«J'ai toujours aimé faire briller les autres. En juniors, je n'ai jamais été le meilleur et j'ai développé cette qualité-là», reconnaît Théo Berdayes, un joueur qui fait du bien au FC Sion. Formé au club, cet élégant milieu offensif est un vrai joueur d'équipe, qui n'aime rien de plus que faire des efforts pour ses coéquipiers. Même s'il est habile balle au pied, le Valaisan défend sur chaque ballon et se montre extrêmement discipliné et disponible, des valeurs qui plaisent à son entraîneur Didier Tholot.
D'une certaine manière, Théo Berdayes incarne ce «nouveau» FC Sion, celui imaginé par Barthélémy Constantin après la relégation en Challenge League. Le club valaisan avait été plombé par l'attitude de ces stars, Mario Balotelli en tête, et plusieurs joueurs symbolisaient alors cette nouvelle philosophie, plus travailleuse et valaisanne, moins bling-bling et vieilles gloires. Dont Théo Berdayes, donc.
«Il faut que je me libère»
«Je sais que je ne suis pas Alvyn Sanches ou Dereck Kutesa. D'ailleurs, à Sion, on n'a pas ces joueurs-là, capables de mettre quinze buts dans la saison. Mais on travaille pour, moi le premier. Bien sûr que j'aimerais devenir ce genre de joueurs», explique-t-il avec lucidité, conscient que sa marge de progression individuelle est grande. «Sans doute faut-il que je prenne encore plus mes responsabilités, que je tente plus ma chance. Peut-être que parfois je suis trop altruiste. Il faut que je me libère», estime-t-il, sans pour autant vouloir perdre ce sens du collectif qui le caractérise, lui qui a marqué trois buts et délivré cinq passes décisives en 25 matches cette saison. Il a d'ailleurs participé à l'intégralité des rencontres de Super League, étant titulaire 20 fois sur 25, ce qui est très appréciable pour une première saison à ce niveau.
Didier Tholot apprécie sa polyvalence
Trop altruiste, Théo Berdayes, vraiment? Ne craint-il pas de devenir un autre joueur, loin de ses belles valeurs de base et de respect du collectif? «Je n'aimerais pas mettre de côté cet aspect de mon jeu, il me définit aussi. Je n'aimerais pas perdre cette étiquette de joueur d'équipe. Mais je pense que je peux arriver à combiner les deux, en me montrant plus offensif sans perdre mes qualités collectives», assure-t-il, fier de sa polyvalence. «Depuis petit, je joue à plusieurs positions. Je suis plus à l'aise dans l'axe et peut-être un peu plus en difficulté sur les côtés, mais je m'adapte», précise-t-il. Son entraîneur apprécie son profil, en tout cas. «On a utilisé Théo à pas mal de postes. Au milieu dans un losange, à trois, sur le côté droit, en dix... Il faut avoir des complémentarités dans une équipe et avec lui, on peut mettre plusieurs systèmes en place», le complimente Didier Tholot.
Avec Anton Miranchuk, une belle complicité technique
La montée en puissance d'Anton Miranchuk et l'arrivée de Benjamin Kololli ont enlevé dernièrement un peu de temps de jeu à Théo Berdayes, mais celui-ci ne s'avoue évidemment pas vaincu. «Je ne suis jamais content d'être sur le banc, mais j'accepte la décision de l'entraîneur. Avant le dernier match, il m'a parlé, il m'a assuré que c'était un choix tactique et qu'il préférait m'avoir sur le terrain pour les trente dernières minutes. Depuis le début de la saison, je suis satisfait de mon temps de jeu, mais c'est sûr que je n'ai pas envie de perdre ma place!»
Que pense-t-il du Russe, d'ailleurs, avec lequel il partage une certaine idée de l'élégance balle au pied? «Franchement, j'adore! Il est très fort et il peut encore monter en puissance lors des matches. Je ne le vois pas comme un joueur qui me pousse sur le banc, au contraire. Il peut me faire briller par ses passes et ses actions, j'en suis convaincu.» Si la technique espagnole, une influence forte chez Théo Berdayes, est réputée, celle de l'école de football moscovite n'est pas mal non plus.
Didier Tholot, ces dernières semaines, a accordé plus de temps de jeu à Anton Miranchuk qu'à Théo Berdayes, c'est un fait, mais rien n'est gravé dans le marbre. «C'est vrai qu'Anton est en train de bien revenir. Aujourd'hui, j'ai un peu plus de choix sur le banc pour faire basculer une rencontre», admet le technicien. «Quand tu as plus de monde à disposition, tu contentes moins de joueurs, c'est normal, mais ce n'est pas mon problème. Je fais mes choix en mon âme et conscience, sans a priori, et j'ai toujours mis sur le terrain les joueurs qui me semblaient les plus performants.»
«On peut briser cette série négative»
Quel sera le rôle de Théo Berdayes ce samedi au Parc Saint-Jacques? Qu'importe: qu'il débute ou qu'il entre en jeu, il assure que son état d'esprit sera le même. Et le fait que Sion n'ait pas gagné à Bâle en championnat depuis 1997 ne joue aucun rôle dans son degré de confiance. «On les a fait douter en Coupe et on a déjà brisé une série en allant gagner à YB cette saison. On peut aussi briser cette série négative ce samedi.» Et obtenir un premier résultat de référence en 2025, puisque Sion ne compte que quatre points en sept matches, certes avec un calendrier extrêmement défavorable.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Bâle | 26 | 27 | 45 | |
2 | Servette FC | 26 | 7 | 45 | |
3 | FC Lucerne | 26 | 6 | 43 | |
4 | FC Lugano | 26 | 5 | 42 | |
5 | FC Zurich | 26 | 1 | 39 | |
6 | FC Lausanne-Sport | 26 | 9 | 37 | |
7 | Young Boys | 26 | 5 | 37 | |
8 | FC St-Gall | 26 | 2 | 36 | |
9 | FC Sion | 26 | -7 | 30 | |
10 | Grasshopper Club Zurich | 26 | -9 | 26 | |
11 | Yverdon Sport FC | 26 | -18 | 25 | |
12 | FC Winterthour | 26 | -28 | 20 |