Le patron de la ligue Claudius Schäfer demande des sanctions sévères
«De la prison pour ceux qui ont lancé des pyros dans le public»

Après les jets de pyrotechnie de Winterthour, le chef de la Ligue suisse de football Claudius Schäfer demande des sanctions plus sévères pour les hooligans du football. Et explique pourquoi il continue de rejeter d'autres mesures.
Publié: 04.05.2024 à 12:45 heures
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Dernière mise à jour: 04.05.2024 à 14:12 heures
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Le week-end dernier, des supporters de Servette ont provoqué un scandale à Winterthour en lançant une torche dans le public.
Photo: foto-net / Kurt Schorrer
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Emanuel Gisi

Les événements intolérables survenus à Winterthour font réagir jusque dans les hautes sphères du football suisse. Claudius Schäfer, CEO de la Swiss Football League, tient un discours ferme et sans concessions.

Claudius Schäfer, après le jet de torches du week-end dernier à Winterthour, Servette et Winterthour s'affrontent à nouveau samedi. Craignez-vous de nouveaux débordements?
L'expérience montre que ceux qui ont semé le chaos, comme par exemple ceux qui se sont déchaînés à Winterthour, restent tranquilles lors des matches suivants. Par peur d'être identifiés. Je pars donc du principe que le match se déroulera dans un cadre pacifique. Mais je n'ai pas de boule de cristal. Je ne sais pas.

Que se passe-t-il en vous lorsque vous voyez des images comme celles de dimanche à Winterthour?
Elles me mettent en colère. Les deux casseurs qui ont lancé des pyros dans la foule sont impardonnables. Ils doivent être sévèrement punis.

Récemment, un supporter du FC Zurich qui avait lancé une torche dans le virage de GC lors du derby zurichois de 2021 a été jugé. Le verdict: 17 mois avec sursis, plus une amende de 200 francs, plus des frais de procédure de plus de 3000 francs. Est-ce assez dur?
Non. Nous nous prononçons clairement en faveur de la prévention et du dialogue. Mais dans un tel cas, il faut des mesures répressives contre les casseurs. Nous l'avons toujours dit, nous sommes également conscients que c'est extrêmement difficile. Une partie importante de la poursuite des délinquants individuels, que nous continuons d'exiger, est la punition. Et celle-ci doit être vraiment douloureuse. Lorsque quelqu'un lance une torche sur des personnes, il met leur vie en danger.

Or, le lanceur de torche de Zurich a été reconnu coupable de tentative de lésions corporelles graves.
C'est vrai sur le principe. Mais il n'a été condamné qu'à une peine de prison avec sursis. Nous sommes toutefois d'avis que cela ne suffit pas. Celui qui lance des pyros sur des personnes doit être passible de prison. Nous voulons des peines plus sévères pour ceux qui sortent des clous. C'est là que nous devons agir.

Que faites-vous pour cela?
Nous sommes toujours en discussion avec la Conférence des directeurs cantonaux de police et de justice (CCDJP). Lorsque nous y avons abordé le sujet, nous avons senti une ouverture à notre demande. Je pars du principe que cela nécessite une révision du code pénal. Nous avons besoin de l'aide de la CCDJP pour mettre cette question sur le tapis au niveau fédéral.

Vous vous êtes récemment disputé publiquement avec la CCDJP. Le modèle en cascade sera tout de même introduit contre la volonté de la ligue et des clubs. Maintenant, vous faites à nouveau cause commune?
Tout le monde parle du modèle en cascade, sur lequel nous ne sommes pas d'accord. Mais en même temps, nous avons fait avancer d'autres projets qui ont été développés en commun, comme les conditions d'accueil dans les stades ou pour les trains de supporters, où nous participerons à l'avenir beaucoup plus financièrement. Nous voulons contribuer, à condition que ce ne soit pas juste pour la galerie, mais que ce soit concret.

Le modèle en cascade est juste pour la galerie?
Je m'en tiens à l'approche scientifique. Il est prouvé que les fermetures de secteur n'ont aucun effet sur la violence des supporters. Ils ne font que déplacer le problème et provoquer de la solidarité des supporters modérés avec les casseurs. J'ai demandé un jour à un responsable des autorités cantonales ce qu'ils attendaient du modèle en cascade. La réponse a été: «Nous devons faire quelque chose».

Mais vous n'avez pas non plus de meilleure solution.
Si on avait trouvé la solution, on l'appliquerait depuis longtemps. Si l'on dit que le problème de la violence en soi peut être résolu par de telles mesures, on se ment à soi-même. La violence fait partie de notre société. Même un modèle en cascade n'y changera rien. En tant que membre de l'association des ligues européennes, j'échange beaucoup avec des collègues à l'étranger. Nous pensons que la mesure la plus efficace est l'obligation des personnes violentes de se présenter à la police, comme c'est le cas en Angleterre.

Mais pour imposer des obligations de se présenter à la police, il faut d'abord identifier et arrêter les auteurs. C'est difficile en Suisse. La police dit qu'elle n'a pas les moyens de le faire.
Je peux comprendre cette déclaration. Nous avons tout intérêt à ce que les personnes qui se comportent de manière criminelle ne soient pas présentes dans notre stade. C'est pourquoi nous nous engageons à renforcer la police dans l'identification des criminels.

Concrètement, cela signifie plus d'argent. Qui doit payer cela?
C'est une tâche de l'État. Ce qui me dérange, c'est qu'en ce moment, on ne voit que les effets secondaires négatifs du football. On oublie les aspects positifs: En ce moment, le football est pris d'assaut par les enfants, on n'a pas assez d'infrastructures pour les encadrer tous. Le football est une machine à intégrer. La plus grande partie de l'impact du football est positive. Le football contribue largement à une meilleure société. On l'oublie en ce moment, me semble-t-il.

Vous n'avez pas peur que les spectateurs vous fuient?
Nous avons établi un nouveau record de spectateurs en Super League la saison dernière et cette année, nous avons toujours une moyenne de plus de 11'000 fans par match, bien que nous ayons quelques petits clubs de plus dans la ligue. Dans 98% des matches en Suisse, les choses restent pacifiques. A Winterthour, il s'est passé quelque chose qui me met extrêmement en colère. Aller au stade n'est pas dangereux pour autant. Il y a malheureusement d'autres personnes dans la société qui mettent les autres en danger, par exemple les chauffards sur la route. Une société sans violence est une illusion.

Dernière question: la CCDJP veut des billets personnalisés. Qu'en pensez-vous?
Là aussi, on se ment à soi-même. Il ne s'agit pas du tout d'obliger tout le monde à s'enregistrer. Il s'agit des contrôles à l'entrée, qui sont excessivement coûteux, alors qu'ils ne servent à rien. En Turquie, en Pologne, en Italie, on a introduit des billets personnalisés. La violence en dehors des stades est toujours là.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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