A quelques jours de la reprise, fixée au 2 janvier à Yverdon, jour du départ en camp d'entraînement au Portugal, Jeffrey Saunders a pris le temps de revenir sur l'actualité brûlante du club nord-vaudois: la signature de Paolo Tramezzani jusqu'à l'été 2025, avec option pour une prolongation.
Pourquoi Paolo Tramezzani?
Jeffrey Saunders l'assure: beaucoup d'entraîneurs voulaient venir à Yverdon Sport cet hiver. «Nous avons étudié plusieurs candidatures. Des Suisses, des étrangers, des gens avec de l'expérience, d'autres en ayant un peu moins... Nous avons regardé partout et, au final, nous en sommes arrivés à la conclusion que le meilleur c'était lui, Paolo Tramezzani. Nous avions besoin de quelqu'un qui soit en adéquation avec où le club se trouve aujourd'hui», explique le «président du football» d'Yverdon Sport.
En clair: après le calme et placide Alessandro Mangiarratti, YS a besoin de quelqu'un qui puisse secouer tout le monde. Et il est vrai que le profil de Paolo Tramezzani, sur ce plan, a de quoi séduire. «Il a de l'expérience en Suisse, du caractère et une méthodologie forte. Il va nous apporter sa mentalité, son énergie et sa passion», assure Jeffrey Saunders en évoquant la nécessité d'un «reset» avec l'équipe et les joueurs.
«Comme je vous l'ai dit, nous avons parlé avec plusieurs candidats. Paolo avait une vraie envie de venir à Yverdon. J'insiste: il n'avait pas besoin de venir. Il voulait venir. Pour moi, c'est un énorme atout. Il a un intérêt certain pour la Super League et pour la Suisse, mais aussi pour Yverdon. Il connaît notre réalité, il connaît les joueurs. C'était la synergie parfaite», enchaîne l'Américain, qui appuie sur le fait que l'Italien a de l'expérience dans le coaching, mais aussi une belle carrière de joueur. «Nous avons eu l'entraîneur que nous avons voulu avoir.»
L'objectif: le milieu de tableau
Jeffrey Saunders ne veut pas la jouer «petit bras» et n'a officiellement pas engagé Paolo Tramezzani pour une «mission sauvetage». Le président américain d'YS sait que la dernière fois que l'Italien a été appelé pour une opération de ce type, Sion a été relégué en Challenge League. Alors, pas question d'évoquer le bas de tableau à l'heure de fixer des objectifs.
«Le but que nous avons fixé à Paolo, c'est de finir au milieu de la ligue, c'est à dire rester fidèles à ce que nous avons dit en début de saison, à savoir faire mieux que la saison dernière», détaille Jeffrey Saunders. Voilà pour le court terme. Et pour le long terme, comme toujours, l'entraîneur d'YS a la mission de développer les joueurs et de les faire grandir pour assurer la pérennité du club en Super League. En clair: faire marquer assez de buts aux attaquants d'YS afin qu'ils rejoignent un plus grand club et ramènent des millions, à l'image de Kevin Carlos.
Le staff reste d'ailleurs en place, à l'exception bien sûr d'Alessandro Mangiarratti, et reçoit le renfort d'Attila Malfatti en qualité d’entraîneur assistant. «On ne voulait pas tout chambouler, garder une certaine continuité», précise Jeffrey Saunders.
Le départ d'Alessandro Mangiarratti
«Chaque décision de ce type est dure à prendre. J'ai toujours dit, et je continue à le dire, qu'Alessandro Mangiarrati est une très bonne personne, un entraîneur qui a beaucoup de connaissances techniques et est très intelligent. Il connaît le football, il lit bien les matches. Et il mérite du respect pour ce qu'il a accompli à Yverdon, surtout la saison dernière. Mais cette saison, c'était plus difficile...», commence par dire Jeffrey Saunders au sujet de l'éviction de son désormais ex-entraîneur.
«Nous avons beaucoup parlé et il s'est montré compréhensif quant à notre décision. Aujourd'hui, au classement et dans le jeu, nous ne sommes pas là où nous voulons être. On voulait lui laisser ces six mois, c'était normal d'aller au bout du tour, car il a eu des circonstances atténuantes, les blessures de plusieurs joueurs importants, des choses qu'il ne peut pas contrôler. Tout le monde a fait des erreurs: si je partage les responsabilités en trois, il y a les joueurs, le staff et la direction. Aucune des trois parties n'était parfaite cet automne. Je prends une partie de la responsabilité, les joueurs doivent en prendre une et le staff aussi», ajoute le «président du football», lequel a envie de mettre un peu la pression sur les joueurs.
«Tout le monde doit augmenter son niveau de détermination et la qualité de ce qu'il fait. Le club, le staff, les joueurs, moi. Aujourd'hui, est-ce que nos objectifs sont atteints? La réponse est non. Ce n'est pas un désastre, nous ne sommes ni barragistes, ni relégables mais on espère mieux que ce qu'on montre actuellement.»
A-t-il assez soutenu Alessandro Mangiarratti?
Dans l'interview qu'il a accordé à Blick après son éviction, Alessandro Mangiarratti est resté mesuré, mais n'a pas dit un grand «oui» lorsque lui a été posée la question de savoir s'il avait été assez soutenu par la direction d'YS lorsque les supporters réclamaient sa tête. Qu'en pense Jeffrey Saunders? Son coach n'aurait-il pas mérité un peu de soutien alors que les banderoles réclamant son départ fleurissaient dans le kop?
Le «président du football» assure avoir fait le maximum. «Nous l'avons soutenu publiquement, mais aussi à l'interne. A 100%. Il n'y a aucun doute là-dessus et il n'y en a jamais eu. Il était notre coach et nous l'avons toujours aidé. Il était une partie du club et je dis souvent que ce n'est pas uniquement la faute du coach si on perd un match. 50 personnes peuvent avoir un impact sur le résultat. Certaines avec plus de responsabilités que d'autres, bien sûr, mais un club, c'est une entité.»
En ce qui concerne les supporters, Jeffrey Saunders explique vouloir la même chose qu'eux. «Ils veulent du succès et des résultats. Moi aussi. Là où on diffère un petit peu, c'est que je pense aussi à l'avenir du club, à avoir un club stable pour les cinq ou dix prochaines années. Bien sûr que je veux aussi des résultats à très court terme, on veut toujours gagner le prochain match, mais mon travail est de trouver la bonne balance entre le court et le long terme.»
Et concernant les sifflets et les critiques? «Je respecte les supporters, ils ont leur liberté. Ce que je leur demande, c'est de nous faire confiance et de nous supporters. J'ai parlé avec eux et je le redis ici devant vous: ils peuvent nous être d'une grande aide, nous soutenir quand c'est difficile, nous permettre d'avoir le petit truc en plus qui fait gagner des matches. Plutôt qu'être un point de friction, un grand soutien.»
Le style de jeu de Paolo Tramezzani
Un entraîneur trop défensif, Paolo Tramezzani? Sa toute première expérience en Suisse, à Lugano, avait marqué les esprits grâce à son duo d'attaque composé d'Egzon Alioski et d'Armando Sadiku. Les Tessinois étaient offensifs, spectaculaires, beaux à voir. Mais à Sion, le jeu a souvent été moins flamboyant.
Qu'en pense Jeffrey Saunders? «Bon, déjà, je ne suis pas sûr qu'on ait joué un football très attractif ces derniers mois... Mais surtout, si vous regardez le boulot qu'a fait Paolo Tramezzani à Istra, il est remarquable. Son équipe pressait haut, jouait l'homme à homme, avec beaucoup d'énergie. Et c'est ce qu'on va attendre de lui: augmenter notre niveau d'énergie, dominer l'adversaire en termes de mentalité. Nous devons vouloir gagner plus que les autres équipes», détaille l'Américain, sincèrement impressionné par ce qu'il a vu de Paolo Tramezzani jusque-là.
«Il a étudié l'équipe, il la connaît. Il sait ce qu'il peut apporter», explique Jeffrey Saunders, en précisant que «deux à quatre joueurs» sont attendus dans les prochains jours ou prochaines semaines. «Ce n'est pas Paolo Tramezzani qui nous a dit: j'ai besoin de ci ou ça. Non, pas du tout. Mais on va parler avec lui, bien sûr. Nous suivons le marché depuis plusieurs mois, comme nous le faisons toujours.»
Des joueurs seront donc amenés à partir et Jeffrey Saunders n'hésite pas à faire son autocritique. «Nous devons être plus précis, plus spécifiques. Nous avons peut-être un peu trop souhaité que des joueurs s'imposent, en pensant que ça allait le faire... Non, nous devons être moins dans l'émotion, plus analytiques.»
Le «président du football» n'a pas cité de position précise ni donné de nom, mais une simple analyse du premier tour permet de constater, par exemple, qu'Yverdon a engagé deux pistons droits, à savoir Dexter Lembikisa et Gonçalo Esteves et, qu'au final, ce sont Marley Aké et Anthony Sauthier qui ont le plus joué à ce poste... Sans remettre du tout en cause leur principe de trading, qui est la raison de vivre d'Yverdon Sport depuis l'arrivée des propriétaires américains, ceux-ci veulent visiblement travailler de manière plus précise et ciblée.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |