Le Lausanne-Sport entend bien se montrer proactif en matière de sécurité, dans ses actes comme dans sa communication. Confronté à plusieurs obstacles dans son désir de trouver des solutions acceptables et surtout concrètement applicables, le club vaudois a ouvert les portes de son PC sécurité mercredi matin, plusieurs représentants des médias étant invités à découvrir le dispositif de l'intérieur, en toute transparence. Si la problématique n'est pas simple à résumer, plusieurs données objectives viennent souligner la difficulté de la tâche des dirigeants du LS, dont l'emplacement du Stade de la Tuilière, tout au nord de la ville.
Si la sécurité à l'intérieur de l'enceinte est globalement maîtrisée, il est impossible de prétendre que tout se déroule sans encombres à l'extérieur du périmètre du stade, ce que sont venus souligner les deux derniers derbys, tous deux remportés par le LS face à Servette et à face à Sion. Le cortège des supporters grenat avant la rencontre a donné lieu à de nombreux tags sur le chemin menant de la gare au stade (plus de 300, selon Guillaume Katz, chef de match), sans parler du sentiment d'insécurité (fondé ou non) ressenti par plusieurs habitants, tandis que l'après-match face à Sion a été marqué par des provocations envers les supporters valaisans, qui ont répliqué. «Et nous avons eu la confirmation de la part des autorités que ce n'étaient pas nos groupes ultras qui étaient impliqués. Tous deux étaient à des endroits différents, loin des affrontements», précisent les dirigeants du LS, qui ne nient pas les problèmes et cherchent les meilleurs moyens pour les résoudre.
Les cortèges de Servette et de Sion sont passés sous le kop du LS
La problématique est connue: les cortèges de supporters, pouvant réunir plus de 1000 personnes lorsque le FC Zurich se déplace, partent de la gare de Lausanne et se déplacent jusqu'à la Tuilière, coupant quasiment la ville en deux pendant une heure, notamment lors du passage du pont au-dessus du Flon. Et, une fois arrivé au stade, la question du trajet final se pose aussi. Contre Servette et Sion, décision a été prise de faire passer les ultras adverses derrière le kop du LS, avec les risques que cela engendre. «Cela s'est globalement bien passé, mis à part le fait que contre Servette, la zone a été fermée trop longtemps, 40 minutes trop tôt. Cela a été corrigé. Cette solution implique de sécuriser le passage quelques minutes, mais le moins longtemps possible. Et nos supporters les plus chauds l'acceptent, avant le match comme après, donc tout s'est bien passé au final», explique Vincent Steinmann, le vice-président du LS, qui indique que tous les scénarios possibles sont étudiés.
«On y réfléchit sans cesse», confirme Guillaume Katz, qui précise toutefois que chaque changement de parcours potentiel implique de nombreux enjeux, que ce soit avec la police ou les pompiers. Une solution envisagée pour l'avenir, surtout avec les travaux qui arrivent en gare de Lausanne dans les prochaines années, serait de faire passer ces fameux cortèges par la gare de Prilly-Malley. Le trajet à pied ne serait pas beaucoup plus long pour les supporters et les potentielles nuisances moins nombreuses, même si certains habitants de Prilly ne seront sans doute pas enchantés les jours de match.
Les TL ne veulent plus acheminer les fans adverses au stade
Pourquoi les ultras ne viendraient-ils pas en bus depuis la gare? La réponse est simple: personne n'en veut, même quand ils s'engagent à payer les dégâts éventuels (et leur billet...) comme ceux de Winterthour récemment. Les Transports publics lausannois, échaudés par de mauvaises expériences (euphémisme) n'entrent plus en matière, Car Postal non plus. «La solution miracle, elle n'existe pas. Mais on travaille sans relâche», assurent Guillaume Katz et Vincent Steinmann.
Autre problématique, celle de la pyrotechnie à l'intérieur du stade. Si aucun blessé n'a été à déplorer depuis de nombreuses années, et que certaines personnes peuvent objectivement apprécier un beau show pyrotechnique, il n'en reste pas moins que la pratique est interdite, mais que, lors du dernier match contre Sion, plusieurs dizaines de torches ont été craquées, dans les deux secteurs. La fouille, légère, permet de faire passer les engins en toute impunité en se donnant un tout petit peu de peine pour les cacher et les interdictions de stade (un an pour toute personne attrapée en possession d'un engin pyrotechnique) ne dissuade personne... vu que personne n'est attrapé.
Le Lausanne-Sport l'assure, et le démontre, il prend ces questions très au sérieux, et pas uniquement pour réagir de manière épidermique et non réfléchie comme certains politiciens en mal de visibilité. «La Swiss Football League et nous, nous sommes unanimes pour régler les problèmes et trouver des solutions. Nous voulons renouer le dialogue avec les autorités», explique Vincent Steinmann, lequel s'appuie sur des statistiques officielles, présentées lors d'un récent point-presse de la SFL, pour expliciter le fait que les incidents graves sont en baisse dans les stades suisses, alors que le nombre de spectateurs ne fait qu'augmenter. C'est un fait: les records de fréquentation sont battus chaque saison, et les incidents sont en diminution.
Les autorités politiques militent, elles, pour l'introduction du billet nominatif, ce qui serait, selon la SFL et les clubs suisses, dont le Lausanne-Sport, une solution contre-productive et coûteuse. «Cela ne résoudrait rien», assure Vincent Steinmann, en soulignant, encore une fois, que l'immense majorité des problèmes se déroule en dehors des stades.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Bâle | 15 | 22 | 28 | |
2 | FC Lugano | 15 | 9 | 28 | |
3 | FC Zurich | 15 | 4 | 26 | |
4 | Servette FC | 15 | 0 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 15 | 4 | 23 | |
6 | FC Lausanne-Sport | 15 | 3 | 23 | |
7 | FC St-Gall | 15 | 6 | 21 | |
8 | FC Sion | 15 | -1 | 17 | |
9 | Young Boys | 15 | -5 | 17 | |
10 | Yverdon Sport FC | 15 | -10 | 16 | |
11 | FC Winterthour | 15 | -21 | 12 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 15 | -11 | 10 |