Moins de cartons jaunes
La règle pour éviter les attroupements autour de l'arbitre divise

Depuis cette saison, la règle du capitaine comme seul représentant pour discuter avec l'arbitre est en vigueur en Super League. Blick a tiré un bilan intermédiaire après les 14 premières journées. Les résultats sont mitigés.
Publié: 23.11.2024 à 10:39 heures
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Daniel Wermelinger se montre globalement satisfait de la nouvelle règle.
Photo: Urs Lindt/freshfocus
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Lucas Werder

Il arrive un moment où l'arbitre Fedayi San en a eu marre lors du match entre Young Boys et Bâle. Lorsque Xherdan Shaqiri se plaint pour la quatrième fois auprès de l'officiel après une faute du Bernois Lukas Lakomy (23 ans), Fedayi San sort enfin un carton jaune. Mais pas contre le joueur polonais, mais contre la «victime» Shaqiri.

C'est ce que veut la nouvelle règle, que l'UEFA a testée pour la première fois l'été dernier lors de l'Euro masculin et qui s'applique officiellement depuis cette saison à toutes les ligues de l'Association suisse de football. Elle prévoit que seul le capitaine peut communiquer avec l'arbitre dans les situations litigieuses.

Depuis cet été, cette nouvelle pratique est également en vigueur en Suisse. Résultat: cela ne plaît pas à tout le monde.

L'ASF ne veut pas édulcorer la règle

Interrogée par Blick, l'ASF se montre globalement satisfaite de l'application de la nouvelle règle au cours des premiers mois. Mais en même temps, le chef des arbitres Daniel Wermelinger déclare: «L'introduction a eu lieu immédiatement après l'Euro – elle a été liée à peu de temps de préparation et par conséquent, la mettre en œuvre de la ligue la plus haute à la ligue la plus basse a été et reste un défi.»

Après quelques tours déjà, on a constaté que la nouvelle règle se diluait déjà un peu. «C'est pourquoi nous avons rappelé en interne qu'il fallait l'appliquer. Nous considérons l'introduction comme un processus en cours, que nous et l'UEFA sommes loin de considérer comme terminé», explique Daniel Wermelinger.

Baisse du nombre de cartons jaunes

Il n'existe pas encore de chiffres précis sur ce nouveau règlement. «Dans les rapports, les avertissements pour infraction à cette règle ne sont pas explicitement enregistrés en tant que tels, mais comme 'antisportifs'. C'est pourquoi il est actuellement impossible de dire combien de cartons jaunes ont été distribués pour cette raison», explique le chef des arbitres.

En revanche, une tendance se dessine en ce qui concerne le nombre total de cartons distribués. La saison dernière, 393 cartons jaunes et huit cartons rouges avaient été distribués après les 14 premiers tours. Cette saison, à la même date, il n'y a que 364 cartons jaunes et dix cartons rouges. On ne sait toutefois pas dans quelle mesure cette baisse de 6,5% est liée à l'introduction de la règle concernant les attroupements.

Mario Frick est fan, pas Alessandro Mangiarratti

L'entraîneur du FC Lucerne Mario Frick se déclare néanmoins un grand fan de la nouvelle règle. «Cela m'avait déjà plu lors de l'Euro. Je trouve que c'est une bonne solution. J'ai toujours détesté les attroupements», explique le Liechtensteinois. Son homologue à Lugano Mattia Croci-Torti salue lui aussi la nouvelle règle. «Il y a plus de discipline sur le terrain et moins de confusion lorsque le capitaine peut s'entretenir tranquillement avec l'arbitre», explique le Tessinois.

En revanche, Alessandro Mangiarratti, entraîneur d'Yverdon, n'est pas vraiment satisfait de l'application actuelle. «Si quelqu'un dépasse les limites, il doit recevoir un carton jaune. Mais le fait qu'il y ait aujourd'hui un avertissement simplement parce que quelqu'un parle à l'arbitre m'agace un peu, déclare-t-il. Je pense qu'il est important de mettre en œuvre une bonne relation entre les joueurs et les officiels.»

Les joueurs sont également divisés sur la question. Pius Dorn, qui porte le brassard de capitaine à Lucerne depuis cette saison, estime que la nouvelle règle est judicieuse. «En tant que capitaine, j'ai ainsi développé une relation plus personnelle avec l'arbitre. J'essaie d'avoir une influence calme sur lui, ce que je n'arrive pas toujours à faire dans le feu de l'action», explique l'Allemand.

Fabio Celestini demande du doigté

«La règle n'a pas changé grand-chose», estime en revanche le latéral d'Yverdon William Le Pogam. Le Français aurait souhaité que l'introduction permette aux arbitres de communiquer davantage avec les capitaines. «Parfois, on aimerait simplement savoir comment l'arbitre a vu une action par rapport à nous, les joueurs, pour pouvoir l'envisager sous un autre angle», explique-t-il.

Fabio Celestini est du même avis. «Si mon latéral gauche est capitaine, cela ne sert à rien qu'il discute avec l'arbitre d'une scène qui s'est produite sur l'aile droite», estime l'entraîneur du FC Bâle. Donner un jaune à chaque joueur qui cherche à discuter avec l'arbitre est une «folie». Le Lausannois demande donc aux arbitres de faire preuve de plus de doigté.

On ne peut pas le reprocher à Fedayi San, du moins dans le cas de son joueur Xherdan Shaqiri. Celui-ci avait auparavant averti oralement le meneur de jeu du FC Bâle à plusieurs reprises.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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