Dans les coursives de la Bossard Arena, impossible de ne pas l'entendre hurler. L'entraîneur de Lugano Chris McSorley a donné de la voix après la claque reçue par ses joueurs à Zoug (1-6), mardi soir. L'envolée lyrique du Canadien est le plus grand signe de vie des Tessinois... Et ce alors même que le directeur sportif Hnat Domenichelli était passé dans le vestiaire avant le match pour encourager ses ouailles et leur réclamer une performance sur la glace.
Qu'ont montré les Bianconeri? Pas grand-chose. Sans énergie, sans émotion et sans envie, ils n'ont jamais paru capables de gêner les plans du «train» zougois. Seuls quelques joueurs ont surnagé, mais cela n'a pas suffi. Sur les dix derniers matches depuis la victoire dans le derby face à Ambri, les Luganais n'ont enregistré que deux succès: face à Ajoie et Rapperswil... Depuis, ils ont courbé l'échine face à Bienne, Genève et Zoug, n'inscrivant à chaque fois qu'un misérable but. Pourtant bien dotée en talents, l'attaque tessinoise a marqué moins de buts que Rapperswil ou Ajoie jusqu'ici.
N'en jetez plus! Suffisant pour que Chris McSorley passe un savon à ses joueurs, quand bien même il nous avait confiés en début de saison qu'il privilégiait désormais des méthodes plus douces. Qu'arrive-t-il au grande Lugano? Quelques minutes après son accès de colère devant ses joueurs, l'ancien homme fort de Genève-Servette est invité à répondre à la question. Et il préfère défendre ses joueurs. Avec l'humour qui le caractérise, Chris McSorley critique la prestation des arbitres. Il indique qu'il aura bientôt le chef de ceux-ci Andreas Fischer dans les favoris de son téléphone. Mais ce sourire disparaît bien vite, tant l'entraîneur paraît groggy.
«Pas un problème de confiance»
Il l'assure néanmoins: le résultat de ce mardi soir ne reflète en rien la physionomie du match. Chris McSorley se dit satisfait des deux premiers tiers livrés par sa formation. «Nous avons eu de bonnes chances de marquer mais n'avons pas été récompensés pour nos efforts. Nous devons être solidaires et passer outre cette période de malchance.»
Malchance? Vu de la tribune de presse, il apparaît plutôt que l'équipe tessinoise semble bien désunie. «Non», rétorque le coach. «Il n'y a aucun problème de confiance dans le vestiaire et personne ne triche. J'aime l'alchimie dans cette équipe.»
Malgré ce discours résolument positif, le fait que les leaders du vestiaire luganais ne livrent pas la marchandise est une évidence. A commencer par le capitaine Mark Arcobello. «Les meilleurs joueurs doivent trouver la solution, comme nous, les entraîneurs, devons aussi trouver la clé. Nous attendons davantage de certaines individualités, mais chacun doit devenir meilleur.»