Le classement de Super League est une chose. Celui de Blick une autre! Le voici.
FC Lugano - Note 5
Mattia Croci-Torti a hissé Lugano à un nouveau niveau ce semestre. Contrairement à l'année dernière, les Tessinois sont nettement plus constants. Certes, les Bianconeri trébuchent aussi de temps en temps, mais la multiplication des efforts ne constitue plus le même problème. C'est la conséquence logique d'une politique de transfert ciblée, dans laquelle tous les postes ont été doublés, et d'une excellente gestion de la charge de travail par l'entraîneur. Certes, les Bianconeri pourraient - et peut-être devraient - avoir encore plus de points au compteur en ligue. Mais ils sont tout de même devenus champions d'hiver. Et le premier titre de champion depuis 1949 se profile à l'horizon, surtout si l'on réalise un deuxième tour au moins aussi bon qu'il y a un an.
FC Bâle - Note 5
Le FC Bâle continue de prouver qu’il évolue dans une autre dimension en matière de divertissement. À peine la ville a-t-elle le temps de célébrer la métamorphose du «vilain petit canard» Thierno Barry en cygne qu'un autre protagoniste s'impose sur le devant de la scène : le fils prodigue. Depuis son balcon, il salue la foule en véritable héros populaire, tout en ressassant des souvenirs de la Barfüsserplatz, ce lieu emblématique où Xherdan Shaqiri (33 ans) célébrait jadis ses trois titres de champion et deux victoires en Coupe sous les couleurs bâloises. Mais il y a aussi cette autre histoire, celle d’une sortie nocturne un peu trop longue avant le début de la saison: un rappel que la fête a bien sa place à Bâle... Sur le terrain, tout n’est pas toujours à la hauteur du battage médiatique qui entoure le club. Mais avec une deuxième place au classement, à un point seulement du leader, le bilan reste plus que respectable.
Lausanne-Sport - Note 6
Avant le début de la saison, les pensionnaires du Stade de la Tuilière visaient le top 6. À la trêve hivernale, les voilà troisièmes, à seulement un point du leader Lugano. Lausanne séduit par un football offensif, spectaculaire et terriblement efficace. L’équipe de Ludovic Magnin ne se contente pas de bien jouer: elle sait aussi gagner, en alliant créativité devant et solidité derrière. Après un début de saison en demi-teinte, les Vaudois n’ont concédé qu’une seule défaite lors de leurs onze derniers matches. Une dynamique portée, entre autres, par Alvyn Sanches, véritable magicien du championnat. Peut-être le joueur le plus spectaculaire de la ligue actuellement, il enchante aussi bien les supporters adverses que les spectateurs neutres grâce à son talent brut et ses éclairs de génie.
Lucerne - note 5
On n’attendait pas grand-chose du FC Lucerne avant le début de la saison. Certains allaient même jusqu’à parier que Mario Frick ne passerait pas Noël en Suisse centrale. Mais tout le monde s’est trompé. Lucerne affiche une forme comme on ne l’avait plus vue depuis une décennie. «Nous avons 29 points. On peut parler d’un très bon premier tour», analyse sobrement le technicien liechtensteinois. Avec une équipe encore plus jeune que l’an dernier, Mario Frick a su hisser son groupe en haut du classement. Mieux encore, il a trouvé en Aleksandar Stankovic (19 ans) un successeur express à Ardon Jashari. Pour autant, tout n’a pas été parfait. Les éliminations prématurées en Coupe et certains ratés embarrassants, comme contre Yverdon, rappellent que Lucerne reste en chantier. Mais pour l’heure, l’équipe dépasse largement les attentes et peut savourer son bon parcours.
Servette - note 4
Longtemps, on a cru à un automne doré pour Genève. Mais les Grenats partent en vacances d’hiver en pleine tempête: une seule victoire lors des sept derniers matchs de championnat et une élimination humiliante en Coupe face à la lanterne rouge de Challenge League, Schaffhouse. Certes, Servette n’est qu’à deux points du sommet. Mais le bilan est, au mieux, mitigé. Thomas Häberli peut invoquer des circonstances atténuantes, avec plusieurs joueurs clés blessés avant la trêve. Reste que l’objectif affiché — faire mieux que la 3ᵉ place de la saison passée — semble aujourd’hui hors de portée sans une sérieuse remise en question. Pour espérer un printemps réussi, Servette devra se surpasser. Et surtout, trouver de toute urgence le numéro 9 capable de concrétiser ses ambitions.
Zurich - Note 4
Les Zurichois ont longtemps dépassé les attentes, mais leur chute de forme en fin de premier tour a été aussi brutale que l’arrivée de l’hiver. Avec seulement trois points sur les six derniers matchs de championnat, le FCZ affiche le pire bilan du moment après Yverdon. Même GC, pourtant en crise, fait mieux! Il y a un an, Milos Malenovic, directeur sportif, se disait étonnamment insatisfait des performances de son équipe. À l’époque, sous les ordres de Bo Henriksen, Zurich comptait 31 points après 18 matchs et occupait la 3ᵉ place. Aujourd’hui, avec 27 unités et une modeste 6ᵉ place, le constat est amer. Ricardo Moniz, pourtant choisi par Milos Malenovic, peine à relancer une équipe façonnée cet été par les transferts du directeur sportif. Une remise en question s'impose pour éviter un hiver trop long sur les rives de la Limmat.
Sion - note 5
Le promu valaisan a démarré la saison en trombe avec deux victoires, dont un succès historique au Wankdorf — une première depuis 1996. Sion enchaîne ensuite deux nouveaux succès face à Lausanne et Winterthour, portant son bilan à neuf points en quatre matchs. Mais la suite est bien plus compliquée: les Valaisans traversent un désert de neuf rencontres sans la moindre victoire. Un tel bilan aurait coûté sa place à n’importe quel autre entraîneur. Pourtant, Christian Constantin reste étonnamment silencieux et ne remet pas en cause Didier Tholot, malgré son obstination à aligner les mêmes joueurs et sa réticence aux ajustements en cours de match. Heureusement, Sion termine le premier tour en boulet de canon: quatre victoires lors des cinq derniers matchs. Résultat? Les Valaisans ne sont plus qu’à un point du FCZ et de la barre. Tout redevient possible! Le FC Sion peut même espérer battre son propre record: celui du meilleur promu de l’histoire de la Super League (60 points en 36 matchs et une 3ᵉ place en 2006/07). Autre motif de satisfaction: la réconciliation avec ses supporters. En moyenne, plus de 10’000 fans se pressent désormais à Tourbillon pour soutenir leur équipe.
Saint-Gall - note 4
Sur le plan international, les Saint-Gallois ont réalisé un tour de force, se frayant un chemin à travers trois tours de qualification difficiles jusqu'à la phase de groupes de la Conference League, récoltant au passage de précieux points pour le coefficient UEFA de la Suisse. C'est toutefois la seule raison qui justifie une note suffisante. Au niveau national, Saint-Gall n'a pas la moyenne. L'échec embarrassant en Coupe contre Bellinzone est le point culminant d'un premier tour mitigé avec seulement six victoires en 18 matches de Super League. Les Brodeurs ont tout de même terminé avec une victoire à l'extérieur contre le FCZ. Et ils ont encore la possibilité de voir le printemps en Europe en cas de triomphe contre Heidenheim jeudi.
Young Boys - note 2
Depuis l’arrivée de Joël Magnin début octobre, les choses vont clairement mieux pour YB. Le technicien affiche même la meilleure moyenne de points parmi tous les entraîneurs de Super League. Pourtant, en début de saison, les Jaune et Noir étaient à la dérive, perdant leurs trois premiers matchs. La défaite à domicile contre le FC Sion avait d’ailleurs des allures de désastre: c’était la première fois en 28 ans que les Valaisans l’emportaient à Berne. Patrick Rahmen s'est ensuite montré incapable de redresser un navire orienté dans la mauvaise direction. Après neuf journées, YB n’affichait que six maigres points et végétait à la dernière place. Patrick Rahmen en a payé le prix, victime des nombreux choix discutables des dirigeants: transferts manqués, polémique autour des gardiens, départs de Jean-Pierre Nsame et du CEO… Sous Joël Magnin, le réveil est indéniable. YB s’impose lors de ses cinq matchs à domicile et ne perd plus que deux fois: à Lugano, un terrain où tout le monde peut trébucher, et à Sion, après une première mi-temps catastrophique. Mais malgré cette embellie, Joël Magnin échoue à atteindre l’objectif qu’il s’était fixé: ramener YB au-dessus de la barre avant Noël.
Yverdon - note 3
Même à domicile, Yverdon ne fait plus peur à personne. Alors que le Stade Municipal était une forteresse presque imprenable la saison dernière, les Vaudois n'ont remporté que trois de leurs neuf matches à domicile depuis l'été. S'ils ne sont pas encore plus bas dans le classement, c'est uniquement grâce à une défense relativement solide. Mais les propriétaires américains ne sont pas satisfaits. Après le licenciement d'Alessandro Mangiarratti, un nouvel entraîneur doit assurer le rebond lors de la deuxième partie de saison. Sa mission: sauver Yverdon de la relégation.
GC - note 2
Les supporters des Sauterelles ont de sérieux soucis à se faire. Le Rekordmeister a réalisé une première partie de saison catastrophique et n'a pu se détacher de la dernière place du classement que lors du dernier match avant la pause hivernale. L'effectif manque clairement de qualité. Mais il y a aussi un léger espoir dans la lutte contre la relégation. Premièrement, parce que GC s'est légèrement amélioré depuis le changement d'entraîneur, passant de Marco Schällibaum à Tomas Oral. Depuis, GC est invaincu en Super League (trois nuls et une victoire), s'imposant même à Bâle. Ensuite, parce que le concurrent numéro un à la relégation, le FC Winterthour, s'est montré jusqu'ici encore plus triste que les Sauterelles.
Winterthour - note 2
Il était évident que la saison ne serait pas facile pour le FC Winterthour. Les moyens sont trop limités, l'entraîneur en chef Ognjen Zaric (35 ans) manque d'expérience. Mais personne ne s'attendait à ce que le FCW soit aussi fragile et encaisse 40 (!) buts en 18 matches. Les deux derniers matches du premier tour ont certes montré une légère tendance à la hausse contre Servette (1-1) et le FC Lucerne (3-4), mais la défaite dans les arrêts de jeu contre les Lucernois est tellement amère qu'il faudra probablement des semaines aux joueurs de Winterthour pour la digérer. Et le coach s'est fait licencier quasiment dans la foulée.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Lugano | 19 | 6 | 32 | |
2 | FC Bâle | 19 | 21 | 31 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 19 | 9 | 31 | |
4 | FC Lucerne | 19 | 3 | 30 | |
5 | Servette FC | 19 | 2 | 30 | |
6 | FC Zurich | 19 | 0 | 30 | |
7 | FC St-Gall | 19 | 6 | 26 | |
8 | FC Sion | 19 | 3 | 26 | |
9 | Young Boys | 19 | -4 | 24 | |
10 | Grasshopper Club Zurich | 19 | -9 | 18 | |
11 | Yverdon Sport FC | 19 | -13 | 17 | |
12 | FC Winterthour | 19 | -24 | 14 |