Commentaire de Tim Guillemin
Le bon choix pour Alvyn Sanches: rester à Lausanne!

Alvyn Sanches sera sans doute très convoité cet hiver, mais la meilleure solution pour lui serait de rester au Lausanne-Sport, estime notre journaliste Tim Guillemin.
Publié: 16:49 heures
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Dernière mise à jour: 17:06 heures
Photo: DR
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Tim Guillemin

Stéphane Henchoz tient un discours très transparent depuis son arrivée au Lausanne-Sport en tant que directeur sportif, notamment sur le «cas» Alvyn Sanches. Le joyau du LS brille en Super League, est titulaire avec l’équipe de Suisse M21, et peut être amené à partir cet hiver, si toutes les conditions sont remplies. Lesquelles? Très simple. Une offre «suffisante» doit arriver sur le bureau de Stéphane Henchoz, c’est à dire de «plusieurs millions», et Alvyn Sanches doit l’accepter, s’il le veut. Si ces deux conditions sont remplies, il partira entre le 1er janvier et le 15 février. C’est aussi simple que ça. Ce n’est pas que le LS veut vendre Alvyn Sanches, absolument pas, mais si l’offre est bonne, le club vaudois ne s’y opposera pas. Ineos n’a pas besoin de quatre, six ou huit millions de francs, mais le LS doit tendre à l’auto-suffisance, ses dirigeants ne l’ont jamais caché. Et pour équilibrer les comptes, il faut vendre, mais pas à n’importe quel prix, tout en accédant au désir du joueur.

Oui, ce serait une erreur de partir cet hiver

Alors, si Alvyn Sanches le veut, et seulement s’il le veut, il partira cet hiver, alors que le LS est bien installé en haut du classement et qualifié en quarts de la Coupe de Suisse. L’été 2025 peut donc raisonnablement être espéré comme celui d’un retour en Europe pour le club vaudois, quinze ans après la dernière épopée et si rien n’est fait, il n’est plus utopique d’y croire. Evidemment, cet objectif, bien plus élevé que celui fixé en début de saison (le top 6), sera plus facile à atteindre avec Alvyn Sanches que sans lui. Surtout que ce serait une erreur pour lui de partir.

Qui je suis pour parler ainsi? Ni un supporter du Lausanne-Sport, ni son agent, ni un membre de sa famille. Je ne peux même pas dire que je connaisse bien ce jeune joueur, avec lequel j’ai dû échanger à quatre ou cinq reprises au maximum après un match. Mon conseil n’a aucune valeur affective ou personnelle, mais il est objectif et réfléchi.

Franck Surdez et Stéphane Chapuisat, les contre-exemples

Bien sûr, il y a l’exemple récent de Franck Surdez, parti en hiver à La Gantoise, alors qu’il brillait à Xamax en Challenge League, et qui a manifestement fait le bon choix. Les plus anciens supporters du Lausanne-Sports, celui avec un «s» à la fin, me rétorqueront peut-être que Stéphane Chapuisat, parti en janvier 1991 à Uerdingen, puis six mois après au Borussia Dortmund, est devenu une star mondiale. Partir en janvier n’est pas synonyme d’échec, loin de là. Le talent d’Alvyn Sanches, sa personnalité et sa force de travail peuvent lui permettre de s’imposer, même s’il part cet hiver. Mon argument n’est pas là.

En fait, je n’ai qu’un seul argument, froid et tranchant. Voilà quinze ans que le LS n’a pas disputé un match de Coupe d’Europe, vingt-cinq ans qu’il n’a pas soulevé un trophée (pardon pour les titres de champion de Challenge League). En restant, et en atteignant cet objectif, Alvyn Sanches partirait beaucoup plus grand qu’il ne le ferait cet hiver «à mi-parcours». Si Lausanne échoue? Pas grave. La saison, sans relégation, ne sera pas ratée, elle sera juste neutre. Elle pourrait être historique en cas d’Europe ou de trophée. Ensuite, sans Euro M21 à disputer l’été prochain, le «gamin d’ici» pourrait arriver assez tôt dans son nouveau club, que ce soit en France, en Allemagne ou en Italie, effectuer toute la préparation et écrire son histoire. Alvyn, si tu lis ces lignes, fais-moi confiance, et je te le dis sans émotion et sans intérêt: l’été prochain, c’est bien assez tôt. Ne pars pas maintenant, tu pourrais le regretter toute ta carrière. Le club qui serait prêt à mettre plusieurs millions cet hiver sera tout autant prêt à le faire six mois plus tard.

Rester concentré et faire un gros deuxième tour

Reste l'option d'un transfert négocié cet hiver, avec un prêt au Lausanne-Sport pour terminer la saison. Pourquoi pas? Cette solution serait acceptable, mais il y a tout de même de bonnes raisons de penser qu'en se montrant fort au printemps, Alvyn Sanches verrait encore sa cote s'élever. Et donc son statut. Alors, Alvyn, je te le redis, en toute humilité: reste concentré cet hiver, n'écoute personne, vis ton aventure avec le LS à fond et pars l'été prochain. Tu ne prends aucun risque en agissant ainsi, sinon celui de voir tes performances décliner. Mais tu te sens suffisamment fort, à juste titre, pour écarter ce scénario. Et une blessure? Elle peut arriver n'importe quand et ne doit pas faire partie de la réflexion. Sois fort durant toute une saison, de manière constante, ce qui te tend les bras pour la première fois, et pars par la toute grande porte. A toi de décider!

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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