La chaise de Vinicius Junior est restée vide ce lundi au Théâtre du Châtelet à Paris. Celles de tous les membres de la délégation aussi, d'ailleurs, vu que le président Florentino Perez leur a donné l'ordre de ne pas monter dans l'avion pour Paris. La raison: le club madrilène est vexé que son attaquant brésilien n'ait pas reçu le Ballon d'Or. La façon dont les représentants de la Maison Blanche ont appris que Vinicius n'avait pas été élu reste un mystère, mais les faits sont là: ils n'ont pas décollé.
Il avait invité vingt copains en avion
Plusieurs journalistes bien informés sont même allés plus loin: sûr de gagner, Vinicius avait invité vingt amis proches et avait déjà prévu l'après-soirée. La fête promettait d'être belle pour son premier Ballon d'Or, et la frustration a été à la hauteur pour celui qui pensait que ses performances avec le Real Madrid en Champions League suffiraient pour remporter le trophée.
Cela n'a pas été le cas et il a réagi avec un message sur X en fin de soirée. La teneur de son envoi est claire: «J'en ferai 10 fois plus si nécessaire. Vous n'êtes pas prêts.»
Une menace tant pour les prochains défenseurs qui croiseront sa route que pour les organisateurs et les votants au Ballon d'Or, sans doute. Les 100 journalistes amenés à voter ont, dans leur majorité, préféré sacrer l'Espagnol Rodri.
Le journal Marca, pourtant réputé très proche du Real Madrid, l'a jouée patriote mardi matin en consacrant sa Une à Rodri plutôt qu'à la frustration du Real. Le quotidien espagnol rappelle que le dernier joueur de la Roja à avoir été sacré Ballon d'Or était Luis Suarez en... 1960. Depuis, Iker Casillas, Xavi, Raul et Iniesta, entre autres, n'y ont pas eu droit.
Rodri, premier Ballon d'Or espagnol depuis... 1960!
Une sacrée anomalie au vu de la place de l'Espagne dans le football mondial, mais qui s'explique: le jeu collectif étant au dessus de tout dans ce pays, les prétendants sont nombreux et les voix se sont souvent diluées entre eux dans le passé. Un peu comme pour Vinicius Jr cette année avec Jude Bellingham, Dani Carvajal et Toni Kroos, les trois autres joueurs du Real Madrid dans le top 10.
Le Brésil est fâché
Au pays du «futebol», la colère règne! Aucun Brésilien n'est monté sur la plus haute marche du podium depuis que Kaka a remporté le célèbre trophée, il y a 17 ans, en 2007. Neymar, le plus proche, a échoué à deux reprises (2015 et 2017) à la troisième marche.
«J'ai attendu toute l'année que Vini Jr soit récompensé à juste titre comme le meilleur joueur actuel, et maintenant ils viennent me dire que le Ballon d'or n'est pas pour lui?», s'est indignée l'attaquante brésilienne Marta dans une vidéo sur son compte Instagram. «C'est quoi ce Ballon d'or? C'est quoi ce Ballon d'or? Non, ce n'est pas ça», s'est agacée celle que l'on surnomme la «Reine du football», quintuple lauréate du titre de Joueuse de l'année de la FIFA.
Sur les réseaux sociaux au Brésil, les mots «Vini» et «Racisme» étaient mentionnés par de nombreux commentateurs comme une prétendue raison de ne pas récompenser l'ailier noir de la Canarinha, qui a fait de la lutte contre la discrimination raciale l'un de ses combats.