veux pas, car je pense vraiment qu'il ne cherche pas à me faire mal. Vous savez, ce n'est pas parce que nous ne jouons plus sous le même maillot que nous ne nous respectons plus.»
Sur la glace, «DiDo» a beaucoup tenté de choses, mais n'a pas été en réussite. «Est-ce que je voulais encore plus marquer que d'habitude? Non, je ne crois pas. Je veux toujours marquer et aider mon équipe à gagner. Mais finalement, nous repartons avec deux points et nous sommes dans une bonne période actuellement. Donc c'est très positif.»
Après être passé par la case interviews, Chris DiDomenico s'est rendu en direction du vestiaire fribourgeois qu'il a arpenté durant deux années. «On ne s'est pas écrit avant le match, mais je me réjouis de discuter avec eux un moment, nous a-t-il soufflé dans les couloirs de la BCF Arena. Sur la glace, il n'y a pas d'amitié qui tienne, mais en dehors, on s'apprécie vraiment.» Le Canadien a demandé à parler avec Julien Sprunger. Dave Sutter et David Desharnais ont également eu de chaleureuses accolades avec lui.
Bref, les étincelles n'ont pas été au rendez-vous de ces retrouvailles entre Fribourg et Chris DiDomenico. Mais comme le rappelle le principal intéressé, c'était «un match comme un autre».