Ce jeudi soir à Göteborg, l'équipe de Suisse entame son sprint final avant le championnat du monde en Lettonie. La troupe de Patrick Fischer défiera coup sur coup la Suède, la Finlande et la République tchèque. De quoi en savoir plus sur son état de forme avant le grand rendez-vous de cette saison.
Le sélectionneur national, en poste depuis décembre 2015, va donc disputer son septième tournoi mondial. Sous sa houlette, la Suisse a remporté une médaille d'argent (2018), a échoué à quatre reprises au stade des quarts de finale et a manqué la qualification à une reprise. Interview entre deux entraînements du côté de Göteborg «dans les conditions du direct».
Patrick Fischer, comment tu te sens à une grosse semaine de ce début du tournoi?
Vraiment bien. Nous avons eu une grosse semaine d'entraînement. Il était important d'intégrer les nouveaux joueurs qui nous ont rejoint en début de semaine. J'ai l'impression que tout le monde va bien et on sent que la fièvre du Mondial est doucement en train de prendre.
Avec l'habitude, tu ressens encore quelque chose au moment de l'approche du tournoi?
Cette excitation est toujours présente, c'est sûr. Mais dans le même temps, tout passe tellement vite et il faudra être prêt le Jour J. Mais depuis que j'ai ce poste, je le répète à chaque fois. C'est la plus belle période de l'année pour un sélectionneur national. L'attente est aussi intense qu'avant mon premier Mondial. Ce qui change? Les automatismes avec le staff sont bien en place et tout devient plus simple quand tu peux avoir une routine qui fonctionne.
Ces différents tournois face à de bonnes nations européennes aident-ils ton équipe par rapport aux années précédentes?
À un point que tu n'imagines peut-être même pas. Ces rencontres sont optimales pour nous permettre de progresser. En 12 mois, nous avons pu jouer à de nombreuses reprises face à ces excellentes équipes alors qu'habituellement, nous ne les croisions qu'en championnat du monde. C'est un avantage énorme pour nous jauger et voir où nous en sommes dans notre préparation.
Et justement, elle en est où ton équipe?
Nous venons de passer trois semaines à travailler dur. Cette semaine, nous avons davantage placé le focus sur les matches qui nous attendent avec l'intégration des finalistes genevois et biennois. Je sens que le groupe est bon et que les gars apprennent vite. La semaine dernière, nous avons livré un très mauvais match contre la Lettonie. Mais sinon, je suis satisfait. Cela nous a également prouvé que si nous n'évoluions pas à 100%, cela ne pouvait pas fonctionner.
Cette finale romande, tu l'as vécue comment?
C'était une histoire vraiment cool. Et finalement, les deux équipes ont joué une saison sensationnelle. C'était totalement mérité de les voir à ce niveau de la compétition. Cela fait du bien pour notre Ligue d'avoir un nouveau champion. Cela prouve aussi à quel point c'est devenu équilibré. Tout bien considéré, c'était une superbe finale.
Tu as décidé de sélectionner Tanner Richard. Lui-même a dit qu'il ne pensait plus être dans ta tête.
L'an dernier, nous avions eu une bonne discussion. Et à l'époque, c'était clair que la position de centre était trop bien garnie pour lui garantir une place. Denis Malgin et Pius Suter étaient là, par exemple. Mais je lui ai toujours dit que s'il jouait du bon hockey, il aurait toujours sa chance. Et si l'on voit son jeu durant ces play-off, il a vraiment mérité d'être convoqué.
En parlant de joueurs de NHL, tu en sais davantage sur les éventuelles arrivées de renforts?
Je suis constamment en contact avec eux, évidemment. Pour l'heure, nous devons suivre l'état de santé de Denis Malgin, Kevin Fiala et Roman Josi. Ils sont les trois légèrement blessés et n'ont pas encore obtenu le feu vert de leurs clubs pour nous rejoindre. C'est donc encore dans l'air les concernant.
Mais pas Nino Niederreiter, donc?
Il devrait nous rejoindre la semaine prochaine. Mais avant qu'il puisse jouer, il manque encore le feu vert de son club.
Cette semaine, New Jersey s'est qualifié pour le 2e tour des play-off. Cela veut dire que Nico Hischier, Jonas Siegenthaler, Akira Schmid et Timo Meier ne sont pas à disposition. Tu peux me le dire. Tu étais fan des New York Rangers, leurs adversaires non?
(Il rigole) Non, je suis fan de New Jersey et de la manière dont ils ont joué toute cette saison et plus encore durant ces play-off. C'est vraiment mérité pour eux de s'être qualifiés. En tant que sélectionneur national, j'avais forcément le cœur à deux endroits différents. Mais je suis heureux pour nos joueurs là-bas.
Mais le calendrier pourrait encore jouer en ta faveur dans ce dossier non?
Oui, si les Devils perdent contre Carolina, il y a encore une possibilité de les convoquer. Ce n'est donc pas une éventualité que j'exclus même si, pour le moment, elle n'est pas d'actualité.