Le Russe monte en puissance
Anton Miranchuk a enfin trouvé son rythme en Valais

Accompagné pour la première fois de son fils Aleksander, qui compte donc 100% de victoires avec le FC Sion, Anton Miranchuk a prouvé samedi dernier lors de la victoire face au FC Zurich être en train de monter en puissance. Rencontre avec l'artiste venu de Moscou.
Publié: 10:02 heures
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Dernière mise à jour: il y a 35 minutes
Anton Miranchuk se sent de plus en plus à l'aise dans le championnat de Suisse.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Anton Miranchuk n'est pas encore redevenu le joueur qu'il était au Lokomotiv Moscou, mais le soyeux milieu offensif de 29 ans commence de moins en moins à ressembler à un flop en Valais. Heureux dans les couloirs de Tourbillon après la victoire face à Zurich (2-1) samedi dernier, le Russe était accompagné de sa petite famille, dont son fils Aleksander, qui vivait à l'occasion son tout premier match au stade. 

«Et on a gagné! C'est le talisman du FC Sion!», souriait Anton Miranchuk, alors que le petit Sasha voulait visiblement s'en aller et écourter le passage de son paternel devant la presse. «Il demandait où j'étais juste après le match, il ne connaît pas encore le principe du vestiaire, il pensait que je pouvais jouer le match et partir tout de suite avec lui», se marrait franchement le Russe, tout heureux de s'acclimater (enfin?) à la vie en Valais, lui qui est arrivé en fin d'été dernier.

«Tout comprendre, c'est un long processus»

«C'est beaucoup plus calme qu'à Moscou, mais ma femme et moi nous nous plaisons ici. Bien sûr, il faut un temps d'adaptation sur et en dehors du terrain. Ce n'est pas facile d'arriver et de commencer à tout comprendre, c'est un long processus. Je pense, j'espère, que je suis en train de bien m'adapter à mes coéquipiers, à ce que veut mon entraîneur et à la vie en Suisse en général», explique-t-il, alors que ses dernières performances dessinent une courbe en large hausse. Son jeu semble moins déconnecté de celui de ses coéquipiers, ses dribbles sont majoritairement réussis et, en plus, il marque (deux buts et un assist en 2025).

«Je me sens mieux physiquement et mentalement. Il ne faut pas oublier que j'ai été blessé en fin d'année dernière et que je devais retrouver du rythme», enchaîne l'international russe, qui est de plus en plus à l'aise à l'entraînement aussi. «J'échange plus avec mes coéquipiers et nous passons aussi du temps ensemble en dehors de l'entraînement. Cela aide également pour mon adaptation.»

Anton Miranchuk inscrit ici le 2-1 face à Zurich.
Photo: Pascal Muller/freshfocus

Didier Tholot et Barthélémy Constantin, mécontents de ce qu'ils voyaient, n'avaient pas hésité, au début de l'année, à tancer publiquement leur potentiel meilleur joueur. Comment l'avait-il pris? «Je les comprends. Moi aussi je veux être meilleur, mais j'ai joué quoi au total? Douze matches? J'avais besoin d'adaptation et de temps, de retrouver du rythme. De nouveau, je comprends qu'on en attende plus de moi et moi aussi je me demande constamment comment progresser, comment donner plus à l'équipe.»

Ses coéquipiers, en tout cas, sont convaincus par le «nouvel Anton», à l'image de Kreshnik Hajrizi, arrivé cet hiver au FC Sion. «Techniquement, c'est très fort, bien sûr!», assure celui qui vient de vivre une expérience quasiment similaire en Pologne. «Comme lui, je me suis retrouvé dans un pays dont je ne parle pas la langue et où j'ai dû m'adapter. Cela n'a pas été simple pour moi, j'en ai souffert, je suis tombé sur des gens assez fermés.» Alors, le Sierrois se montre sensible à l'intégration de son coéquipier russe, même s'il est arrivé après lui au club. «Je parle avec lui, pas seulement de football. Je lui pose des questions sur son pays, sur lui.»

Egalement arrivé au FC Sion cet hiver, Pajtim Kasami a joué avec de sacrés manieurs de ballon durant sa carrière, comme par exemple James Rodriguez. Et c'est peu dire qu'il se réjouit d'échanger des passes avec Anton Miranchuk. «Sincèrement, je suis excité, oui. A part Xherdan Shaqiri, il n'a rien à envier à personne en Suisse sur le plan technique. Vendredi matin à l'entraînement, on a fait des une-deux, c'est gratifiant. On parle le même langage, celui du football», assure l'international suisse, qui n'aime rien de plus que combiner dans les petits espaces et entend bien se régaler avec l'artiste moscovite.

«C'est vrai que j'aime jouer avec le ballon»

Très polyvalent, le Russe change souvent de position, y compris en cours de match. Quelle place est sa préférée? «Pour être honnête, cela n'a pas d'importance. Parfois, à l'entraînement, nous essayons différents systèmes. Je m'adapte, je suis prêt à jouer où l'entraîneur le veut.» Avec une constante: avoir le ballon dans le pied et pouvoir bien le traiter.

Ainsi, durant le match face à Zurich, le public de Tourbillon a pu voir Anton Miranchuk discuter avec un partenaire afin de trouver les meilleurs circuits de passe. «Oui, je suis intervenu, c'est vrai. A un moment donné, un gars était disponible et nous avons joué long. Je préfère qu'on mette en place notre football, qu'on ne joue pas seulement long, mais parfois aussi court. C'est vrai que j'aime jouer avec le ballon», sourit-il, avant de se diriger vers la sortie, le petit Sasha dans la main, prêt à profiter d'un samedi soir et d'un dimanche en famille bien mérités.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Bâle
FC Bâle
25
25
42
2
FC Lugano
FC Lugano
24
9
42
3
FC Lucerne
FC Lucerne
25
6
42
4
Servette FC
Servette FC
24
4
39
5
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
25
10
37
6
FC St-Gall
FC St-Gall
25
6
36
7
FC Zurich
FC Zurich
25
-2
36
8
Young Boys
Young Boys
24
5
34
9
FC Sion
FC Sion
25
-5
30
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
25
-18
24
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
25
-10
23
12
FC Winterthour
FC Winterthour
24
-30
17
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