Ludovic Magnin l'assure: il ne se tiendra pas au courant de ce qui se passe au Wankdorf entre YB et Zurich lundi. Pas plus que du résultat de la rencontre entre Saint-Gall et Sion. Pas de smartphone pour le coach! Ces deux rencontres auront pourtant une influence certaine sur la lutte pour le top 6, mais l'entraîneur du LS sera concentré sur son équipe, point final.
«Nous, on doit gagner lundi, c’est tout! On n’a pas de questions à se poser concernant les scénarios des autres matches et je ne vais même pas demander à être tenu au courant de ce qui se passe à Berne et Saint-Gall. Je reste persuadé que si on gagne, on sera dans le top 6. C’est tout ce à quoi je pense», assure Ludovic Magnin.
«Se tenir au courant des autres résultats, non»
Et si ça ne suffit pas à la fin? «Eh bien il faudra se dire qu’on aura fait 47 points, qu’on a été à la lutte jusqu’à la fin et il faudra féliciter les autres. On a eu plusieurs occasions de marquer les points nécessaires ces dernières semaines et on ne l’a pas fait, mais aujourd’hui, on a un match très important à jouer et on va tout faire pour bien l’aborder. Mais se tenir au courant des autres résultats, non. Je pense que Sion n'est pas dans une position où il peut se permettre de perdre 5-0, et qu'YB a aussi besoin de points», estime le technicien, qui ne veut pas pour l'instant se projeter sur l'après.
«Aujourd’hui, on a 44 points et on se bat pour le top 6 en Super League, ça montre tous les progrès qu’on a fait depuis trois ans. Par le passé, le LS se battait pour les places de bagagistes à ce moment de la saison, pour ne pas descendre en Challenge League. Notre mission est claire, chaque saison on essaie de placer le LS le plus haut possible. Aujourd’hui, le LS se bat pour être dans le top 6», tient-il à rappeler, lui qui est arrivé alors que le Lausanne-Sport jouait en Challenge League. Mathématiquement, le constat est implacable: depuis que Ludovic Magnin est arrivé, le LS est chaque saison meilleur. Mais il le sait également, rater le top 6 pourrait lui être reproché, vu que cet objectif a été clairement annoncé en début de saison, y compris par lui-même.
«On espère qu'il y aura du monde»
«De toute façon, si on nous avait dit en début de saison qu’on jouerait une finale pour le top 6 lors de la dernière journée avant la séparation du championnat, on aurait tous signé», reconnaît Ludovic Magnin. «Maintenant, on est là, avec une opportunité devant nous. On est conscients que cette saison peut devenir exceptionnelle… ou simplement correcte. Lundi, on a un match crucial à la maison. On espère que le public répondra présent, parce qu’on est déterminés à livrer un grand match, avec l’état d’esprit et l’engagement qui doivent accompagner un tel rendez-vous. Après, c’est du sport. On ne peut rien promettre, sauf qu’on sera à fond.»
«Il faut que les joueurs aient cette motivation en eux»
Pas question, pour autant, de verser dans le discours d’alerte permanente. «Il faut que les joueurs aient cette motivation en eux. On ne peut pas, chaque semaine, leur marteler que c’est le match de l’année. Sinon, le jour où ce sera vraiment le cas, notre message ne portera plus. Là, on enchaîne deux matches très importants, avec la demi-finale de Coupe de Suisse à Bâle, et je ferai ce qu’il faut, croyez-moi. Mais la motivation, à ce niveau-là, elle doit venir de l’intérieur. Les meilleurs coachs que j’ai connus savaient sortir quelque chose de spécial une ou deux fois par saison. Là, c’est le moment. Faites-nous confiance.»
Et pour réussir ce rendez-vous, il faudra faire tomber un adversaire aussi imprévisible que redoutable. «Lugano, c’est une équipe très variable. Elle peut changer de système, de positionnement, de rythme. On ne pourra pas tout verrouiller tactiquement, les joueurs devront prendre les bonnes décisions sur le terrain. C’est ce qu’on a travaillé cette semaine: leur donner les outils pour s’adapter, lire le jeu et réagir intelligemment. C’est une équipe ambitieuse, qui visait le titre. Aujourd’hui, elle est un peu en deçà de ses objectifs, tout comme nous. Ce sera un vrai bras de fer, entre deux équipes qui n’ont plus de marge d’erreur.»
Pendant une saison, on souffre
À ses yeux, tout se jouera sur l’intensité et la lucidité. «On doit jouer à 100%, profiter du fait qu’on est à la maison, et tenter de les bousculer là où on pense pouvoir faire mal. Il faudra démontrer qu’on a bien compris qui on affronte.»
Puis Magnin se projette brièvement, avec une certaine lucidité forgée par l’expérience: «Ça fait un bon moment que je suis dans le milieu. Sur quinze ou dix-sept saisons, j’en ai vécu peut-être deux qui étaient vraiment exceptionnelles. Le reste, c’était de la bagarre, du combat mental chaque semaine. Tu apprends à faire avec, à t’adapter. Mais le plus dur, c’est de transmettre ça à ton club, à tes joueurs. Leur faire comprendre que rien n’est jamais simple, qu’on doit mériter chaque point.» Lundi, dès 16h30, il en faudra trois.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Bâle | 32 | 35 | 58 | |
2 | Servette FC | 32 | 8 | 52 | |
3 | FC Lucerne | 32 | 11 | 51 | |
4 | Young Boys | 32 | 6 | 50 | |
5 | FC Lugano | 32 | 3 | 49 | |
6 | FC Zurich | 32 | -3 | 47 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 32 | 6 | 44 | |
8 | FC St-Gall | 32 | 2 | 44 | |
9 | FC Sion | 32 | -9 | 36 | |
10 | Grasshopper Club Zurich | 33 | -11 | 33 | |
11 | Yverdon Sport FC | 32 | -19 | 33 | |
12 | FC Winterthour | 33 | -29 | 30 |