Yann Sommer (35 ans)? Ou plutôt Gregor Kobel (26 ans)? Depuis des mois, la question se pose de savoir qui est le meilleur gardien de but en Suisse. La hiérarchie au sein de la Nati est claire: Sommer est le numéro 1, son adversaire et successeur potentiel doit continuer à patienter. Même si la situation est difficile pour son entourage et pour lui.
Mais contre le Danemark et l'Irlande, c'est un autre homme qui prendra toute la lumière: Yvon Mvogo (29 ans). Le gardien de Lorient est le numéro un provisoire de la Nati après les problèmes de santé de Kobel et la blessure de Sommer, victime d'une entorse à la cheville contre le Danemark. Lors du dernier match de qualification pour l'Euro en automne contre la Roumanie, Mvogo était déjà entre les poteaux. Et pourtant, contre l'Irlande, il ne disputera que son huitième match international.
Leipzig, le mauvais choix
Lorsqu'au printemps 2014, il supplante le gardien titulaire d'YB de l'époque, Marco Wölfli, un grand avenir est prédit au Camerounais d'origine. En 2017, il est transféré à Leipzig, un club qui semble être le tremplin parfait pour une carrière au plus haut niveau du football européen. Mais ce n'est pas le cas. Mvogo ne peut pas passer devant Peter Gulacsi, sa carrière s'enlise. «Le changement ne s'est pas passéi comme je l'avais espéré», dit-il aujourd'hui.
Même à Eindhoven, il ne s'impose pas comme titulaire sur le long terme. Ce n'est qu'après son transfert à Lorient en été 2022 que Mvogo trouve le bonheur sportif. Pas dans un top club européen, mais chez un candidat à la relégation en Ligue 1. Cette saison, Lorient a encaissé le plus de buts des 18 formations du championnat, mais Mvogo est le gardien qui a réalisé le plus d'arrêts (118).
Pas de déclarations offensives
Pendant des années, Mvogo ne joue qu'un rôle secondaire au sein de la Nati. Il manque la Coupe du monde 2022 au Qatar en raison d'une blessure. «Ma plus grande force est la résilience; physique et mentale», dit-il à Dublin. Le Fribourgeois connaît les hauts et les bas du business. Ses principales personnes de référence sont sa mère et sa sœur aînée. «Elles m'ont toujours soutenu - dans les bons comme dans les mauvais moments».
Aujourd'hui, Mvogo se trouve soudain sous les projecteurs, même en équipe nationale. Mais il renonce aux déclarations offensives. «Je sais ce que j'ai à faire et ce que je peux apporter à l'équipe». Il est heureux de faire partie de la Nati, tout simplement. «Je suis prêt quand on a besoin de moi. J'ai la chance de représenter ce magnifique pays qu'est la Suisse et j'en suis fier.». Comme samedi contre le Danemark, où il a montré à ses coéquipiers et au staff que la nation pouvait compter sur lui. Si tout se passe normalement, Mvogo sera troisième gardien à l'Euro. Mais il a suffisamment constaté que tout peut aller très vite dans le football.