Edin Omeragic a eu tellement peu de travail vendredi soir à Nyon qu’il ne figure sur aucune photo. Le gardien de 20 ans a bel et bien participé à la facile qualification des Servettiens au premier tour de la Coupe Suisse (1-4).
«Chasser les derniers doutes»
«Pour les Nyonnais, c’était le match de la saison. Il fallait éviter le piège avec sérieux, face à plusieurs anciens coéquipiers. Malheureusement, je prends ce goal en fin de match. La frappe était belle et je n’ai pas réussi à la sortir.»
La responsabilité du jeune portier n’est pas engagée sur la réduction du score nyonnaise, tombée de nulle part. Elle n’a surtout pas suffi à gâcher la soirée du Genevois, habituelle doublure de Jérémy Frick. «C’était un match important pour moi et j’ai dû beaucoup travailler en amont avec un coach mental pour me préparer. J’ai dû chasser les doutes et ces mauvais souvenirs.»
Le cauchemar de Tourbillon
Une référence à sa dernière apparition sous le maillot servettien, le 22 mai à Sion (3-3). Coupable sur les trois buts valaisans, Edin Omeragic avait vécu une après-midi mortifiante à Tourbillon.
Mais il n’était pas au bout de ses peines après le coup de sifflet final. Un torrent d’insultes et de menaces le vise sur les réseaux. «La violence des propos est inadmissible», l’avait défendu son club dans un message d’amour publié sur les réseaux sociaux.
«Cela n’a pas été un épisode facile de ma vie et de ma carrière, résume-t-il avec pudeur à Nyon, entouré de gamins surexcités. Je m’en voulais déjà beaucoup après ma prestation et les insultes n’ont pas aidé. Je n’ai pas voulu poser plainte. Je me suis remis en question mais je n’ai jamais pensé à arrêter.»
Trois mois après, la blessure s’est enfin refermée. Ce retour au jeu a servi de dernier point de suture. Du haut de ses 20 ans et de son presque double mètre, Edin Omeragic a le regard tourné vers l’avenir.