La grande interview de crise
Christian Constantin: «C'est comme dans le corbeau et le renard»

Le FC Sion est mauvais comme rarement! Les Valaisans sont derniers au classement annuel. Que va faire le président Christian Constantin? Dans un passé pas si lointain, il aurait déjà viré l'entraîneur. Pas cette année. Pas encore. Il s'en explique, pour Blick.
Publié: 12.04.2025 à 11:22 heures
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Dernière mise à jour: 12.04.2025 à 11:24 heures
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En ce moment, les bons conseils valent cher en Valais. Le président Christian et son fils et directeur sportif Barthélémy Constantin.
Photo: keystone-sda.ch
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Alain Kunz

Sion reçoit Servette ce dimanche à 16h30. Mais l'ambiance n'est pas à la fête à Tourbillon. La preuve avec cette interview du président Christian Constantin.

Avec du recul et loin des émotions, six jours après le désastreux 0-2 à Lausanne, quelle est la situation du FC Sion?
Très compliquée! Nous avons perdu dix points dans les arrêts de jeu. Souvent, nous ne terminons pas ce que nous avons commencé. Nous avons marqué des autogoals incroyables et nous nous sommes inventés des cartons rouges. En ce moment, nous faisons tout de travers.

Mais le principe du Totomat ne fonctionne apparemment plus à l'ère du numérique...
Il y a quelques années, le régime du Totomat aurait depuis longtemps fait entendre sa voix...

GC joue maintenant contre Yverdon et Winterthour. Deux victoires sont tout à fait envisageables. Sion, en revanche, affronte Servette et Saint-Gall. Vu la tendance actuelle, deux défaites ne sont pas non plus irréalistes. Et hop, Sion serait barragiste.
Tout à fait envisageable. Mais Yverdon joue très bien en ce moment. Chez nous, par contre, il faut que les choses changent. Pour nous maintenir en Super League, il nous faut encore sept points. Nous ne les avons pas encore.

Avec la dynamique actuelle, le barrage, que ce soit contre Thoune ou Aarau, serait fatal pour le FC Sion, non?
Il y a de très grandes chances, oui.

Les critiques des supporters à l'encontre de l'entraîneur Didier Tholot se multiplient. Ils lui reprochent des erreurs de composition, par exemple le fait qu'il renonce souvent à un attaquant de pointe et ils critiquent ses changements. Qu'en pensez-vous?
Je lis aussi cela, bien sûr. Comme tout le monde.

Mais qu'en pensez-vous?
Dans une telle situation, on a deux possibilité: Soit on change les gens. Ou bien les gens changent. J'ai déjà tout essayé dans ma vie. On n'a de certitude ni avec l'une ni avec l'autre. Dans la situation actuelle, j'ai toujours l'espoir que les gens changent. Mais ils doivent maintenant avoir définitivement pris conscience de la nécessité de marquer des points. C'est ce que j'ai également expliqué.

Comment?
Après le match de Lausenne, je suis intervenu pour la première fois. Je ne l'avais encore jamais fait de toute la saison.

De quelle manière?
A Lausanne, il y avait 41 employés dans le vestiaire, qui reçoivent leur salaire de ma part. Sur ces 41, tous n'ont pas la même influence sur le résultat. Le masseur masse toujours de la même manière, que nous gagnions ou que nous perdions. Mais ceux qui peuvent influencer le résultat doivent changer de mentalité. Je le leur ai dit clairement dans le vestiaire. Il y a la fable de La Fontaine sur le corbeau et le renard. Le corbeau a trouvé un morceau de fromage et s'est retiré dans un arbre pour le manger. Le renard, qui aimerait bien avoir le fromage, fait la cour au corbeau et le flatte en lui demandant de chanter comme il sait si bien le faire. Il le fait, le fromage tombe de son bec et le renard le chope. La leçon à en tirer: Méfie-toi des flatteurs. C'est ce qui se passe chez nous. Tout le monde se flatte mutuellement. Mais cela ne rapporte pas de points, parce qu'il y a un carton rouge, un but stupide contre son camp, de la malchance. Tous disent qu'ils s'entraînent bien et qu'ils font de bons matches. Mais la vérité du travail bien fait, c'est de marquer des points. Mes employés doivent le comprendre.

Et si cela ne sert à rien?
Je serai alors dans l'obligation de changer quelque chose. Si nous perdons encore deux matches, je ne peux plus compter sur les gens pour changer. Au plus profond de mon cœur, j'espère que je n'aurai pas à le faire. Mais je ne peux pas changer la moitié de l'équipe. C'est comme ça.

Il n'y a donc aucune garantie pour Didier Tholot de vivre la fin de la saison en tant qu'entraîneur de Sion.
Non. Je veux finir la saison avec lui, c'est mon objectif. Mais pour que cela arrive, il doit maintenant livrer la marchandise et marquer des points lors des deux prochains matches.

Ce 1-2 à Winterthour a quand même été très décevant. Même à dix, il est possible de gagner des matches. Ou en tout cas de ne pas les perdre.
Encore une fois: pour l'instant, nous faisons les choses de travers. Mais j'étais à l'entraînement mardi. Et je n'y ai pas découvert une équipe morte, mais une équipe très vivante. Et l'entraîneur continue de toucher ses joueurs. Ils sont derrière lui.

Avez-vous tiré les oreilles de Benjamin Kololli pour cette expulsion inutile?
Ben a une dette envers nous tous! Il nous a gâché le match avec cette bêtise ridicule.

D'autant plus qu'il était jusqu'à présent votre meilleur joueur en 2025.
Oui. Et en regardant l'entraînement, je constate à quel point lui, Anton Miranchuk, Ilyas Chouaref et Liam Chipperfield sont doués. Des footballeurs formidables. C'est pourquoi notre situation est à peine compréhensible.

Mais tous ne sont pas des leaders. Après le départ de Joël Schmied, il en manque un. YB a constaté cette lacune et a recruté deux leaders, Christian Fassnacht et Rayan Raveloson. Maintenant, le club bernois est de nouveau en route pour le titre ...
Fassnacht est un grand leader, cela ne fait aucun doute. Quant à Joël, il était aussi là quand nous n'avons pas gagné pendant neuf matches. Mais il nous manque à tous les niveaux en tant que chef de la défense, cela ne fait aucun doute.

A propos de défense, Kreshnik Hajrizi avait bien évolué. Comment se porte-t-il après sa commotion cérébrale du match de Winterthour?
Il s'en est remis et a repris l'entraînement à fond. Il formera la défense centrale avec Noé Sow contre Servette.

Vous avez fait venir Pajtim Kasami et Federico Barba comme leaders potentiels. Ni l'un ni l'autre ne l'ont été pour le moment.
Barba doit d'abord se familiariser avec la Suisse. Et Pajtim n'était pas encore prêt physiquement, car il n'avait pas joué depuis longtemps. La saison prochaine, il devrait être en pleine forme. Il reviendra, c'est certain. Pour l'instant, il est opérationnel pour trente minutes. Mais il ne peut pas encore débuter un match.

Est-il un leader?
Il peut être tout et rien. Vous savez comment il est. Quand il est en forme, il peut être un leader, oui.

Préparez-vous spécialement le match de Servette?
Nous partirons la veille au vert dans un hôtel à Glion.

Il paraît difficilement concevable que Didier Tholot soit aussi votre entraîneur la saison prochaine comme prévu. Et ce quelle que soit la ligue. Non?
En ce moment, nous sommes en état d'urgence ! Je ne vois pas plus loin que ça.

Qu'en est-il du nouveau stade? Vous aviez dit que les parlements et les gouvernements se prononceraient en début d'année. Nous sommes maintenant en avril.
En raison de la démission du conseiller d'Etat Frédéric Favre, qui devient CEO de l'association Jeux olympiques d'hiver Suisse 2038, nous avons prolongé le délai jusqu'en juin. En mai, je rencontrerai le conseil municipal de Sion. Si tout le monde est d'accord, nous serons toujours dans les temps.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Bâle
FC Bâle
32
35
58
2
Servette FC
Servette FC
31
8
51
3
Young Boys
Young Boys
31
11
50
4
FC Lucerne
FC Lucerne
31
6
48
5
FC Lugano
FC Lugano
31
3
48
6
FC Zurich
FC Zurich
32
-3
47
7
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
32
6
44
8
FC St-Gall
FC St-Gall
31
2
43
9
FC Sion
FC Sion
31
-9
35
10
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
32
-10
33
11
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
32
-19
33
12
FC Winterthour
FC Winterthour
32
-30
27
Tour final
Tour de relégation
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