Ce sont d’abord les supporters visiteurs qui illuminent la Schützenwiese avec un feu d’artifice spectaculaire. Puis, une fois la fumée dissipée après plusieurs minutes d’attente, les joueurs prennent le relais sur le terrain. Et leur prestation est tout aussi explosive que le spectacle pyrotechnique qui les a précédés.
Dès la première mi-temps, cinq buts sont inscrits. Et cela aurait pu être bien plus. Un score de 6-6 à la pause n’aurait choqué personne tant les occasions ont fusé. Les spectateurs se régalent, mais les entraîneurs, eux, sont bien moins ravis...
À commencer par Mario Frick, le coach de Lucerne. Loin de savourer le show, il critique ouvertement la performance défensive de son équipe: «En première mi-temps, c’était grotesque. Défensivement, on a été vraiment en dessous de tout.» Mais ce qui irrite particulièrement le technicien liechtensteinois, c’est autre chose: «On a tenté de surprendre Winterthour avec un 4-3-3. Mais, avant même le coup d’envoi, j’ai appris que quelqu’un avait assisté à notre entraînement d’hier. On n’était pas au stade, mais sur notre terrain d’entraînement. Et visiblement, tout a été observé.»
Mario Frick et l'espionnage, une longue histoire
Des soupçons d’espionnage, donc. Une pratique que Frick connaît bien… puisqu’il en est lui-même coutumier. En septembre, avant un match contre Saint-Gall, il avait envoyé son propre fils espionner l’entraînement des Brodeurs. Résultat: une victoire renversante au Kybunpark, où Lucerne avait transformé un 0-2 en un succès 3-2. À l’époque, Mario Frick avait pris la chose avec le sourire après que son fils eut été démasqué: « Un peu malheureux, mais pour moi, ça fait partie du jeu.» Pas étonnant donc qu’il ne blâme pas Winterthour pour cette tactique. Au contraire, il semble presque admiratif.
Le match à la Schützenwiese s’achève dans un scénario encore plus fou. Et, une fois de plus, c’est Lucerne qui tire son épingle du jeu. «À la mi-temps, on est passé en 4-4-2 en losange. Ça nous donne plus de stabilité et des automatismes bien rodés. On a alors quasiment contrôlé le match», explique Mario Frick. Pourtant, aucun but ne sera marqué jusqu’à la 90e minute… avant que tout bascule dans le temps additionnel. En l’espace de quelques minutes, Lucerne renverse le score de 2-3 à 4-3!
«Ces dernières minutes resteront dans les mémoires», confie Mario Frick, encore sous le choc. Et le qualificatif «fou» convient parfaitement au but décisif d’Adrian Grbic, son premier de la saison, inscrit dans un concours de circonstances invraisemblable.
Un but qui pourrait être capital pour la suite de la saison, autant pour Grbic que pour tout le club. Mais avant d’y réfléchir, place à la déconnexion. «Je m’envole pour l’île Maurice. Pendant deux semaines, je ne veux plus entendre parler de football», conclut Mario Frick, sourire aux lèvres.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |