Un point arraché contre YB

Lausanne sauvé par la VAR dans les arrêts de jeu

Ugo CurtyJournaliste Blick

Stjepan Kukuruzovic pose le ballon sur le point de penalty. C’est la dernière chance du Lausanne-Sport, mené au score par YB dans le temps additionnel. Le capitaine vaudois prend ses responsabilités et le gardien bernois à contre-pied (93e, 2-2). Le maigre public de la Tuilière peut exulter.

Garcia avait libéré YB

Ce petit point – le premier pour l’entraîneur Alain Casanova – n'arrange pas la situation lausannoise au classement. Au contraire même. Lucerne, tombeur de GC plus tard dans l'après-midi (1-0), compte désormais un matelas de neuf unités d'avance sur la lanterne rouge.

Mais plus que son implication arithmétique pour le Lausanne-Sport, ce match nul lui permet surtout de mettre fin à une série de neuf défaites consécutives en championnat. Le club n’égalera donc pas le triste record du FC Vaduz en 2009 et ses dix échecs d'affilée.

«Ce record de défaites, c'était le dernier de mes soucis, a balayé le coach français après la rencontre, osant un discours plus conquérant que d'habitude. Vu notre situation, je veux surtout que l'équipe grandisse et progresse. Je ne peux pas me contenter d’un seul point, même si c'est face à la meilleure équipe du pays. On doit avoir plus d’ambitions que ça.»

YB pensait avoir fait le plus dur en renversant le score à la 82 minute, grâce au coup franc d’Ulisses Garcia. Le latéral bernois, formé à Servette, sautait dans les bras de sa famille assise en tribunes. Il avait déjà inscrit le seul but de sa saison sur le terrain lausannois en septembre dernier (1-6).

L'aide de la VAR

Mais le LS a eu le mérite de réagir. C’est ce même Ulisses Garcia qui a retenu un centre vaudois de la main dans sa surface (91e). Un geste malheureux qui n’a été repéré que par l’arbitre vidéo. Une assistance technologique qui avait déjà sauvé les Vaudois en annulant l’ouverture du score d’YB pour une faute sur Armel Zohouri (9e).

En voyant Zeki Amdouni mystifier la défense bernoise (1-0, 38e), les plus courageux supporters vaudois se sont certainement posé la question: «et si c’était le tournant de la saison pour le LS?» Ce but était attendu depuis octobre par l’attaquant qui cherchait le chemin des filets sur les 15 derniers matches. Pire, les Lausannois n’avaient encore jamais mené au score depuis l’arrivée d’Alain Casanova en février.

Cette contre-attaque éclair, et la passe lumineuse du jeune Alyvn Sanches, suffisaient pour rejoindre la mi-temps en tête, face au quadruple champion de Suisse en titre. Bien regroupés devant Mory Diaw, les joueurs vaudois ont longtemps fait déjouer une équipe d’YB, elle aussi habitée par le doute.

Des Lausannois accrocheurs

L’espoir est retombé après quatre minutes seulement. Les Bernois ont profité du côté droit de la défense occupé par l’ailier Hicham Mahou. Le jaillissement d’Ulisses Garcia, encore lui, a fait la différence. Son centre millimétré permettait à Jordan Siebatcheu d’égaliser (1-1, 49e).

«On ne revient pas avec la mentalité de guerrier qu’on aurait dû être la notre, regrettait Alain Casanova. Cette reprise en deuxième mi-temps me laisse quelques regrets. Mais malgré ces deux buts bernois, nous n’avons pas lâché en fin de match.»

Malade, ce Lausanne-Sport chancelant ne s’est pas écroulé malgré le contexte pesant qui l’entoure. Mory Diaw a sorti plusieurs parades décisives, la maladresse de Bernois méconnaissables faisant le reste. Zeki Amdouni (79e) aurait même pu, aurait dû, permettre aux siens de prendre l'avantage. Son tir, conclusion d’un magnifique mouvement collectif, s’est envolé au-dessus du cadre.

C’est finalement le capitaine Stjepan Kukuruzovic qui a joué le sauveur dans le camp vaudois. En progrès sur ses deux dernières sorties, l’équipe lausannoise est enfin récompensée. Un coup de boost au moral avant le déplacement qui l’attend dimanche à Lugano.