La grande rétro de 2024 en F1!
Un baiser passionné, des voitures cassées, un Finlandais énervé et le fils d'une légende éjecté

La 75e saison de Formule 1 s'est déroulée pour la première fois en 24 courses. Elle a donné lieu à de nombreuses histoires, émotions et excitations. Voici la grande rétrospective annuelle de Roger Benoit, spécialiste de Formule 1 pour Blick.
Publié: 07.01.2025 à 18:59 heures
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Les premiers tests en vue de la saison prochaine ont eu lieu à Abu Dhabi.
Photo: Lukas Gorys
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Roger Benoit

Quelle année en Formule 1 encore! Blick vous propose sa grande rétrospective.

Le coup de l'année: Lewis Hamilton

Avant le début de la saison, le 1er février, le chef de Mercedes Toto Wolff en a avalé son petit déjeuner de travers, qui plus est dans sa propre maison! Invité, Sir Lewis Hamilton lui a annoncé: «Je vous quitte. Je vais rouler pour Ferrari en 2025!» Le cours de l'action rouge a immédiatement augmenté de 12%. De nombreux fans doutent encore que le Britannique rait encore de l'essence dans le moteur. Mais dès le Grand Prix d'Abu Dhabi, il a montré à tout le monde qu'il possédait encore de réelles qualités de combattant. Comme lors de sa victoire à Silverstone, après presque trois ans d'atente!

Le perdant de l'année: Mick Schumacher

Le théâtre médiatique a duré jusqu'à la dernière course. Ensuite, Mick Schumacher (25 ans) avait frappé à toutes les portes de la Formule 1. Son célèbre nom de famille ne lui en a ouvert aucune après deux ans de pause. Les supplications de sa mère Corinna et de sa manager Sabine auprès de nombreuses équipes n'ont rien arrangé. Chez Williams, il a reçu une réponse honnête: «Mick est un bon pilote, mais pas un pilote extraordinaire».

L'éjecté de l'année: Andreas Seidl

Il venait de McLaren et était prévu à Hinwil comme grand chef pour le projet Audi 2026. Il devait donc faire grandir l'équipe Sauber, engager du personnel, créer des infrastructures. Mais Andreas Seidl a trébuché sur Oliver Hofmann, qu'Audi avait désigné comme superviseur. Un conflit de compétences a éclaté. Audi les a licenciés tous les deux et a fait appel cet été à l'ex-directeur de Ferrari Mattia Binotto et au directeur de Red Bull Jonathan Wheatley. Rude!

Les poissards de l'année: Williams-Mercedes

Au total, les dépanneuses ont ramené onze fois des Williams plus ou moins détruites aux stands en 2024! Alexander Albon a provoqué quatre accidents, tout comme le débutant Franco Colapinto. Logan Sargeant a eu trois accidents graves. L'avant-dernier du championnat du monde avec 17 points a tout juste réussi à se rendre à la finale d'Abu Dhabi avec les dernières pièces de rechange...

La phrase de l'année: Valtteri Bottas

Celui qui, avec 10 victoires, 20 pole positions et 67 podiums, doit quitter la Formule 1 sans avoir marqué de points au championnat du monde la saison dernière, est certainement aussi le perdant de l'année. Mais une phrase prononcée dans le désespoir de la situation actuelle a été encore plus forte. Le Finlandais a en effet déclaré à Singapour: «Je conduis mieux aujourd'hui que chez Mercedes». Il a pu revenir chez les Flèches d'argent après deux crashs à Abu Dhabi... en tant que troisième pilote seulement en vue des essais pour la saison prochaine. Pour ce poste pourtant peu prestigieux, Mick Schumacher espérait un miracle, qui n'est jamais arrivé. Après le crash final, Valtteri Bottas a montré son vrai visage: «Les trois années passées chez Sauber étaient une erreur!»

Le stakhanoviste de l'année: Oscar Piastri

En 2024, l'Australien de 23 ans a réussi un exploit rare - celui qui a terminé quatrième au championnat du monde a fini tous les tours de toutes les courses, soit 1386, lors de sa deuxième saison seulement au volant de la McLaren-Mercedes. Jusqu'à présent, seules trois superstars, devenues championnes du monde la même année, ont atteint ce record: Michael Schumacher (2002), Lewis Hamilton (2019) et Max Verstappen (2023). Oscar Piastri n'a connu que trois abandons en 46 courses.

Le come-back de l'année: Flavio Briatore

À 74 ans, personne n'était encore revenu en Formule 1. Mais cet été, le patron de Renault, Luca de Meo, l'a fait venir comme conseiller et ange gardien auprès d'une équipe Alpine en totale perdition. L'Italien a été le grand artisan de quatre titres de champion du monde en 1994/95 (avec Michael Schumacher, Benetton) et en 2005/2006 (avec Fernando Alonso, Renault). En 2008, Flavio Briatore a été suspendu pour cinq ans à cause du «crash gate» à Singapour (accident intentionnel de Nelson Piquet pour aider Fernando Alonso).

L'enfant terrible de l'année: Sergio Pérez

Après quatre podiums lors des cinq premières courses, tout roulait correctement pour le vice-champion du monde Sergio Pérez. Son contrat a même été prolongé de deux ans. Puis la chute a commencé chez Red Bull avec des conséquences: 285 points de moins que le champion du monde Max Verstappen - et donc seulement la troisième place au championnat du monde pour les taureaux. Le Mexicain a désormais perdu son emploi pour 2025. Le favori pour lui succéder: Liam Lawson.

La lanterne rouge de l'année : Sauber

On peut tourner les choses dans tous les sens, mais la vérité est là: l'équipe de Hinwil vient de boucler sa pire saison depuis 2014, terminée avec un score vierge. Certes, les quatre points glanés par Zhou Guanyu au Qatar ont offert une éclaircie passagère, mais après trois ans de résultats décevants, le besoin de changement était évident. Exit Valtteri Bottas et Zhou Guanyu, place au renouveau: le champion de Formule 2 Gabriel Bortoleto et Nico Hülkenberg, sensation de Haas avec ses 41 points, insufflent un vent d'espoir. Une énergie bienvenue pour cette ultime saison avant l'ère Audi.

Le chiffre de l'année: 400

Fernando Alonso a célébré son jubilé unique au Mexique, mais c’est bien au Qatar que le double champion du monde a disputé officiellement sa 400e course. En effet, même s’il était présent lors de trois Grands Prix sans départ (notamment au scandale d’Indianapolis en 2005, où seules trois équipes avaient pris la piste), ces épreuves ne comptent pas dans ses statistiques. «Tant que je prendrai du plaisir, je resterai dans l’Aston Martin», assure-t-il. Un plaisir soutenu par des contrats chiffrés en millions, justifiés par un palmarès impressionnant: deux titres mondiaux, 32 victoires, dont la dernière en Espagne en 2013.

Le podium de l'année: le Brésil

Quand la pluie s'invite, la Formule 1 écrit toujours des scénarios d'anthologie. À Interlagos, Max Verstappen a offert un spectacle digne de Moïse, fendant les eaux depuis la 17e place sur la grille. Non content de remonter tout le peloton, il a amélioré 17 fois le record du tour, éblouissant sous des trombes d’eau. Mais la véritable surprise, ce sont les visages qui l’ont accompagné sur le podium: Esteban Ocon et Pierre Gasly, héroïques au volant de leur Alpine. Une performance unique en 2024, où aucun pilote des quatre meilleures équipes ne figurait dans le trio de tête.

Les applaudissements de l'année: sept pilotes vainqueurs

Cela ne s'était jamais produit depuis l'ère des moteurs hybrides (à partir de 2014). Pour la première fois, sept pilotes ont gagné - seul le coéquipier du champion Max Verstappen, Sergio Pérez, n'a pas réussi. Alors que le Néerlandais est monté neuf fois sur la plus haute marche du podium, Lando Norris a jubilé quatre fois et Charles Leclerc trois fois. George Russell, Lewis Hamilton, Oscar Piastri et Carlos Sainz se sont contentés de deux victoires. Mais attention: En 1982, onze pilotes de sept équipes ont gagné!

La douche de l'année: le prince Albert de Monaco

Après 93 ans d'attente en Principauté! Avec Charles Leclerc (Ferrari), c'est à nouveau un local qui s'est imposé sur le Rocher - après Louis Chiron en 1931 sur Bugatti. En 1955, Chiron avait mis un terme à sa carrière à 58 ans, à la 6e place et avec cinq tours de retard à Monte-Carlo sur Lancia. En 2024, la fierté nationale a fait perdre la tête au prince Albert. Il a sabré le champagne dans la loge d'honneur comme s'il avait lui-même gagné!

Le flop de l'année: Aston Martin-Mercedes

L’espoir des Verts, après un maigre bilan de 26 points sur les douze dernières courses, porte un nom: Adrian Newey. Le maître de l’aérodynamique, fort de plus de 200 victoires en Grand Prix, a quitté Red Bull après 18 ans pour rejoindre Aston Martin, déclinant au passage une offre de Ferrari. En restant au Royaume-Uni, peut-il déjà enrayer la chute en 2025? Une cinquième place au championnat avec seulement 94 points est bien en deçà des attentes du milliardaire Lawrence Stroll. «Je veux le titre», martèle-t-il. Pour y parvenir, peut-être faudrait-il commencer par virer... son fils Lance!

Le baiser de l'année: Beat Zehnder/Zhou Guanyu

En plus de 30 ans de présence de Sauber en Formule 1, rares sont ceux qui incarnent autant l’esprit de Hinwil que Beat Zehnder. Ce Zurichois de cœur, directeur sportif emblématique, a quitté son poste à Abu Dhabi, les larmes aux yeux, après une carrière marquée par des milliers d’émotions. Bien qu’il continuera à œuvrer en coulisses, il vivra en 2025 un moment historique: le 600e Grand Prix de «son» équipe à Imola. Cette année, les seuls points de Sauber, obtenus grâce à la 8e place de Zhou Guanyu au Qatar, ont été célébrés par un énorme câlin entre Zhou Guanyu et Beat Zehnder. Une scène immortalisée par le photographe de Blick, Lukas T. Gorys.

Les champions du monde de l'année: Max Verstappen et McLaren

Après un début de saison en fanfare avec sept victoires sur les dix premières courses, Max Verstappen a traversé une période de vaches maigres, enchaînant onze courses sans victoire. Mais le déluge brésilien a suffi à propulser le Néerlandais vers son quatrième titre mondial. Et lors du final de la saison, il a annoncé fièrement qu’il allait bientôt devenir père. De son côté, McLaren-Mercedes a mis fin à 26 ans de disette, décrochant un nouveau titre avec 14 points d’avance sur Ferrari, qui a laissé échapper la victoire à cause de trop nombreuses erreurs, sur et en dehors de la piste. Mais attention, les Rouges sont déjà prêts à foncer sur 2025.

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