«Je suis très content pour les joueurs. Ils ont été récompensés de leurs efforts. Et je suis très content pour le public, aussi, il méritait une victoire. Pour le reste, je laisse trois points de suspension.» Ainsi a réagi Didier Tholot lorsque Blick lui a demandé, après la victoire face à Zurich samedi, si Sion s'évitait d'entrer dans la crise grâce à ce succès. Un autre journaliste présent en conférence de presse le relance, mais l'entraîneur du FC Sion coupe court à l'exercice. «Je n'ai pas très envie de parler ce soir, vous le comprendrez.» Il se lève et s'en va, lui qui est d'habitude toujours avenant et à disposition des médias, n'éludant aucun thème. La raison est évidente: le technicien ne veut prononcer aucune phrase qui puisse être retenue contre lui par son président Christian Constantin, lequel lui a mis la pression dans Le Matin avant la partie.
Un crédit qui ne le met visiblement pas à l'abri
Didier Tholot, à 60 ans, savait bien où il mettait les pieds pour la quatrième fois en revenant au FC Sion, mais, au fond de lui-même, sans doute pensait-il que le fait d'avoir fait remonter le club directement en Super League (ce qui n'était pas une évidence), mais aussi (et surtout) de lui avoir redonné une identité humble et travailleuse, lui apporterait un certain crédit et lui épargnerait ce genre de sorties médiatiques. Visiblement pas. Sion, sans faire tout juste cette saison, est à distance plus ou moins respectable de la zone de relégation suivant les journées, mais est en bien meilleure position qu'il y a deux ans, lorsque l'équipe coûtait le double ou le triple en masse salariale. Et avait fini reléguée.
Au FC Sion cette saison, Didier Tholot fait beaucoup avec peu et, sans être dans sa tête, on peut facilement imaginer qu'il n'ait pas du tout apprécié de se retrouver ainsi critiqué sur la place publique alors que le calendrier très compliqué du FC Sion en ce début d'année aurait sans doute mérité un peu d'indulgence présidentielle, une expression qui ressemble certes à un oxymore. C'est vrai, Sion prend (prenait?) beaucoup trop de buts en ce début d'année civile, mais, lorsque le club valaisan a connu un gros creux à l'automne, le coach a su trouver les solutions, techniques et psychiques, pour remonter la pente.
Il espérait sans doute pouvoir le refaire «tranquillement», avec mille guillemets, cette fois encore, sans être mis sous pression pour le choix du système tactique, son gardien (il a plusieurs fois exprimé son soutien sans faille envers Timothy Fayulu et n'a aucune raison d'en changer) ou tout le reste. Raté.
Des choix forts dans sa composition
Ce samedi encore, le coach a fait des choix forts en ne faisant pas débuter Ilyas Chouaref («Il est dans une période plus compliquée») et Federico Barba («J'ai essayé diverses choses en défense centrale, une autre aujourd'hui») et en titularisant Mohcine Bouriga. «J'ai voulu valoriser sa bonne entrée à Berne. Il a été intéressant, mais il aurait pu être plus malin sur diverses situations où il a été pris hors-jeu», a-t-il estimé au tout début de sa très courte conférence de presse.
Pour en savoir plus, c'est donc du côté de ses joueurs qu'il fallait se tourner, en particulier vers le toujours très prolixe Benjamin Kololli, auteur d'une passe décisive sublime sur le 1-0 de Mohcine Bouriga. «Cette victoire fait vraiment, vraiment, beaucoup de bien, parce qu'on est allés la chercher. On n'a pas encaissé dans les moments-clés, contrairement aux matches précédents. On a été la chercher avec les tripes, avec de l'agressivité, avec tout ce qu'on avait. Tout le monde a tiré à la même corde», a apprécié le Chablaisien, désormais inscrit à la liste officielle des tireurs de penalty après son doublé «sauvage» contre Servette.
Une «réunion d'équipe» fructueuse après le 2-1
Signe qu'il prend déjà de la place dans cette équipe, l'ailier a été l'un des joueurs à avoir pris la parole après le 2-1 d'Anton Miranchuk, alors qu'il restait cinq minutes à jouer en première période et que les joueurs du FC Sion ont improvisé une «réunion d'équipe» de quelques secondes avant l'engagement du FCZ. «Nous avons été plusieurs à parler. Je viens d'arriver, je ne suis pas tout seul. Ali Kabacalman et Numa Lavanchy ont pris la parole aussi, on s'est dit qu'il fallait arriver à la pause avec cet avantage. Dans les derniers matches, on a un peu craqué dans les moments-clés et là, on devait tenir. Zurich était déjà revenu à 1-1 immédiatement après notre ouverture du score, on ne voulait pas revivre ça.» Mission accomplie. Et trois points importants en poche.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 24 | 9 | 42 | |
2 | FC Bâle | 24 | 25 | 41 | |
3 | FC Lucerne | 24 | 5 | 39 | |
4 | Servette FC | 24 | 4 | 39 | |
5 | FC Lausanne-Sport | 24 | 10 | 36 | |
6 | FC St-Gall | 24 | 6 | 35 | |
7 | Young Boys | 24 | 5 | 34 | |
8 | FC Zurich | 24 | -3 | 33 | |
9 | FC Sion | 24 | -4 | 30 | |
10 | Yverdon Sport FC | 24 | -17 | 24 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 24 | -10 | 22 | |
12 | FC Winterthour | 24 | -30 | 17 |