Des contrôles ratés, des passes dans le vide, des occasions gâchées, y compris une incroyable où elle avait dix mètres d'avance à mi-terrain et se fait rattraper avant les seize mètres... Alisha Lehmann a livré une prestation catastrophique en première mi-temps face à l'Allemagne vendredi et Pia Sundhage, qui a des yeux comme tout le monde, a préféré arrêter les frais à la pause. Sans elle, les affaires de la Nati ne se sont pas arrangées, puisque la Mannschaft a largement accéléré après la pause, s'imposant 6-0 alors que la Suisse n'était menée que d'une longueur à la pause, où moment où l'attaquante de la Juventus est sortie, remplacée par Seraina Piubel. Ce n'est donc pas la faute d'Alisha Lehmann si la Nati a perdu vendredi, loin de là.
«Quand elle a deux bonnes options et une mauvaise...»
Mais sa prestation ratée interroge et inquiète tout de même: alors que la Suisse avait misé sur une approche très défensive, en 5-3-2, et entendait profiter de chaque contre pour faire mal à l'Allemagne, cette stratégie a été mise à mal, puisque ces fameux ballons de contre n'ont pas pu être exploités. La faute, pour le coup, à une Alisha Lehmann bien mal inspirée, au contraire de sa partenaire d'attaque Ana Maria Crnogorcevic, très intelligente dans le jeu. «Quand il y avait un choix à faire et trois options devant elle, deux bonnes et une mauvaise, elle a systématiquement choisi la mauvaise...», a commenté un influent journaliste alémanique, pas loin du vestiaire de la Nati après le match.
«Si on avait pu marquer une fois, qui sait?»
Pia Sundhage n'a pas nié l'évidence, mais, en excellente manager et meneuse de femmes qu'elle est, elle a refusé d'accabler son attaquante. «C'est vrai que je suis contente de la première période d'un point de vue défensif. Nous étions bien place et nous avons gêné l'Allemagne, mais nous aurions dû mieux exploiter nos contres! Si on avait pu marquer une fois, en construisant mieux nos actions, qui sait ce qui aurait pu se passer? Un goal peut changer la physionomie d'un match! Mais, je le répète, je suis contente de la manière dont nous avons défendu.»
Relancée par Blick sur le cas plus spécifique de sa numéro 23, Pia Sundhage a répondu sans agacement, mais fermement. «On gagne en équipe, on perd en équipe. Aujourd'hui, plusieurs joueuses ont eu leur chance, notamment en raison des absences. Elles essaient, elles tentent, elle s'impliquent. Ces joueuses ont fait du mieux qu'elles ont pu. Je suis positive. On va se servir de ce match pour expliquer calmement à tout le monde ce qu'on peut faire de mieux, comment s'améliorer, et où nous avons des lacunes encore. Ce match et son analyse serviront à ça.»
S'améliorer du point de vue physique, globalement
Après un moment de silence et de réflexion, la Suédoise a demandé à enchaîner. «J'ai encore une chose à dire, de manière très globale, sans cibler personne. Je pense qu'il est indispensable que l'on travaille sur la forme physique, sur la capacité à résister dans les duels. C'est indispensable et ce sera un bon test de ce point de vue mardi en Angleterre.» Va-t-elle parler à Alisha Lehmann et comment compte-t-elle la récupérer après sa prestation insuffisante? Là encore, la classe de Pia Sundhage transpire de chaque syllabe de sa réponse: «Je vais parler à tout le monde. Nous allons aborder ce match de la meilleure des manières possibles, sans crainte, mais avec la volonté de grandir. Et l'un des points sera notamment la manière de gérer nos contre-attaques.»
Ce sera une nouvelle fois sans Ramona Bachmann, victime d'une infection grippale et qui a quitté le groupe. Amira Arfaoui (Werder Brême) la remplace et s'envolera pour Sheffield avec l'équipe. Les Trois Lionnes les y attendent et ce sera tout sauf simple. Une nouvelle étape vers l'Euro 2025!