«On ne pouvait pas rater ça quand même!» La Nati a eu droit à une poignée de supporters ce mardi matin pour son premier entraînement de l'année. Pas des ultras avec fumigènes, loin de là, mais plutôt des retraités suisses profitant de passer l'automne de leur vie dans une région magnifique, cette Algarve réputée pour la beauté de ses plages et la douceur de son climat. Ici, tout le monde parle anglais, le café coûte 2 euros 50 et les propriétés jouxtant «The Campus», le lieu où s'entraîne l'équipe de Suisse jusqu'à jeudi, sont absolument magnifiques et ultra-sécurisées.
En marchant le long de la route pour se rendre au complexe sportif, plusieurs villas impressionnantes se cachent derrière de lourdes grilles, qui ne s'ouvrent que pour laisser passer des Jaguar XK et des Maserati, certaines ayant même le volant à droite. Le Portugal est un pays aux multiples visages et l'Algarve, en tout cas Quinta de Lago où se trouve l'équipe de Suisse, a celui du calme et de la retraite paisible.
Lucas Blondel a fini par arriver
Loin de profiter du charme du sud du Portugal, la Nati est restée cloîtrée dans son hôtel de luxe lundi, jour de son arrivée, et elle a bien fait. Pour résumer la météo de ce début de semaine: il a commencé par pleuvoir, il a continué à pleuvoir et il a fini par pleuvoir. C'est dans ce décor un peu surprenant qu'est arrivé Lucas Blondel, peu après 22h, lui qui a vécu un véritable périple pour rejoindre Faro depuis Buenos Aires via Madrid. Le latéral de Boca Juniors était très attendu, lui qui a une vraie carte à jouer sur le flanc droit de la défense. Murat Yakin le voit comme un titulaire potentiel, adore sa grinta et son goût pour l'offensive. S'adaptera-t-il à la mentalité suisse et au football européen? Si la réponse est positive, alors il sera un candidat très crédible pour un poste de titulaire. La question de son intégration sera facilitée par le fait qu'il parle très bien français, lui dont le père est Jean-Yves Blondel, ce tennisman vaudois parti vivre en Argentine par amour.
Stefan Gartenmann, costaud et charismatique
L'autre joueur que l'équipe de Suisse découvre en ce début de semaine s'appelle Stefan Gartenmann, le très solide défenseur central de Ferencvaros, dont le seul lien avec la Suisse est d'avoir un grand-père thurgovien. Le Danois parle anglais, pas allemand mis à part quelques mots, mais les premiers retours concernant sa personnalité sont extrêmement positifs. Son charisme impressionne, sa stature aussi, et, s'il n'est pas un défenseur central de très haut niveau comme l'est Manuel Akanji, l'entourage de la Nati voit en lui un joueur capable d'apporter du leadership, de la sérénité et une certaine agressivité sur le terrain. Lui aussi a une carte à jouer, surtout dans un secteur que Murat Yakin connaît bien.
Les deux nouveaux se sont donc entraînés mardi matin pour la première fois avec le maillot de l'équipe de Suisse, tout comme leurs coéquipiers. Alvyn Sanches et Isaac Schmidt, les deux Lausannois, faisaient eux aussi leurs débuts avec les A, mais sont des visages bien sûr déjà bien connus du reste des internationaux.
La séance de mardi s'est parfaitement déroulée, sans problème majeur, mais avec une excellente surprise, déjà entraperçue la veille: la qualité du terrain du Campus est absolument exceptionnelle, et le mot n'est pas trop fort. A deux mètres de distance, la pelouse ressemble à s'y méprendre à celle d'un synthétique et c'est en posant le pied dessus que l'on mesure à quel point ce tapis doit être agréable pour y jouer. Mieux: le soleil est même venu accompagner la séance de 11h, ce qui semblait improbable la veille tant des trombes d'eau s'abattaient sur l'Algarve.
La séance en elle-même? Breel Embolo a envoyé un ballon par-dessus le grillage en voulant frapper au but, Alvyn Sanches a réussi sa première talonnade, Denis Zakaria s'est imposé physiquement, Andi Zeqiri a semblé en forme... Une séance tout ce qu'il y a de plus normale, mais qui restera inoubliable pour les joueurs faisant leurs débuts, ainsi que pour Davide Calla, le nouvel assistant de Murat Yakin, qui dirigeait un entraînement de la Nati pour la première fois de sa vie. L'ancien joueur du Servette FC parle plusieurs langues, dont le français, ce qui lui fait un point commun avec Giorgio Contini, son prédécesseur, et lui permet ainsi de communiquer avec tout le monde.
Dix Romands sur le terrain!
Une qualité indispensable, tellement les Romands sont nombreux dans cette équipe désormais. Dans le désordre? Un Genevois, Denis Zakaria. Un Fribourgeois, Yvon Mvogo. Deux Valaisans, Joël Monteiro et Vincent Sierro. Un Biennois, Aurèle Amenda. Et cinq Vaudois, Isaac Schmidt, Alvyn Sanches, Lucas Blondel, Andi Zeqiri et Dan Ndoye! Ce nombre serait même plus élevé sans le forfait de dernière minute de Zeki Amdouni. Hier spricht man französisch!