Stéphane Patry connaît chaque recoin des Vernets pour les avoir arpentés depuis son plus jeune âge. Hormis une «infidélité» d'un an pour poursuivre son développement au Canada, le Genevois n'a connu qu'un club ou presque: le Genève-Servette. Il y a certes eu deux prêts en Swiss League durant son parcours, mais il a vécu, mangé et respiré en Grenat durant toute sa vie.
Pourtant, l'été passé, le jeune homme de 23 ans a décidé de faire le grand saut en tentant sa chance à Lugano. Il se rendait peut-être compte que l'armada du GSHC n'allait lui laisser qu'un minimum de temps de glace aux Vernets. Alors, il a choisi l'exil. Un dépaysement qui n'a pas été simple pour l'attaquant. Il n'a finalement disputé que 15 rencontres avec les Bianconeri. Une commotion cérébrale l'a laissé sur la touche pour une longue période.
«J'ai eu besoin de beaucoup de patience, nous a-t-il confié. Cela n'a pas été simple, surtout pour une première année après avoir quitté Genève.» Aujourd'hui, l'ailier se sent mieux. Beaucoup mieux même puisqu'il a réintégré l'alignement depuis bientôt un mois. S'il n'a finalement marqué qu'un but lors des huit derniers matches, le No 78 a pris part à six victoires avec un temps de jeu moyen se situant aux alentours des 13 minutes. «Je suis content d'avoir cette chance, poursuit-il. On me fait confiance et j'ai l'impression que cela se passe bien.»
«Heureusement que j'ai déjà rejoué à Genève»
Lors de la série de pré-playoff face à Fribourg Gottéron, Stéphane Patry a même patiné en deuxième ligne avec l'étranger Daniel Carr et le joueur de centre international Calvin Thürkauf. Difficile de trouver de meilleures conditions. Sera-t-il reconduit à cet endroit pour ce début de quart de finale face à Genève? Il l'espère évidemment. «Tant que ce que je fais aide mon équipe à gagner, cela me suffit.» Compréhensible, surtout après une première saison au Tessin qui ne s'est pas apparentée à la dolce vita.
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Mais ce duel contre le GSHC ne sera pas un match comme un autre, quoi qu'il en soit. «Heureusement que j'ai déjà rejoué à Genève, rigole-t-il. C'était en tout début de saison, lors du troisième match disputé par Stéphane Patry sous ses nouvelles couleurs. «C'était une sensation bizarre, se souvient-il. Je savais que je connaissais parfaitement cette patinoire... Et dans le même temps, c'est comme si j'y mettais les pieds pour la première fois.» Il y a évidemment eu un autre vestiaire à occuper. «Je ne me suis pas trompé en entrant, c'est déjà ça (rires).»
Dès ce mardi soir, il devra mettre les émotions de côté. «Lorsque tu es sur la glace, tu vois forcément les gens dans les tribunes. Et lors de mon premier match contre Genève aux Vernets, j'ai reconnu tellement de monde. Je devrai faire abstraction de tout ce contexte, mais ce n'est pas quelque chose qui m'inquiète. J'avais la boule au ventre en septembre dernier au moment de venir. Cette fois-ci, cela se passera de manière moins compliquée, j'en suis sûr.»
Et si l'ancien Aiglon pouvait jouer un mauvais tour à son ancienne équipe, ce ne serait pas pour lui déplaire.