En quelques jours, deux clubs du championnat de Suisse ont mis sous contrat des joueurs qui n’auraient probablement pas été engagés à bien des endroits: Alex Formenton, qui est soupçonné d’avoir participé à une agression sexuelle au Canada, et Adam Almquist, qui est allé vendre ses talents en Russie après l'invasion de l'Ukraine.
L'attaquant canadien et le défenseur suédois ont obtenu grâce respectivement à Ambri et à Zoug où ils ont paraphé des contrats jusqu'au terme de la saison. De quoi faire grincer bien des dents. Et pas uniquement en Suisse.
Que l’on soit bien clairs: les deux joueurs engagés n’ont rien à se reprocher sur le fait que des formations du championnat de Suisse leur donnent des contrats. Et ils auraient tort de ne pas accepter de s’engager dans une des Ligues les plus lucratives d’Europe. Ce ne sont pas eux le problème. Non, le problème, c'est l'absence de morale des clubs suisses.
Finlande et Suède exemplaires
Là où les 32 équipes de NHL ont refusé de donner un contrat à Alex Formenton, Ambri-Piotta l’a fait. Là où les clubs finlandais n’acceptent plus les joueurs ayant signé un contrat en KHL après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Zoug l’a fait sans broncher. Aucun joueur n'a signé en Suède après avoir entamé la saison en Russie.
Contrairement à la Finlande, il n'y a là-bas point de mot d'ordre. «Chaque club décide selon ses principes», a confié Johan Hemlin au portail spécialisé «Hockeynews». C'est la même chose en championnat de Suisse. Et, visiblement, tous les clubs n'ont pas les mêmes principes.
Bien sûr, toutes les formations suisses ne sont pas à mettre dans le même panier. Selon nos informations, certaines ont pris langue avec Alex Formenton et l'ont informé qu'elles ne souhaitaient pas continuer les discussions pour des raisons morales. Mais le constat demeure: ces engagements créent un sérieux dégât d’image et les dirigeants des formations de National League feraient bien d’en prendre tôt ou tard conscience.
Sur la scène internationale, la National League pourrait doucement devenir le point de chute de tous les desperados.