Timo Meier, avez-vous réussi à trouver le sommeil après cette folle soirée et votre quintuplé historique?
Oui, comme d’habitude. À la différence près que j’avais reçu plus de messages sur mon téléphone portable au réveil. En règle générale, je ne dors jamais bien après les matches. C’était vraiment une rencontre spéciale. Je ne l’oublierai certainement jamais.
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Quelles pensées vous ont traversé l’esprit?
Honnêtement, il n’y en a pas eu beaucoup. J’ai simplement compris que cinq buts, c’est vachement cool. Mais, je ne peux pas m’enflammer car je dois déjà me concentrer sur les prochains défis qui arrivent. Des matches importants nous attendent.
Vous semblez très terre à terre. Vous n’étiez pas ému après ces cinq goals?
Je viens de parler avec mes parents au téléphone. Ils ont senti, lors de mes interviews télévisées, que j’étais vraiment heureux, rien qu’en voyant le sourire sur mon visage. En principe, je suis quelqu’un qui n’est jamais satisfait. Mais là, tout a vraiment marché pour moi. Tous les tirs ont été cadrés. C’était le match parfait.
Avez-vous dû payer une tournée à vos coéquipiers à la fin du match?
Oui, nous sommes allés boire une ou deux bières. À mes frais, bien sûr. Mardi, nous avions congé. C’est bien de pouvoir passer du temps avec ses coéquipiers en dehors de la glace.
Comment avez-vous vécu ces buts?
Le sentiment le plus agréable pour un attaquant, c’est de marquer rapidement. Cela rend les choses plus faciles pour la suite de la soirée. J’étais extrêmement heureux d’avoir déjà réussi ce coup du chapeau et de mener 4-1 après une période. À partir de là, mes jambes semblaient fonctionner toutes seules. Mais sans mes coéquipiers, qui m’ont fait de belles passes, tout cela n’aurait pas été possible.
Étiez-vous conscient du fait que jamais auparavant un joueur des Sharks n’avait marqué cinq buts?
Non, vraiment pas. C’était marrant car à la fin du match, notre entraîneur assistant, Mike Ricci, est venu dans le vestiaire pour me souhaiter la bienvenue dans le club fermé des joueurs ayant marqué cinq buts dans le même match. Lui aussi y était parvenu dans sa carrière (ndlr: avec les Nordiques de Québec en 1994).
Où avez-vous mis les pucks que vous avez conservés après le match?
Ils sont toujours à la patinoire. Mais je vais certainement trouver un bel endroit chez moi, en Suisse, pour les conserver.
Par le passé, peu de gens vous croyaient capable de faire le saut en NHL. Ce doit être une belle satisfaction pour vous.
Ces critiques, je les ai prises comme une source de motivation. C’est d’autant plus beau lorsque l’on atteint ses objectifs. Ma famille et mes amis proches ont toujours cru en moi. Ils m’ont permis de vivre mon rêve. Je leur en suis vraiment reconnaissant
Votre mère vous a un jour qualifié de radin. Pourtant, vous vous êtes offert un beau sac après votre premier match de NHL. Et maintenant, qu’allez-vous faire après ces cinq buts?
Je n’ai pas prévu d’acheter quoi que ce soit. Dans le vestiaire, les gars se foutent de moi à cause de ma voiture. J’en achèterai peut-être une nouvelle un jour. Mais pour l’instant, je suis heureux avec tout ce que j’ai.
C’est quoi comme voiture?
Une petite (rires).
Donc plus petite que les voitures de vos coéquipiers?
Oui. Ce n’est pas une Bentley, une Rolls-Royce ou une Ferrari. Je n’en ressens pas le besoin.
Allez-vous suivre les Jeux olympiques?
Sans aucun doute! C’est dommage que nous, les joueurs de la NHL, ne puissions pas y participer. Maintenant, d’autres auront la chance de rendre la Suisse fière. Il y a vraiment moyen de faire quelque chose en Chine.
Et vous serez le seul Suisse à participer au NHL All-Star Game.
Oui, je m’en réjouis énormément. Je vais savourer ce moment.