Servette enchaîne au Letzigrund et fait cavalier seul en tête
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Zurich-Servette:Servette enchaîne au Letzigrund et fait cavalier seul en tête

Le génie bosnien a encore frappé
«Miroslav Stevanovic, c'est un cadeau»

Le génie bosnien a encore frappé! Dimanche à Zurich, il a inscrit le premier but et offert le deuxième à Enzo Crivelli. Thomas Häberli croule sous les compliments pour l'artiste de Zvornik, lequel, comme toujours, laisse les autres parler pour lui.
Publié: 10.03.2025 à 07:47 heures
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Dernière mise à jour: 10.03.2025 à 07:55 heures
Un but et un assist dimanche pour le magicien de Zvornik.
Photo: Pius Koller
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Un but splendide, une célébration discrète, une habituelle passe décisive et, pour finir sa journée de travail, un passage éclair en zone mixte en évitant poliment les journalistes avant d'aller à la douche: ainsi est Miroslav Stevanovic, l'humilité en valeur sacrée.

Le fait est que le Servettien ne veut pas parler, et surtout pas de lui. Faisons-le alors à sa place tant qu'il est encore temps d'admirer ses exploits. Ce joueur, et cet homme, sont une bénédiction pour le football suisse depuis le jour de son arrivée, en 2017, en Challenge League. Plusieurs fois, il aurait pu quitter Servette, ou le pays, mais il ne l'a jamais fait, et il a construit, dans le silence le plus complet, jour après jour, assist après assist, sa légende. Sans le vouloir, sans le chercher, juste en étant lui-même, ce joueur formidable capable de marquer beaucoup (63 buts en 291 matches) et de faire marquer encore plus (102 assists), comme un symbole de sa générosité et de son effacement devant le collectif.

Pas de fioritures, une efficacité froide

Ce dimanche encore, à Zurich, le Bosnien a réalisé une première mi-temps de grande classe, couronnée par un but et une passe décisive. Sur les deux actions, il a fait parler son talent, sans même forcer. Son appel sur le premier but est une merveille, la passe de Timothé Cognat, un autre artiste, est arrivée dans le bon timing et la finition de «Micha» était à son image: sans fioritures inutiles, mais d'une efficacité clinique. Pas de lob, pas de passement de jambe, pas de petite balle piquée: tout simplement un ballon parfait, qu'un autre gardien que Yanick Brecher aurait cependant potentiellement mieux géré, n'ayons pas peur de dire la vérité, elle n'atténue pas le génie.

Sa passe décisive pour Enzo Crivelli, elle, a été vue et revue, et, là aussi, pas besoin d'en faire trop: un rapide coup d'oeil, une balle parfaite hors de portée de Yanick Brecher, mais parfaitement dosée pour son avant-centre, qui n'a eu qu'à bomber le torse, ce que Miroslav Stevanovic est incapable de faire, pour doubler la mise. Simplicité, efficacité, geste parfait, bienvenue dans le monde merveilleux de l'artiste des Balkans.

Des courses tranchantes, intelligentes, létales

Aligné en numéro 10, avec Dereck Kutesa et Keyan Varela sur les flancs, le Bosnien a livré une grande première période et s'est un peu éteint après la pause. Là aussi, la vérité du terrain parle et elle n'enlève rien à son mérite, au contraire: le numéro 9 du SFC ne cavale pas comme il y a quelques années, mais ses courses sont à chaque fois tranchantes, intelligentes, létales. 

Photo: keystone-sda.ch

Ses coéquipiers sont sous le charme, son entraîneur aussi. Interrogé en conférence de presse, Thomas Häberli a accepté de parler de Miroslav Stevanovic, ce qui représente déjà une différence avec Miroslav Stevanovic lui-même. «C'est un joueur fantastique. Un exemple, un cadeau pour un entraîneur», s'est enthousiasmé son coach, lequel a adoré la façon dont son joueur, malgré ses cannes de 34 ans, a attaqué le but zurichois. «Il nous apporte de la profondeur, on l'a encore vu cet après-midi», a-t-il expliqué, en faisant référence au premier but, mais pas uniquement. 

«Plus il prend de l'âge, meilleur il est»

«Et je vais vous dire ce qui est bluffant: plus il prend de l'âge, meilleur il est! Chaque entraîneur rêve d'avoir un joueur comme lui», enchaîne Thomas Häberli, qui pourra compter sur lui la saison prochaine, René Weiler ayant eu la bonne idée de lui proposer de prolonger son contrat jusqu'en juin 2026 et de terminer sa carrière en grenat. Il devra alors accepter quelques honneurs, peut-être même une fresque sur le parvis du stade de Genève. Il mériterait évidemment une statue, mais le débat n'existe même pas: il détesterait tellement l'idée qu'elle serait contre-productive et lui ferait tout sauf plaisir. Ce vrai joueur d'équipe s'en ira comme il est venu, et sans doute jamais l'expression «servir et disparaître» ne sera mieux adaptée à un joueur arrivé comme anonyme et reparti comme une légende. La différence avec Zlatan Ibrahimovic, son compatriote bosnien, est que lui n'a pas besoin de l'affirmer: ce sont les autres qui parlent pour lui.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Servette FC
Servette FC
29
10
51
2
FC Bâle
FC Bâle
29
28
49
3
FC Lucerne
FC Lucerne
29
8
47
4
Young Boys
Young Boys
29
10
46
5
FC Lugano
FC Lugano
29
3
45
6
FC Zurich
FC Zurich
29
1
45
7
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
29
5
40
8
FC St-Gall
FC St-Gall
29
1
39
9
FC Sion
FC Sion
29
-6
35
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
29
-16
32
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
29
-12
27
12
FC Winterthour
FC Winterthour
29
-32
20
Tour final
Tour de relégation
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