Mardi soir, Genève-Servette a servi un menu 3 étoiles à ses spectateurs pour la réception de Zoug, double champion de Suisse en titre. Pour cette occasion, pourtant, Jan Cadieux avait décidé de ne pas aligner les étoiles. Au contraire, son duo magique Teemu Hartikainen - Linus Omark avait été séparé.
Une défaite face aux Grisons qui avait du mal à passer et qui a eu des conséquences. «On se devait de réagir, a poursuivi le coach. C'est finalement peut-être une bonne chose que cela nous soit arrivé. Cela montre aussi à l'équipe qu'il est important de ne pas se voir trop beau.» La décision de changer les lignes - et donc son duo star - a découlé de cette soirée. «J'avais pris la décision dix minutes après le match face à Davos, dimanche soir», nous a expliqué le technicien.
«On a eu une bonne discussion»
La raison de ce choix radical? «Ils n'étaient plus assez performants depuis un certain temps, a-t-il poursuivi. C'était aussi un moyen de les titiller. Ce sont deux compétiteurs et je voulais voir leur réaction.» Le message a semble-t-il passé 5 sur 5 puisque dès le premier shift, Linus Omark a fait trembler les filets. Le Suédois le jure: il n'avait pas le match de dimanche en travers de la gorge. «Quand je me suis réveillé lundi matin, j'avais le sourire sur le visage, rigole-t-il. J'espère que toute l'équipe aussi.»
Et le génialissime No 67 des Vernets n'a pas perdu de sa confiance en lui. «Mais nous savons que nous sommes une bonne équipe, poursuit-il. Nous savons que nous devrions marquer beaucoup de buts tous les soirs. Là n'est pas le problème. C'est en défense que nous allons gagner les matches. Pas en attaque. Ces derniers temps, nous en faisions parfois un peu trop.»
Problème? Lorsque lui ou Hartikainen tentent de sauver l'équipe, cela se voit comme le bec au milieu de la figure. «Le coach n'était pas content après le dernier match et il nous l'a fait savoir, a précisé Linus Omark. Pour moi, ce n'est pas un souci de changer de coéquipiers. Peut-être qu'à l'avenir, nous allons rejouer ensemble. Nous verrons bien.»
Le meilleur match du GSHC?
Le binôme va-t-il se retrouver lors de ces prochains matches? Pas pour Jan Cadieux qui avoue avoir eu «une bonne discussion» au moment de parler à son duo. «Nous allons continuer comme ça. Au final, on parle de deux gars, mais moi, je dois pouvoir compter sur tout le monde. Ces deux joueurs sont capables de très bien jouer ensemble, mais à eux de montrer qu'ils sont capables de donner plus s'ils sont mis dans d'autres situations. Ils l'ont très bien fait contre Zoug, je suis satisfait.»
Ce match de gala face à Zoug était-il le meilleur de la saison du GSHC? L'observateur aurait tendance à dire que oui. Et Linus Omark? Il hésite. «Nous avions déjà prouvé que nous pouvions être une bonne équipe. Et nous avons d'ailleurs déjà de bons matches derrière nous. Mais je vous dirais que c'était l'un de nos meilleurs. Ça c'est sûr. Nous avons montré ce que nous étions capables de vraiment faire en jouant comme il le faut.» À voir si le tirage d'oreilles de Jan Cadieux va avoir des effets sur le long terme.