Le football suisse est malade
Servette est le seul Romand à bien se porter financièrement

Une étude de l'Université de Saint-Gall met en évidence de nombreux problèmes dans le business du football helvétique. Avec Saint-Gall, Servette et Young Boys, seuls trois d'entre eux reposent sur une base saine.
Publié: 21.07.2023 à 09:51 heures
Servette fait partie des trois clubs à reposer sur une base saine.
Photo: keystone-sda.ch
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Carlo Emanuele Frezza

Dans quelques jours, le ballon roulera à nouveau sur les terrains de Super League. «Enfin», devraient penser plusieurs clubs. En effet, les recettes des jours de match font partie des principales sources de revenus. Sans elles et les injections financières annuelles de leurs actionnaires, la plupart des clubs de football suisses seraient au bord du dépôt de bilan.

Au cours de la saison dernière, l'Université de Saint-Gall (HSG) a tenté de présenter la situation financière dans une étude et le résultat est effrayant. Il faut bien sûr tenir compte du fait que les clubs de football ne peuvent généralement pas être comparés aux entreprises traditionnelles de l'économie privée.

Mais les chiffres clés sont les mêmes. On le voit par exemple avec le ratio de fonds propres. En effet, ce chiffre indique si une entreprise dispose de suffisamment d'argent pour surmonter deux ou trois années difficiles sur le plan financier. Et selon l'université, les clubs devraient atteindre au moins la barre des 20% pour être considérés comme stables.

Encore d'autres foyers de problèmes

La mauvaise nouvelle: seuls Saint-Gall, Young Boys et Servette dépassent ce chiffre. Pour la HSG, il est aisé de comprendre pourquoi il n'y en a pas plus: les investissements à haut risque sont à l'ordre du jour. «Bâle a par exemple dépensé en 2021 plus d'argent net pour les transferts que le reste de la ligue et a en même temps réalisé de loin la plus grande perte. En fait, à part les trois clubs cités, la situation ne permet pas, financièrement, d'avoir un bilan négatif au niveau des transferts de joueurs.»

L'étude a identifié une autre zone problématique: la charge salariale. Selon la théorie, 70 % au maximum des recettes du football – entrées, contrats de télévision et de sponsoring, transferts – devraient être consacrés aux paiements des salaires. «Plus de la moitié des clubs ne remplissent pas ces conditions. Trois clubs se situent dans une fourchette de 85 % à 100 %, ce qui rend pratiquement impossible une gestion rentable.»

Exigences envers la SFL

C'est surtout pour ces deux raisons que la HSG demande à la Swiss Football League (SFL) de se positionner davantage en tant que régulateur afin d'instaurer des conditions-cadres contraignantes pour que plus de trois clubs soient considérés comme sains financièrement.

A court terme, l'étude d'Université de Saint-Gall ne devrait pas changer grand-chose au business du football. Toutefois, elle a pour l'instant mis le feu aux poudres. Interrogé par Blick, Oliver Wirz, CEO de la SFL, affirme avoir pris connaissance des propositions.

De plus, elles ont été «discutées intensivement» avec les responsables financiers des clubs. Toutefois, il n'est pas possible de tout mettre en œuvre aussi facilement et immédiatement. L'introduction d'un quota de fonds propres et d'une limitation des coûts des cadres est par exemple soumise à des «réserves importantes».

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
19
6
32
2
FC Bâle
FC Bâle
19
21
31
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
19
9
31
4
FC Lucerne
FC Lucerne
19
3
30
5
Servette FC
Servette FC
19
2
30
6
FC Zurich
FC Zurich
19
0
30
7
FC St-Gall
FC St-Gall
19
6
26
8
FC Sion
FC Sion
19
3
26
9
Young Boys
Young Boys
19
-4
24
10
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
19
-9
18
11
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
19
-13
17
12
FC Winterthour
FC Winterthour
19
-24
14
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