Voyage en Transnistrie
Patrick Kpozo: «Ce sera un match difficile pour Servette»

Ce jeudi, le Servette FC affrontera le Sheriff Tiraspol pour la troisième journée de la phase de groupes de l'Europa League. Partons à la découverte du club moldave aux 20 titres de champion national.
Publié: 25.10.2023 à 15:56 heures
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Dernière mise à jour: 25.10.2023 à 16:09 heures
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Patrick Kpozo a évolué un an et demi avec le Sheriff Tiraspol. Le temps de remporter deux titres de champion et deux Coupes.
Photo: Getty Images
Bastien Feller

Direction la Transnistrie, état autoproclamé indépendant de la Moldavie et situé le long de la frontière avec l'Ukraine, et sa capitale Tiraspol pour le Servette FC ce jeudi. Une rencontre qu'il ne faudra surtout pas perdre si le club genevois entend avoir une chance de passer l'hiver européen.

Mais rien ne sera simple pour René Weiler et ses joueurs. Le Sheriff Tiraspol, entraîné par Roman Pilipchuk depuis le 11 octobre, enchaîne les campagnes européennes depuis maintenant trois saisons et a affronté certains grands noms comme le Real Madrid, Manchester United ou encore l'Inter Milan. L'année dernière, le club moldave a été reversé en Conference League et éliminé en huitièmes de finale par l'OGC Nice. Une expérience qui pourrait bien faire la différence au moment d'affronter une équipe qui redécouvre les soirées européennes.

Le championnat local est au 30e rang UEFA

Reste que, malgré tout cela, le Sheriff, qui compte 20 titres de champion, reste relativement peu connu dans nos contrées. «C'est un très bon club avec beaucoup d'histoire, explique Patrick Kpozo, latéral ghanéen passé par le club entre janvier 2022 et juillet 2023. Mais ils souffrent du fait d'évoluer dans un championnat relativement faible.» Il est vrai que la Super Liga moldave n'a rien de très compétitif. Classé trentième nation au classement UEFA, elle peut s'estimer heureuse de pouvoir compter sur les résultats du Sheriff pour ne pas se retrouver encore plus loin.

De ce fait, comment se fait-il qu'un club de ce très modeste championnat puisse tout de même exister sur la scène européenne? Cela est dû aux investissements réalisés par Viktor Gushan. Propriétaire du groupe Sheriff, l'oligarque possède, d'après Forbes, une fortune estimée à 2,3 milliards d'euros. De quoi attirer de bons joueurs de divers horizons grâce à la promesse de bons salaires et de titres. Mais une chose qui reste malgré tout difficile à acheter, c'est l'engouement des fans, comme le reconnaît Patrick Kpozo. «L'atmosphère n'est pas très bonne au stade, car le club n'a pas une très grosse fanbase.»

Un stade qui sonne creux

Et cela se constate dans les chiffres. En effet, cette saison, le Sheriff évolue en moyenne à domicile devant 682 spectateurs. Seule exception, et elle est logique, la réception de l'AS Roma mi-septembre, qui avait attiré plus de 10'000 personnes (combien seront présents pour accueillir Servette?). Mais jouer à la Bolshaya Sportivnaya Arena n'est tout de même jamais facile et les Romains peuvent en témoigner, puisque José Mourinho et ses joueurs s'étaient tout juste sortis du piège moldave grâce à Romelu Lukaku à la 65e (1-2).

Avec le Sheriff, Patrick Kpozo a rencontré le Manchester United de Cristiano Ronaldo.
Photo: imago/Sportimage

«Ils sont forts à domicile parce qu'ils pensent que personne ne peut venir les battre sur leur propre terrain, continue le latéral désormais au Banik Ostrava en première division tchèque. Cela sera un match difficile pour Servette, surtout que le Sheriff devra réagir après le 6-0 contre le Slavia.» Une confiance héritée de leurs succès au niveau local. En effet, le club de Tiraspol est invaincu à domicile en championnat depuis le 13 mars 2022 et un revers 0-1 face à Milsami Ohrei.

«La vie là-bas est ennuyeuse»

Autre fait étonnant avec la formation moldave: ses nombreux mouvements lors de chaque période de transferts. «Les joueurs sont attirés par la possibilité de gagner des titres et de pouvoir jouer la Coupe d'Europe, explique Patrick Kpozo. Mais ils ne veulent pas y rester trop longtemps, car la vie là-bas est ennuyeuse.» Lui-même est resté une année et demie.

C'est donc un déplacement lointain, d'environ 2000 kilomètres, et pas forcément très enthousiasmant de prime abord qui attend les quelques dizaines de supporters genevois qui vont entreprendre le voyage. En espérant une victoire pour rendre le périple encore plus inoubliable. La découverte de la Transnistrie, elle, devrait l'être.

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