Sami Tavernier est né le 26 avril 1997 à Annemasse, à un jet de puck de Genève. Il a grandi à Morzine quelques kilomètres plus loin. Son parcours était tout tracé. Bon jeune hockeyeur, il aurait dû suivre le parcours de Floran Douay, Eliot Berthon et autres Enzo Guebey. Il a même joué avec ce dernier. En passant cinq saisons dans les juniors de Genève-Servette, il aurait obtenu la licence suisse. Un sésame qui lui aurait ouvert les portes d'absolument toutes les équipes de National League.
Mais Sami Tavernier avait d'autres ambitions. «Ma mère est finlandaise, nous a confié celui qui dispute la Coupe Spengler avec Kalpa Kuopio. C'est donc plutôt vers ce pays que mes yeux se sont tournés.» Ainsi, en 2011, il prend la direction d'Helsinki pour intégrer la formation du prestigieux HIFK. «À cet instant, j'avais une option pour rejoindre la Suisse, a-t-il précisé. Notamment Genève, mais pas que. Cela ne s'est finalement pas fait.» Il a pourtant disputé quelques matches en championnat Mini-Top helvétique avec une sélection savoyarde. «Aujourd'hui encore, je ne sais pas comment cela s'est fait, rigole-t-il. Mais j'ai effectivement disputé des matches sur Genève, Vaud ou même en Valais.»
Mais Tavernier plaçait la barre plus haut. Et il a eu raison de se faire confiance puisqu'il a disputé un championnat du monde M18 avec la Finlande. C'était à Zoug lors de la saison 2014/2015. Ses coéquipiers? Les stars de NHL Patrick Laine, Sebastian Aho ou encore les «Emmentalois» Aleksi Saarela et Vili Saarijärvi et le «Luganais» Arttu Ruotsalainen. Lors de ce tournoi, il remporte la médaille d'argent et décide de tenter sa chance en Amérique du Nord avec, forcément, la NHL dans un coin de la tête. Mais pas que.
Bloqué au niveau international
«Je voulais faire l'université en plus de jouer au hockey, détaille-t-il. En Europe, une telle opportunité n'existe pas. Et le niveau en NCAA est excellent. Je savais que j'aurais de bonnes chances de devenir pro grâce à ce cursus.» Après le Mondial M18, Sami Tavernier n'a plus été rappelé en équipe de Finlande chez les «grands». Détenteur des passeports finlandais et français, il ne peut toutefois pas changer de nationalité. «J'ai tenté de faire des démarches dans ce sens, remarque-t-il. Mais les règles IIHF ne le permettent actuellement pas. Je devrais jouer quatre saisons en France pour que ce soit possible. Si j'avais joué avec les adultes, je le comprendrais. Là, c'est un peu dommage.»
À son retour d'Amérique du Nord, il avait signé un contrat avec le IFK Helsinki, son club formateur. Mais le Covid est passé par là, retardant son début de carrière professionnel. C'est à Chamonix, en Ligue Magnus, qu'il a donné ses premiers coups de patins chez les adultes pour une poignée de matches. «C'est là que Kalpa s'est intéressé à moi.» En Finlande, il est devenu un attaquant à vocation moins offensive. «Je prends beaucoup de fierté à jouer en infériorité numérique et à être solide.»
Ce vendredi soir, il va tenter d'aider son équipe à poursuivre son parcours lors de la Coupe Spengler. Après deux défaites, Kuopio doit défier le Team Canada (20h15) pour décrocher une place en demi-finale.