Stéphane Henchoz: «C’est d’abord bizarre, puis ça devient une tradition»
«Le Boxing Day est un jour incroyable pour les personnes habitant en Angleterre. C’est quelque chose que l’on connaît nulle part ailleurs tant en Suisse qu’en Europe. Partout, on joue au football, jusqu’aux amateurs. En Angleterre, on est certes fou de foot toute l’année, mais ce jour-là, on l’est encore un peu plus. Les gens qui n’ont pas l’argent pour voir des matches dans les deux ligues supérieures vont dans leur club local. L’essentiel, c’est le football.
En Suisse, le 26 décembre est celui de la Saint-Étienne. Cependant, dans de nombreux pays anglophones, le jour d'après Noël s'appelle «Boxing Day». L'origine du nom ne provient pas de combats à mains nues, mais du mot anglais «box» (boîte). Autrefois, en Angleterre, il était courant d'offrir aux domestiques et aux pauvres des paquets de nourriture, appelés «boxes», après le premier jour de Noël. Ceux-ci étaient remplis de saucisses et de pain. Aujourd'hui, le Boxing Day est surtout important pour l'économie, il est souvent comparé au Black Friday. Les magasins sont ouverts, et le 26 décembre fait partie des jours où le chiffre d'affaires est le plus élevé sur l'île.
Pas de pause hivernale en Angleterre
Ce jour particulier est également important pour le sport. Les stades de football et de rugby ouvrent leurs portes le jour du Boxing Day depuis 55 ans (en Premier League et en Championship, on ne fait pas grand cas des pauses hivernales). Avec la programmation d'un jour de match supplémentaire pendant les fêtes, les familles et les travailleurs ont ainsi la possibilité d'aller au stade. Cette tradition a perduré jusqu'à aujourd'hui. Les arènes sont pleines et des millions de fans suivent les matchs dans les pubs en mangeant un fish and chips ou à la maison devant la télévision.
Boxing Day en danger?
Actuellement, tout le pays est frappé par le nouveau variant Omicron. Les clubs de Premier League ont décidé - malgré la situation tendue - de maintenir le jour de match du Boxing Day. Cependant, deux rencontres ont déjà dû être annulées à cause du Covid: Liverpool contre Leeds et Wolverhampton contre Watford. D'autres pourraient suivre.
Les matches du Boxing Day
Premier League, 19e tour
Dimanche 26 décembre
16.00 Manchester City - Leicester
16.00 Norwich - Arsenal
16.00 Tottenham - Crystal Palace
16.00 West Ham - Southampton
18.30 Aston Villa - Chelsea
21.00 Brighton - Brentford
En Suisse, le 26 décembre est celui de la Saint-Étienne. Cependant, dans de nombreux pays anglophones, le jour d'après Noël s'appelle «Boxing Day». L'origine du nom ne provient pas de combats à mains nues, mais du mot anglais «box» (boîte). Autrefois, en Angleterre, il était courant d'offrir aux domestiques et aux pauvres des paquets de nourriture, appelés «boxes», après le premier jour de Noël. Ceux-ci étaient remplis de saucisses et de pain. Aujourd'hui, le Boxing Day est surtout important pour l'économie, il est souvent comparé au Black Friday. Les magasins sont ouverts, et le 26 décembre fait partie des jours où le chiffre d'affaires est le plus élevé sur l'île.
Pas de pause hivernale en Angleterre
Ce jour particulier est également important pour le sport. Les stades de football et de rugby ouvrent leurs portes le jour du Boxing Day depuis 55 ans (en Premier League et en Championship, on ne fait pas grand cas des pauses hivernales). Avec la programmation d'un jour de match supplémentaire pendant les fêtes, les familles et les travailleurs ont ainsi la possibilité d'aller au stade. Cette tradition a perduré jusqu'à aujourd'hui. Les arènes sont pleines et des millions de fans suivent les matchs dans les pubs en mangeant un fish and chips ou à la maison devant la télévision.
Boxing Day en danger?
Actuellement, tout le pays est frappé par le nouveau variant Omicron. Les clubs de Premier League ont décidé - malgré la situation tendue - de maintenir le jour de match du Boxing Day. Cependant, deux rencontres ont déjà dû être annulées à cause du Covid: Liverpool contre Leeds et Wolverhampton contre Watford. D'autres pourraient suivre.
Les matches du Boxing Day
Premier League, 19e tour
Dimanche 26 décembre
16.00 Manchester City - Leicester
16.00 Norwich - Arsenal
16.00 Tottenham - Crystal Palace
16.00 West Ham - Southampton
18.30 Aston Villa - Chelsea
21.00 Brighton - Brentford
En tant que joueur, ce n’est pas facile, car contrairement à tous les autres professionnels en Europe, tu n’as pas de vacances et tu dois voyager l’après-midi du 25 décembre. Ta famille peut te manquer, c’est un peu bizarre et difficile au début. Mais tu t’y habitues et ça devient une tradition même pour quelqu’un qui n’est pas Britannique. Et finalement, il faut dire que, d’une certaine manière, cette tradition prolonge encore Noël et que c’est un jour de fête pour le football dans tous les pays. Ce dont je me souviens le plus, c’est quand nous avons gagné 3-0 contre Blackburn avec Liverpool lors d’un Boxing Day. C’était un beau cadeau contre mon ancien club.»
Stéphane Henchoz, 47 ans, a joué pour Blackburn entre 1997 et 1999, puis pour Liverpool jusqu’en 2005 (205 matches!). Ensuite, il a été sous contrat avec Wigan et à nouveau avec Blackburn jusqu’en 2008. Il a joué 72 fois pour l’équipe nationale.
Ramon Vega: «En tant que joueur, je trouvais cela très drôle»
«Le Boxing Day est synonyme de vieille école, de tradition anglaise. On se rend en famille à un match de football, de rugby ou à une course de chevaux. C’est un jour très populaire. En tant que joueur venu d’Italie en Angleterre, je trouvais ça très bizarre au début. A l'époque, en tant que footballeur, tu avais des vacances, et tout à coup, le 25 décembre, tu te retrouves à l’hôtel avec tes coéquipiers et tu manges de la dinde… Le lendemain, les stades sont pleins, tout le monde va au pub avant et après, avec ses proches. C’est quelque chose qu’il faut vivre une fois, car c’est une tradition fascinante. Certaines familles se réjouissent que Noël soit passé afin que le Boxing Day arrive plus rapidement.»
Ramon Vega, 50 ans, a été sous contrat avec les Tottenham Hotspurs au nord de Londres à partir de 1997, a joué au Celtic Glasgow de 2000 à 2001 et ensuite à Watford. Le défenseur a joué 23 matches pour la sélection nationale, notamment lors de l’Euro 1996.
Pascal Zuberbühler: «Les Boxing Days? Fantastiques!»
«J’ai pu vivre cette journée spéciale à plusieurs reprises. Une fois comme gardien de West Bromwich, trois fois avec Fulham et deux fois dans le staff de Derby County. Ces journées sont incroyables: un soir, tu fais Noël avec ta famille et le lendemain c’est déjà le match. Tout s’enchaîne, mais je crois que ça me convient. Tous les stades sont décorés, il y a des lumières partout, des sapins de Noël, des cadeaux et on joue au football.
Les Boxing Days sont fantastiques! C’est aussi le moment où tu fais la connaissance des familles de tes coéquipiers. Tout le monde voyage. Je recommande à tous les fans de football de se rendre en Angleterre pour les Boxing Days. Quels que soient les matches auxquels tu assistes, ils sont tous spéciaux. Et le fait que les championnats soient à l’arrêt partout ailleurs rend ces journées en Angleterre encore plus spéciales pour chaque footballeur et supporter».
Pascal Zuberbühler, 50 ans, a joué à West Bromwich de 2006 à 2007 et à Fulham de 2008 à 2011. Entre 2015 et 2017, il a été entraîneur des gardiens de but de Derby County. Aujourd’hui, «Zubi» est responsable de la formation des gardiens de but à la FIFA et expert en football sur Blue.
Reto Ziegler: «Quand je suis arrivé à Londres, je ne savais ni conduire ni cuisiner»
«Veuillez m’excuser, mais je ne me souviens pas en détail de mon seul match disputé lors d’un Boxing Day. J’avais 18 ans lorsque j’ai quitté Grasshopper pour Tottenham, j’en ai maintenant 35. Et j’ai joué tellement de matches entre-temps. C’est pourquoi j’ai demandé à mon père s’il pouvait s’en souvenir, parce qu’il est au top pour ce genre de choses. Et il m’a dit que j’étais entré en jeu le 26 décembre 2004 contre Norwich, à la place de Timothée Atouba, l’ancien défenseur du FC Bâle. Et que l’ambiance dans le stade avait été extraordinaire, qu’il y avait des gens avec des bonnets de Père Noël. L’atmosphère était déjà fantastique avant le coup d’envoi.
A l’époque, nous jouions encore dans la vénérable enceinte de White Hart Lane, où il y avait encore des poteaux au milieu des tribunes qui empêchaient les spectateurs de voir. La période entre Noël et le Nouvel An était très intense, nous avions congé la veille de Noël pour fêter avec la famille. Mais le jour de Noël, il y avait l’entraînement. Mais je ne m’en suis jamais plaint, car nous avons le meilleur travail du monde. Et de toute façon, ma famille était tout le temps près de moi.
Quand je suis arrivé à Londres, je ne savais ni conduire ni cuisiner, j’étais donc content que ma mère m’accompagne. Et mon père, qui travaillait encore à l’époque, m’a également rendu visite régulièrement. Heureusement, car grâce à lui le souvenir du Boxing Day reste ainsi présent chez moi aussi.»
Reto Ziegler, 35 ans, champion d’Europe des moins de 17 ans en 2002, a joué en Angleterre pour Tottenham et Wigan Athletic. A la fin de sa carrière, Ziegler est passé au FC Lugano après la fin de son contrat avec le FC Dallas. À l’étranger, il a aussi joué à la Sampdoria, Fenerbahce et la Juventus Turin.
Bruno Berner: «J’ai échangé mon maillot avec Gelson Fernandes après le match»
«J’ai joué mon premier match du Boxing Day avec Blackburn Rovers à l’extérieur contre Manchester City au City of Manchester Stadium. Jouer au football à cette période de l’année a été un moment fort. Nous avons gagné un point magnifique (2-2). Un autre international suisse, Gelson Fernandes, a joué pour Manchester City et nous avons échangé nos maillots après le match. Un an plus tard, le 26 décembre 2008, j’ai joué avec Leicester City à l’extérieur contre Leeds (1-1) devant 38’000 spectateurs, en League One, la troisième division. C’est remarquable, non?
Cette expérience a été phénoménale. Les Boxing Days étaient vraiment attendus avec impatience. L’ambiance y est tout simplement différente. Tout est plus vivant et plus festif. Il faut l’avoir vécu une fois dans sav ie. La période entre Noël et le Nouvel An est très intense pour les footballeurs. Tu as un match juste avant Noël, puis le Boxing Day, deux jours plus tard ainsi qu’avant et après le Nouvel An. Mais je suis un compétiteur et j’ai adoré ça.»
Bruno Berner, 44 ans, a joué à Blackburn Rovers de 2007 à 2008, puis à Leicester City jusqu’en 2012. Cet été, Berner a mis fin à son mandat d’entraîneur du club de Kriens, en Challenge League, et est depuis lors entraîneur de la sélection suisse des moins de 19 ans.
(Adaptation par Lauriane Pipoz)