Ludovic Magnin a eu tout le long trajet du retour depuis le Tessin pour réfléchir, dans la nuit de mercredi à jeudi. «Nous sommes arrivés à 4h30, j'ai eu le temps de penser un peu... C'est toujours la même chose: quand tu rentres dans le bus après une défaite, tu es au fond du trou, tu vois tout en noir. Et puis au fur à mesure du trajet, j'ai trouvé des raisons objectives d'y croire. Bien sûr que je me pose des questions après ces huit premiers matches. Si je n'étais pas inquiet, je ne ferais pas mon travail d'entraîneur. L'important, c'est de savoir expliquer aux joueurs pourquoi on a perdu et ce qu'on doit améliorer. Et là, j'ai des réponses à leur donner», positive l'entraîneur du Lausanne-Sport.
La différence entre avoir vingt points et en avoir cinq? Pas grand chose
Lausanne, le refrain est connu, produit des performances intéressantes depuis le début de saison, mais n'arrive pas à les concrétiser en points et stagne au classement.
«Je ne veux plus entendre qu'on joue bien et qu'on ne gagne pas. Il faut qu'on apprenne plus vite, c'est tout! D'un côté, c'est juste de dire que la différence entre avoir vingt points et en avoir cinq n'est pas énorme. Mais si on a cinq points, c'est normal et c'est notre faute. Cela fait huit matches qu'on fait la même chose, donc au bout d'un moment, ce n'est pas la faute du hasard», explique-t-il posément.
«Tu rentres très frustré, mais c’est la huitième fois qu’on rentre frustrés. Donc à un moment donné, il faut se rendre compte que c’est notre faute. La clé, elle est chez nous et elle n'est pas loin.»
Des situations de but, pas des occasions
En cause, bien sûr, le manque d'efficacité offensive de son équipe, symbolisé par exemple par le contrôle trop long d'Alvyn Sanches après quelques secondes de jeu à Lugano. Avec plus de justesse technique et, peut-être, de concentration, le jeune milieu de terrain se serait retrouvé face au but et aurait pu ouvrir la marque pour faire douter les Tessinois.
«Mais ce n'est même pas une occasion, du coup! On se crée des situations, on se met en position de centre, on combine bien jusque dans les trente derniers mètres, mais après, on n'y arrive pas», enchaîne Ludovic Magnin, qui avoue n'avoir pas encore trouvé l'animation offensive qui lui plaît à 100%.
Le système est connu, ce 4-3-3 ou 4-2-3-1 avec deux ailiers percutants, mais le départ tardif d'Aliou Baldé et le fait que Samuel Kalu ne soit pas encore prêt à 100% complique un peu la tâche.
Rares Ilie, pourquoi sur le banc?
De manière un peu surprenante, le technicien avait décidé de se priver de Rares Ilie au coup d'envoi au Cornaredo et a justifié ce choix par sa volonté de profiter de la qualité de centre de Dominik Schwizer sur le côté gauche. «En analysant la rencontre entre YB et Lugano, on s'était aperçus que Lugano était très friable à droite et laissait beaucoup centrer. On pensait que le coup de patte de Schwizer nous ferait du bien et nous permettrait d'apporter du danger», détaille-t-il.
Or, Lugano a joué plus bas que prévu et la qualité de percussion de Rares Ilie aurait peut-être été intéressante. «Je cherche. Je change. Je change encore», reconnaît Ludovic Magnin, qui aimerait bien trouver la bonne formule le plus vite possible, tout en continuant à s'appuyer sur cette volonté de jouer avec trois attaquants, autant pour le côté spectaculaire que pour l'efficacité offensive de cette animation.
Samedi, à Genève, le Lausanne-Sport devrait ainsi continuer dans ce système, notamment en vue de mettre une certaine pression sur les latéraux de Servette, lesquels ne constituent pas un point fort chez les Grenat à l'heure actuelle, pour rester poli.
Le favori, c'est Servette
«On a déjà une idée en tête de ce qu'on aimerait faire samedi», approuve Ludovic Magnin, sans en dire trop. Les problèmes de Servette? «On va déjà se concentrer sur notre performance avant de parler des autres», évacue-t-il, tout en mettant la pression sur son adversaire. «Nous, on est le promu qui sait qu'il va devoir se battre chaque week-end pour se sauver. Servette, c'est une équipe qui joue l'Europe. Le favori, on sait où il est», estime-t-il.
La pression, justement, la ressent-il sur un plan personnel? «La pression, je vis avec depuis plus de vingt ans. Mais je vais vous répondre clairement et sincèrement: si l'équipe est sous pression, et elle l'est puisqu'elle ne compte que cinq points en huit matches, alors le coach est sous pression.»
Pour autant, il sent son équipe réceptive et déterminée à se sortir le plus vite possible de cette situation. «Je vois le comportement des joueurs, je parle avec eux. Vous sentez très bien si un groupe a lâché et là c'est loin d'être le cas. Il faut que les matches tournent en notre faveur, mais il ne faut pas attendre que ça arrive, il faut le provoquer. Il faut faire tourner cette chance et ça, il faut le faire soi-même.»
Les gentils Romands qui jouent bien et qui perdent...
Bien jouer ne suffit donc pas et Ludovic Magnin a trouvé une jolie formule pour l'imager. «On joue comme des Romands... Je pensais qu'on s'était sortis de ça, mais pas du tout! Je me revois tout jeune avec Yverdon, quand on allait jouer avec Lucien Favre à Schaffhouse ou ailleurs, au début. On jouait bien, tout le monde était content, et on perdait 2-0 sans savoir pourquoi. Là, c'est la même chose. Je ne veux plus être le gentil Romand qui joue bien.»
Parmi les choses à corriger, outre l'animation et l'efficacité offensive, une certaine discipline dans l'organisation et le replacement. Des choses ont déplu au coach mercredi au Cornaredo dans ce secteur et il est possible, voire même très probable, que ses joueurs en aient entendu parler de très près jeudi et vendredi.
«On aurait pu mieux faire, oui. Beaucoup mieux, même. Contre Zurich, tout le monde a fait les efforts et on a tenu le 0-0. À Lugano, si on a craqué en fin de match, c'est aussi parce que des joueurs ont dû compenser des efforts que d'autres n'ont pas faits à chaque fois», précise-t-il. Il ne donnera pas de nom, mais les principaux concernés l'auront sans aucun doute appris en face.
Jamie Roche aura-t-il plus de temps de jeu bientôt?
Des choix différents sont-ils à attendre samedi? «Ce qu'on va faire contre Servette, vous le verrez», évacue le coach. Une titularisation de Jamie Roche est-elle à prévoir? Le très coté milieu de terrain suédois n'est même pas entré en jeu au Tessin et pourrait commencer à trouver le temps long sur le banc.
Ludovic Magnin contre: «Tout le monde oublie un peu vite qu'un joueur comme Aliou Baldé a commencé par s'asseoir deux mois sur le banc avant d'exploser. Il ne se passe absolument rien de spécial avec Jamie. Antoine Bernede et Olivier Custodio sont performants, ce sont eux qui jouent. Si je mets Jamie d'entrée avec eux, c'est un choix plus défensif. Il est apte à jouer. Stjepan Kukuruzovic revient bien aussi, il peut nous être très utile. De nouveau, vous verrez samedi».
450 supporters du LS en déplacement
La «fête du football romand», comme l'a défini Ludovic Magnin, c'est donc ce samedi à 18h au Stade de Genève. Plus de 450 supporters lausannois sont inscrits pour le déplacement et l'ambiance promet d'être chaude!
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |