Un impressionnant KO
«Ma mère et mes coéquipiers ont vraiment eu peur pour moi»

Franck Surdez a retrouvé l'entraînement ce lundi avec Neuchâtel Xamax, neuf jours après son passage à l'hôpital. Le joueur de 19 ans avait perdu connaissance lors du match contre Kriens. Il revient sur ce moment effrayant.
Publié: 25.04.2022 à 16:46 heures
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Dernière mise à jour: 25.04.2022 à 16:56 heures
Franck Surdez était tout sourire ce lundi à l'entraînement, une semaine après sa grosse frayeur.
Photo: UCY
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Ugo CurtyJournaliste Blick

La scène fait froid dans le dos. Franck Surdez vient de perdre connaissance sur le terrain de Kriens, le corps du jeune joueur de Neuchâtel Xamax est secoué de convulsions. À ses côtés, ses coéquipiers sont pris de panique et appellent les soigneurs en faisant de grands gestes.

«Ma maman était choquée»

«J’ai revu les images après coup et c’est vrai que c’était quand même impressionnant, un sacré choc», rigole le jeune de 19 ans, tout sourire neuf jours plus tard et en pleine forme. De ce moment de frayeur, Franck Surdez n’en garde aucun souvenir, le «trou noir». Secoué dans un duel aérien par un adversaire, le Neuchâtelois ne s’est pas relevé. «J’ai repris connaissance juste avant de monter dans l’ambulance. J’étais un peu sonné mais ça allait déjà bien dans l’ensemble.»

Le joueur a envoyé un selfie depuis son lit d'hôpital pour rassurer ses coéquipiers et les féliciter après leur victoire 5-0.
Photo: DR

L’attaquant a passé la nuit à l’hôpital de Lucerne en observation. Il a pu rentrer chez lui le lendemain, avec l’aide de sa maman. «Elle regardait le match en direct. Ma mère était choquée en me voyant tomber. Heureusement, le staff l’a rapidement appelée pour la rassurer. Je lui ai aussi envoyé un message. Elle a eu de la peine à dormir le soir même mais c’est du passé maintenant.»

De retour à l’entraînement

Ce lundi, Franck Surdez est de bonne humeur, encore plus que d’habitude. Il a retrouvé ses coéquipiers et l’entraînement pour la première fois, après une semaine de repos forcé. Le gamin du Landeron peut rejouer mais il doit encore éviter les contacts avec ses coéquipiers. «Avec ma touffe, ils me reconnaissent rapidement donc ce n’est pas un problème», plaisante-t-il encore.

Franck Surdez (à droite) célèbre un but avec son grand frère à Xamax, Raphaël Nuzzolo.
Photo: Urs Lindt/freshfocus

Le numéro 22 est l’une des révélations de l’année du côté de la Maladière. Il a inscrit ses deux premiers buts pour Neuchâtel Xamax et s’est imposé en Challenge League. Des performances qui lui ont même ouvert les portes de l’équipe de Suisse M20 où il a marqué pour ses débuts. «Tout se passe comme dans un rêve, image ce jeune homme comblé. Je ne m’attendais pas à avoir autant de temps de jeu. Toute l’équipe est derrière moi et me met dans les meilleures conditions pour réussir.»

Malgré ses bonnes performances, Franck Surdez doit encore ranger le matériel à la fin de la séance matinale, sous une pluie battante. «Ça fait partie de l’apprentissage du haut niveau. C’est comme ça dans tous les clubs pour les jeunes joueurs et c’est important. Il y a une hiérarchie à respecter. J’apprends beaucoup des cadres du vestiaire. Ils ont vécu tellement de choses dans le foot: il faut écouter tous leurs conseils, et les critiques aussi.»

Du yoga au programme

À Xamax, les espoirs neuchâtelois ont des devoirs surveillés. Ce lundi après-midi, c’est yoga. Des séances supplémentaires de force sont aussi au programme. L’attaquant a une après-midi encore plus chargée et certains de ses coéquipiers l’attendent de pied ferme: «Je suis le coiffeur attitré de l’équipe, explique Franck Surdez avec fierté. J’ai acheté une tondeuse pendant le confinement et je me suis fait la main sur mon frère. Visiblement, je me débrouille pas trop mal parce que mes clients reviennent et sont satisfaits.» Sa spécialité? Le dégradé. Dylan Tavares doit patienter encore quelques minutes, et la séance photo, avant de passer entre ses mains expertes.

Si tout se passe bien, c’est surtout balle aux pieds que Franck Surdez devrait se faire un nom. Il a abandonné son apprentissage de mécanicien dans une entreprise de la région il y a deux ans. «Avec les trajets, ça devenait trop d’allier les deux et j’ai voulu me consacrer à fond au football.» Un choix qui porte ses fruits. Le Neuchâtelois, fan de manga et de jeux vidéo sur son temps libre, ne veut pas brûler les étapes pour autant. «J’ai encore un style de jeu d’enfant, explique spontanément le joueur de 19 ans. Je suis parfois trop léger, je me laisse aller. Je veux m'imposer en Challenge League. Il faut que je me renforce, que je muscle mon jeu.»

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Muscler son jeu. La formule avait été utilisée par l’entraîneur français Aimé Jacquet en direction de Robert Pirès, dans une scène du documentaire «Les Yeux dans les Bleus». Il y a pire comme modèle à suivre.

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