C’est une vieille rengaine avant le début de la saison de Formule 1 dans deux semaines à Melbourne: si l’on n’a pas une bonne voiture maintenant, il est trop tard pour en construire une autre. Les nombreuses mises à jour effectuées au cours de la saison n’apportent pas toujours une amélioration.
Même si tous les regards sont sur l’Australie, la plupart des équipes ont déjà l’esprit tourné vers la saison 2026, promise à une révolution avec le nouveau règlement sur les moteurs (toujours des V6, mais moins d’hybrides). On parle déjà de moteurs V10 à partir de 2031.
L'immobilisme n'a pas sa place ici. La Formule 1, une affaire de plusieurs milliards, est en plein essor. Avec un chiffre d’affaires total de 3,078 milliards de francs. Cela représente un bénéfice opérationnel de 444 millions de francs (plus de 10%). Et les dix équipes continuent d’être bien nourries avec 1,142 milliard distribué. Les caisses sont pleines à tous les niveaux, car le plafond budgétaire (désormais fixé à un peu plus de 135 millions de dollars) ne permet aucune dépense supplémentaire.
Davantage de suspens?
Et sur le plan sportif, la Formule 1 n’est pas non plus à plaindre. 2024 a été une saison passionnante. En 2025, elle devrait être encore plus intéressante en tête et au milieu du peloton.
Pour le suspens, on veut même introduire cette année deux arrêts obligatoires aux stands lors du GP de Monaco. Cela ne garantit pas pour autant qu’il y aura plus de duels dans la Principauté, les dépassements y étant généralement le problème.
Lance Stroll est malade, Lando Norris impressionne
La dernière journée d’essais à Bahreïn a commencé par une sortie rapide: Fernando Alonso a dû arrêter son Aston Martin à la sortie des stands. L’Espagnol, qui a apparemment calé, va-t-il rouler encore après que son coéquipier Lance Stroll s’est fait porter pâle?
Liam Lawson, qui a pu tester la Red Bull toute la journée de jeudi (et qui doit maintenant laisser le boss Verstappen prendre ses aises dans le cockpit), n’est pas non plus de la partie. Il en va de même pour le vainqueur surprise du deuxième jour, Carlos Sainz. C’est désormais son pote Alex Albon qui effectue les derniers tours de test. Sera-t-il aussi rapide? Il est en tout cas certain que Williams ne sera plus l’avant-dernier du championnat du monde en 2025.
Après les temps sensationnels de Lando Norris au volant de la McLaren-Mercedes, les longs runs de jeudi ont fait couler beaucoup d’encre. Certains experts lui attribuent même, déjà, un titre mondial.
Débris de verre
Parmi les nombreux éléments à signaler à Bahreïn, précisons qu’à 11 heures, heure locale, plus de 32 degrés ont été mesurés ici. Pendant la saison, les pics de température avoisinent les 60 degrés.
Au niveau des couacs techniques, une fuite d’eau (Red Bull) ou un capot moteur qui s’envole (Haas) sont à mentionner. Il y a aussi eu un contact entre Oscar Piastri et Nico Hülkenberg. L’Allemand a été victime d’une légère blessure à l’œil dans le garage (alors que les mécaniciens bricolaient la voiture). Une fenêtre de la boîte de départ s’est en effet détachée, répartissant des débris de verres sur la grille.
Gabriel Bortoleto 80 minutes au stand
Après deux heures d’essai, Charles Leclerc (Ferrari) devançait Kimi Antonelli (Mercedes) de 0,077 seconde. Verstappen est quant à lui resté en retrait au volant de sa Red Bull.
Seul Gabriel Bortoleto semblait avoir un réel souci. Il n’avait bouclé que 35 tours à la pause de midi, après un arrêt au stand de plus de 80 minutes. Même les journalistes brésiliens restaient troublés pas cet incident.
À noter que lors du choix des pneus chez Pirelli, seules Ferrari et Williams ont commandé un jeu des mélanges les plus tendres (C5 et C6). L’arme ultime pour la victoire finale vendredi soir?
De nombreux pilotes ne sont d’ailleurs pas satisfaits des mélanges plus durs. Ils glisseraient trop en raison d’un manque d’adhérence. Mais avec des conditions qui changent constamment, ce n’est pas non plus une grande surprise.