Le licenciement fou de Bettoni
Règlements de comptes dans le vestiaire du FC Sion: Constantin raconte sa vérité

Le FC Sion a vécu un derby du Rhône catastrophique à Genève samedi dernier (5-0). De la colère présidentielle aux excuses de Reto Ziegler, Christian Constantin revient sur une soirée tendue.
Publié: 17.05.2023 à 16:42 heures
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Dernière mise à jour: 17.05.2023 à 16:45 heures
Quelle semaine pour Christian Constantin et le FC Sion!
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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Alain Kunz

Paolo Tramezzani doit désormais maintenir le FC Sion en Super League. Le troisième retour de l’entraîneur italien a été provoqué par la débâcle 5-0 des Valaisans lors du derby à Genève, le week-end dernier. Une soirée de football complètement folle qui a tout chamboulé. Mais que s’est-il passé? Le président du club sédunois, Christian Constantin, raconte sa version des faits.

La première mi-temps de Genève

Le désastre commence dès les neuf premières minutes du derby du Rhône. Un FC Sion désolant est vite mené 3-0. Un début de match que «CC« avait vu venir. «Dès que j’ai vu la composition de l’équipe, je me suis dit: c’est naïf et ça ne va pas marcher! Six joueurs offensifs dans un match où tu dois avant tout être solide derrière, pour voler un point. C’est ce que j’ai dit à l’entraîneur David Bettoni. D’autant plus qu’il n’avait déjà pas aligné la bonne équipe pour le match contre Winterthour et qu’il s’en était sorti en disant qu’il démissionnerait s’il perdait. Ce qu'il n'a pas fait.»

Le score est de 3-0 à la mi-temps. Christian Constantin est hors de lui: place désormais à l’Acte II.

Constantin débarque dans les vestiaires

Fou de rage, le président déboule à la mi-temps dans le vestiaire du FC Sion au Stade de Genève. Il s'énerve contre ses joueurs, à en faire trembler les murs. «Disons que ce n’était pas vraiment une déclaration d'amour», se souvient «CC» aujourd’hui. Christian Constantin affirme avoir demandé à l’entraîneur David Bettoni ce qu’il comptait faire: «David s’est contenté de hausser les épaules. J’ai alors pris les commandes.» Le président ordonne quatre changements, dont la sortie de Mario Balotelli.

Tout ne se serait pas passé aussi simplement que cela. Le média alémanique Nau.ch avance que Christian Constantin aurait complètement perdu son sang-froid, qu’il aurait crié sur David Bettoni pendant plusieurs minutes, en insultant le Français de la pire des manières. Toujours selon Nau.ch, il s'en serait ensuite pris au défenseur Dimitri Cavaré à qui il aurait dit qu'il pouvait arrêter le football. Ce dernier ne se serait pas laissé faire et aurait répliqué: les deux hommes auraient même été sur le point d'en venir aux mains. Ce n'est que grâce à l'intervention du staff et d'autres joueurs que la situation n’aurait pas complètement dégénéré.

Christian Constantin donne sa version pour Blick: «J’ai choisi Dimitri parce qu’il est impliqué sur le premier but de Servette. Je lui ai reproché de ne pas être concentré. Puis il a pleurniché en me demandant pourquoi je ne m’en prenais qu’à lui. D’autres auraient aussi fait des erreurs. Voilà, ce qu'il s'est passé. Et les histoires de coups de poing, c’est des conneries. Il n’y a pas eu de contact physique dans les vestiaires.»

Bettoni viré à la pause?

Après le match, Reto Ziegler, qui se trouvait sur le terrain pour l’échauffement pendant la pause, a raconté ce qu’il avait entendu dire. À savoir que l’entraîneur ne dirigerait plus l’équipe parce que Christian Constantin l’avait licencié: «C’est ce que j’ai entendu», a lâché le Vaudois. Le président dément: «Je ne l’ai pas viré pendant la pause. Bettoni était de nouveau sur le banc après.»

Score final: 5-0. C'est alors que les ultras entrent en scène. Dans un premier temps, ils demandent des comptes aux joueurs depuis la tribune. Giovanni Sio est en première ligne et s’explique pendant près d'un quart d'heure avec un supporter. Plus tard, des fans sédunois ont affronté la police genevoise. Le bus du FC Sion est resté bloqué jusqu'à près de minuit devant le stade. «C’est la sécurité qui a empêché le car de partir, car c’était trop dangereux en raison de l’escalade de la situation avec les supporters», précise «CC».

Christian Constantin n’a pas assisté à la scène. Il était déjà sur le chemin du retour. À l’arrêt de train Lancy-Bachet, qui se trouve à côté du stade, quelques ultras s’en sont pris aux policiers. Cinq d’entre eux ont été blessés, dont un qui devra se faire opérer à une main.

Mardi, on a appris que la tribune Nord de Tourbillon resterait fermée pour la réception de Young Boys dimanche. «Qui est responsable de cela? Nos supporters, soupire Christian Constantin. Personne d’autre. Nous ne devons donc pas nous plaindre le moins du monde.»

Dimanche: Bettoni parle aux joueurs, mais pas à Constantin

Dimanche, David Bettoni informe les joueurs qu’il a rendu sa démission parce qu’il ne peut plus continuer à travailler dans ces conditions. L'entraîneur français n'en parle pas à son président. «Je ne sais pas ce qu’il a raconté, détaille le dirigeant qui a renvoyé son coach en début de semaine. Lundi matin, je lui ai demandé si c'était vrai qu’il ne pouvait pas continuer ainsi.» Lorsque David Bettoni répond par l’affirmative, «CC» lui répond: «Ok, alors tu ne dois pas continuer.»

Lundi, le retour de Tramezzani

L'homme fort du FC Sion appelle Paolo Tramezzani. Les deux hommes ont déjà travaillé ensemble à trois reprises. En novembre, «CC» licenciait l’Italien parce qu’il était parti en vacances, comme prévu, après la déroute 2-7 à domicile contre Saint-Gall, au lieu de faire amende honorable. «J’ai dit à Paolo: tu arrêtes immédiatement tes crises. Je fais de même avec les miennes. Car il faut savoir une chose: notre liaison est très étroite. C’est presque comme un lien de sang.» Paolo Tramezzani était d’ailleurs présent à l’enterrement du papa de Christian Constantin, Martial.

«Il est motivé pour reprendre ce poste, tranche le président. Je le sens.» Les deux hommes n’ont pas encore parlé d’un contrat pour la nouvelle saison.

Mardi, Ziegler s’excuse et Lindner annonce une mauvaise nouvelle

Le dernier Acte de cette semaine rocambolesque est un appel téléphonique de Reto Ziegler mardi matin. «Il s’est excusé d’avoir divulgué des choses qui auraient dû rester dans le vestiaire, relate Chritian Constantin. Il a reconnu que c’était stupide. En s'exprimant parfaitement en plusieurs langues et sur plusieurs chaînes, il ne restait aucun doute et toute la Suisse était informée.»

Des conséquences? «Aucune. Reto doit simplement se taire et faire suivre ses actes sur le terrain.»

Mardi encore, le gardien Heinz Lindner a rendu public son cancer. Décidément, en ce moment, beaucoup de choses ne tournent pas rond au FC Sion.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Zurich
FC Zurich
14
7
26
2
FC Bâle
FC Bâle
14
20
25
3
FC Lugano
FC Lugano
14
6
25
4
Servette FC
Servette FC
14
2
25
5
FC Lucerne
FC Lucerne
14
4
22
6
FC St-Gall
FC St-Gall
14
6
20
7
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
14
2
20
8
FC Sion
FC Sion
14
0
17
9
Young Boys
Young Boys
14
-5
16
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
14
-10
15
11
FC Winterthour
FC Winterthour
14
-21
11
12
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
14
-11
9
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