Une croix suisse sur fond bleu - le design du casque du pilote automobile Grégory de Sybourg (20 ans) serait assez étrange s'il n'y avait pas un contexte très particulier pour ce choix de couleur particulier. «Je ne voulais pas simplement copier son casque. C'est pourquoi j'ai certes repris la croix et les lignes, mais en bleu au lieu de rouge», explique le Fribourgeois à Blick dans la salle Motorworld de Kemptthal, dans le canton de Zurich.
De quel casque légendaire parle-t-il? Celui de Jo Siffert - l'icône suisse du sport automobile, décédé trop tôt à l'âge de 35 ans, est le grand-père de Grégory de Sybourg. Aujourd'hui, son petit-fils suit les traces de la famille. Grégory est le fils de la fille de Jo Siffert, Véronique qui est mariée à Olivier de Sybourg.
L'ambition sportive ne s'est éveillée que tardivement
Aujourd'hui, la troisième génération de Siffert met les gaz: De Sybourg veut devenir coureur professionnel. Comme sa sœur Alix, il a certes participé à des courses de karting lorsqu'il était enfant et adolescent, mais simplement pour le plaisir. Ce n'est qu'après une année de pause dans le sport automobile qu'il se prend au jeu. «Je voulais quand même savoir jusqu'où je pouvais aller dans le sport automobile», dit Grégory de Sybourg. Son grand-père a remporté deux courses de Formule 1, mais chez son petit-fils, le rêve de la catégorie reine n'a pas résisté à l'épreuve de la réalité.
Outre le manque d'expérience dans les voitures de formule, essayer d'accéder à la F1 serait bien trop coûteux. «Il faudrait un mécène, ce que nous n'avons pas». Avec le manager Benoit Morand, la famille fribourgeoise esquisse un plan de carrière qui conduit maintenant le petit-fils Siffert en Allemagne. Après deux années d'apprentissage encourageantes dans des séries de jeunes françaises, de Sybourg se lance en 2024 dans l'antichambre du DTM, le GT Masters, avec une BMW de 600 chevaux. Coût de l'opération: 300'000 euros.
L'objectif est le sport d'endurance avec comme point d'orgue Le Mans
Au lieu de la Formule 1, Grégory de Sybourg rêve de participer aux 24 Heures du Mans, où Jo Siffert, pilote officiel Porsche, n'a jamais réussi à remporter une très grande victoire, mais a été l'une des très grandes stars du sport d'endurance. Le Fribourgeois termine son apprentissage de mécatronicien cette année, après quoi il veut mettre les gaz pendant deux ou trois ans en tant que pilote. «Je me donne ce temps pour devenir un pilote professionnel. Si ça ne marche pas, je poursuivrai ma formation d'ingénieur», dit-il. Mais s'il se fait maintenant un nom en Allemagne, il se rapprochera rapidement du Mans en 2026 ou 2027 dans la petite catégorie GT3.
Et justement, ce nom: là où il est écrit Grégory de Sybourg, Jo Siffert n'est pas loin. «Le fait que je sois son petit-fils n'est pas la première chose que je raconte aux gens. Je ne veux pas être sa réincarnation. Mais je suis très fier de lui». Chez lui, dans la maison familiale, le grand-père est toujours présent avec des photos, des casques et des souvenirs. «Nous parlons de lui toutes les semaines».