Les réactions des entraîneurs
«Oui, je me suis déjà caché dans un stade pour espionner l'adversaire!»

Alors que le FC Lucerne a été surpris en flagrant délit d'espionnage à Saint-Gall, le petit monde de la Super League préfère en rire. Si un coach avoue s'être déjà caché pour visionner des adversaires, Fabio Celestini et Didier Tholot n'en sont pas adeptes.
Publié: 21.09.2024 à 13:32 heures
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Enrico Maassen rit de l'incident d'espionnage.
Photo: Andy Mueller/freshfocus
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Bastien FellerJournaliste Blick

Même au lendemain de l'incident, personne n'est fâché à Saint-Gall contre l'espion lucernois. Bien au contraire. Les Saint-Gallois prennent même la chose avec humour. «S'il a essayé de se cacher, il s'est mal caché», plaisante l'entraîneur saint-gallois Enrico Maassen à propos du fils de l'entraîneur lucernois Mario Frick, qui s'est fait repérer jeudi en filmant l'entraînement de ses joueurs.

Enrico Maassen en rajoute une couche. «J'espère qu'il a tout mis sur sa caméra. Pour nous, ce n'est pas un problème. Chacun choisit ses méthodes. Nous nous regardons les uns les autres"» Et le coach allemand veut en rester là. Au final, le duel entre les rivaux se décidera sur le terrain.

Ricardo Moniz l'a fait aussi

Espionner les adversaires n'est pas nouveau dans le football. «Au niveau international, c'est une pratique courante. En Coupe d'Europe, lorsque les équipes s'entraînent au stade la veille du match, cela arrive régulièrement, même si c'est officiellement interdit», raconte l'entraîneur du FC Zurich Ricardo Moniz.

L'entraîneur hollandais admet qu'il l'a déjà fait lorsqu'il travaillait au Hamburger SV (2008 à 2010). «Je me cachais dans le stade», dit-il en riant. Est-ce que cela apporte un quelconque avantage à une équipe? Du point de vue de l'entraîneur du FCZ, oui. «Nous sommes dans un business compétitif, on essaie de profiter de chaque avantage, c'est pourquoi on va de temps en temps jusqu'à la limite».

L'anecdote de Fabio Celestini

En revanche, l'entraîneur du FC Bâle Fabio Celestini ne croit guère à la méthode de l'espionnage. «Personnellement, je n'ai jamais envoyé quelqu'un espionner dans une autre équipe». Le Vaudois est toutefois conscient des dangers. «Quand on s'entraîne à l'extérieur, il y a toujours une possibilité d'observer l'entraînement. Lorsque nous essayons de répéter un coup de pied arrêté, nous sommes un peu plus attentifs. Si je voyais quelqu'un filmer, j'irais vers lui».

Fabio Celestini l'a déjà fait. Il s'agissait toutefois d'un grand malentendu. «Lorsque j'entraînais Lausanne, quelqu'un a filmé notre entraînement avant le match contre Wohlen. Mon ami Martin Rueda y était alors entraîneur. Mais je ne pouvais pas imaginer que Martin nous envoie un espion. Il s'est ensuite avéré que c'était un recruteur du Hellas Vérone qui voulait m'observer, moi et mon travail d'entraîneur».

Didier Tholot n'aime pas les huis clos

Chez le champion Young Boys, on aborde le sujet de manière détendue: «Dans le football actuel, presque tout est analysé et examiné à la loupe», écrit le club sur demande. Mais à Berne, on ne connaît pas vraiment ce problème: «Nous nous entraînons la plupart du temps dans le stade. On ne peut donc pas suivre l'entraînement de l'extérieur».

L'entraîneur de Sion Didier Tholot n'est pas un adepte de l'espionnage. «Je préfère visionner l'adversaire depuis le stade. C'est ce que j'ai fait mercredi, lorsque je me suis rendu à Lausanne pour observer Lugano». Pour le reste, il préfère se concentrer sur son équipe. C'est pourquoi il ne se soucie pas non plus d'être espionné. «De toute façon, nous sommes assez difficiles à lire. Même la veille d'un match, je ne dévoile pas tout à mes propres joueurs, j'aime les garder concernés jusqu'au bout. Et puis je suis peut-être de l’ancienne génération, mais quand je vois aujourd’hui tous les entraînement à huis clos, je me dis que le football est pour les supporters, les gens, et nous couper de ça toute la semaine n’est pas terrible. Il y a un bon exemple, c’est Bordeaux, qui s’est coupé de tout le monde et qui est finalement descendu».

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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