Un capitaine chamboulé
Granit Xhaka peut-il craindre pour sa place en équipe de Suisse?

Encore bien incongrue il y a quelques jours, cette interrogation n'est plus farfelue: Granit Xhaka peut-il craindre pour sa place en équipe de Suisse?
Publié: 30.03.2022 à 13:15 heures
Granit Xhaka n'a pas brillé pour son retour en équipe de Suisse.
Photo: IMAGO/NurPhoto

Le capitaine de l’équipe de Suisse ne gardera pas un souvenir lumineux de ses deux premiers matches sous la férule de Murat Yakin. Samedi à Wembley contre l’Angleterre (défaite 2-1) et mardi au Letzigrund face au Kosovo (1-1), le Bâlois n’a pas vraiment répondu à toutes les attentes. Il a perdu bien des ballons contre les Anglais avant d’être imprécis dans son jeu de passes face au Kosovo. On a attendu vainement un éclair de sa part. Il n’a pas su «sauver» son match comme Xherdan Shaqiri qui a trouvé le bon décalage sur l’égalisation de Jordan Lotomba.

Deux hommes qui s’apprécient

Pour noircir le tableau, Granit Xhaka n’a pas pu masquer sa frustration lors de son remplacement à l’heure de jeu. Pour sa 100e sélection et face à une équipe qui fait également battre son coeur, le Champion du monde M17 espérait jouer davantage. Soucieux, comme il l’a répété, de «protéger» des joueurs qui feront face ces prochains jours et semaines à des échéances capitales en club, Murat Yakin a tenu à rappeler que ce changement n’avait rien d’une sanction. Au moment de saluer les supporters après le coup de sifflet final, Murat Yakin a tenu à poser sa main sur l’épaule de son capitaine pour lui témoigner, si besoin était, son affection.

Il est vrai que le sélectionneur et le capitaine s’apprécient énormément. «Granit a été le premier à me féliciter après ma nomination, révèle Murat Yakin. Nous nous connaissons depuis longtemps. Nous vivons des cultures assez proches. J’ai aussi fait venir son frère Taulant à Bâle pour qu’il joue sous mes ordres. Après ce transfert, leur père est venu me dire qu’il m’avait confié en quelque sorte toute sa famille.»

Aucun passe-droit

Malgré cette proximité, Murat Yakin se sent assez fort pour n’accorder aucun passe-droit à Granit Xhaka. Il n’oublie pas que la Suisse s’est qualifiée directement pour la Coupe du monde sans lui. Que le binôme formé de Remo Freuler et de Denis Zakaria avait parfaitement fonctionné le 12 novembre dernier lors du 1-1 à Rome contre les Champions d’Europe. Quels choix sera-t-il amené à arrêter si Denis Zakaria retrouve l’intégralité de ses moyens?

Les quatre matches de Ligue des Nations en juin prochain contre la République tchèque, contre le Portugal pour une double confrontation et contre l’Espagne en diront plus sur ses intentions. S’il maintient son système en 4-2-3-1, il y aura un homme de trop entre le Zurichois, le Genevois et le Bâlois.

«Les choses ont un peu changé sur le plan tactique, souligne Murat Yakin. Avant, Granit jouait seul dans l’axe et il avait derrière lui une défense à trois. Il ne s’est pas encore trouvé à 100% dans ce système avec deux no 6.» Mais le sélectionneur sait aussi tout ce que peut lui apporter son capitaine: du tempérament, du caractère et une foi incommensurable dans le potentiel de l’équipe qu’il a su transmettre au fil des années.

Mais mardi soir à l’heure de conclure sa conférence de presse, Murat Yakin a laissé entendre que le jeu sera ouvert. «Denis Zakaria, s’il sera rétabli, et Fabian Frei peuvent aussi tenir cette place», lâche-il pour rappeler une vérité: avec lui, il n’y a plus de hiérarchie. Seules comptent au final les performances. Et cela vaut vraiment pour tout le monde!

(ATS)

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