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Si l'on se fie uniquement au bilan comptable, le remplacement de John Fust par Geoff Ward n'a presque rien apporté. Les deux entraîneurs ont remporté chacun 20 points sur les 40 engrangés par le Lausanne HC. Ward a juste eu besoin d'une rencontre de moins que son prédécesseur pour faire aussi bien. La belle affaire. Et dans le jeu? Pour essayer de voir un poil plus loin, penchons-nous sur les statistiques du LHC à la sauce Fust et celui concocté par Ward.
5 enseignements que l'on peut tirer
Un bilan comptable guère satisfaisant
Si le LHC marque un rien plus de point par match avec Geoff Ward, le rythme est tout de même bien pauvre avec 1,11 unité par sortie. Plus embêtant encore, le calendrier a été plutôt favorable aux Lions lausannois puisqu'ils ont disputé neuf rencontres contre Langnau, Kloten, Ajoie, Ambri et Lugano, soit leurs compagnons d'infortune à la cave.
Pire: le LHC a disputé 10 des 18 matches sous Geoff Ward à la maison. Certes, les Vaudois sont très mauvais à la maison (1,26 point par match), mais ils y sont tout de même meilleurs que sur la route. Sur les 17 rencontres à venir, huit le seront hors de leurs bases dont trois consécutives après la réception de Langnau. Au moment où le train est en passe de quitter la gare, cet enchaînement n'est pas une excellente nouvelle.
Une attaque (encore) moins efficace
De septembre à novembre, le Lausanne HC avait un taux de réussite aux shoots à 5 contre 5 parmi les plus faibles de la Ligue avec un triste 7,18%. Depuis? C'est pire encore puisque le LHC tourne à 6,99%. Concurrent direct des Lions pour la 13e place, le HC Ajoie, par exemple, est 2% plus efficace que le LHC. Terrible constat. En power-play, le constat n'est pas franchement plus réjouissant puisque le pourcentage est passé de 11,38% à 9,79% sous John Fust (lire ci-dessous).
Un meilleur fond de jeu
Tout n'est pas à jeter pour autant si l'on se penche plus loin que la baisse du nombre de buts par match (de 2,47 à 2,27). Les Lausannois créent davantage puisque leur Corsi offensif est passé de 57,16 à 65,07. Cela veut donc dire que le Lausanne HC shoote huit fois de plus par match avec Geoff Ward qu'avec John Fust (tirs cadrés, non cadrés et bloqués). Et cela se traduit sur les chances de but puisque les buts escomptés sont passés de 2,50 par match à 3,18.
Un power-play encore moins bon
Si vous pensiez qu'il était difficile de faire moins bien que les 11,39% d'efficacité en supériorité numérique, vous vous trompiez. Sous Geoff Ward, les pensionnaires de la Vaudoise aréna sont en fond de cale en compagnie d'Ajoie et Langnau avec un bien triste 9,79% d'efficacité. Aucune unité spéciale ne tourne bien et les buteurs patentés que sont Damien Riat ou Robin Kovacs semblent incapables de régler la mire lorsqu'ils sont en position idéale.
Le graphique ci-dessus représente l'évolution des buts escomptés par 60 minutes de power-play. On voit clairement que l'arrivée de Geoff Ward a tout au mieux stabilisé l'équipe dans cette situation, mais n'a en aucun cas remonté la pente.
Un poil plus de «chance»
Le PDO est un indicateur assez fiable de la sur-performance ou de la sous-performance. En additionnant le pourcentage de réussite aux shoots et celui des arrêts des gardiens, on obtient un score qui à terme devrait tendre à se rapprocher plus ou moins de 100. Sous John Fust, le PDO était à 97,78, ce qui signifie une certaine «malchance» et donc de joueurs meilleurs à venir. Avec Geoff Ward, cette valeur est à 99,74 soit peu ou prou la moyenne. Dès lors, le Lausanne HC ne peut pas dire qu'il est franchement mal payé depuis deux mois et demi avec son nouvel entraîneur à la barre si l'on regarde cette métrique.
Bilan
Au bout d'un certain moment, les coachs ne pourront pas tirer davantage d'une équipe si celle-ci ne montre aucune capacité de réaction. Geoff Ward a essayé de changer bien des choses, notamment dans le repli défensif. Mais le problème du Lausanne HC semble finalement se situer davantage entre les deux oreilles que sur le banc. Et le fait que le nouveau coach ne fasse pas mieux que l'ancien n'a rien de bien surprenant.