Cinq questions brûlantes
La Suisse a-t-elle un problème d'arbitrage?

Les arbitres dans la tourmente. Allons-nous à nouveau être confrontés à une deuxième partie de saison comme celle d'il y a un an, lorsque les arbitres et la VAR faisaient l'objet de polémiques constantes? Cinq questions centrales. Cinq réponses claires.
Publié: 01.02.2024 à 08:20 heures
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Alessandro Dudic a fait l'objet de critiques après le match entre Winterthour et Bâle.
Photo: freshfocus
Alain Kunz

Après les grands débats sur l'arbitrage, faut-il craindre que le second tour soit à nouveau marqué par des décisions erronées et des discussions à ce sujet?

La barre est de retour. Et avec elle, les nerfs à vif. C'était le cas lors de la première phase de l'ancienne LNA, jusqu'en 2003, avec douze équipes. C'est à nouveau le cas aujourd'hui. Et quand les nerfs sont à vif, les mèches sont plus courtes. Chaque décision arbitrale douteuse devient rapidement une affaire d'État. Comme les cartons jaunes infligés au jeune joueur bâlois Romeo Beney et à l'entraîneur du FC Bâle Fabio Celestini. Cela continue avec l'expulsion de Lukas Görtler de Saint-Gall après seulement trois minutes de jeu contre Lugano. Et cela culmine avec les deux cartons jaunes contre les joueurs de Winterthour Lekaj et Schneider lors du match contre Bâle.

Toutes des décisions présumées scandaleuses nous font-elles douter de l'honnêteté des arbitres? C'est du grand n'importe quoi. En y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'une seule décision était erronée. Il s'agit du premier jaune infligé à Beney. L'arbitre, Lukas Fähndrich, l'a d'ailleurs reconnu. Un mauvais carton jaune? Il y en a pratiquement dans chaque match. Qu'il ait été dégainé ou manqué. Toutes les autres sanctions reprochées étaient justifiées. Et le carton rouge de Görtler est dû à la directive absurde de l'UEFA, qui veut toujours voir un rouge lorsque les semelles sont au-dessus de la cheville. D'ailleurs, les Anglais considèrent également cet automatisme comme dénué de sens et n'appliquent donc pas cette directive de l'UEFA avec autant de rigueur et d'obéissance que nous et, par exemple, les Allemands.

Le chef des arbitres, Daniel Wermelinger, ne craint d'ailleurs pas non plus que des débats interminables aient lieu. «Pourquoi serait-ce le cas? Il y a eu deux ou trois cas limites en peu de temps. Mais nos aribtres ont posé une très bonne base pour le deuxième tour grâce à d'excellentes prestations au cours du premier tour.»

Les arbitres sont-ils trop peu protégés par la Swiss Football League contre les invectives verbales des entraîneurs après les matches, en ce sens que celle-ci est beaucoup trop laxiste?

On peut absolument le voir ainsi. Peter Zeidler, l'entraîneur de Saint-Gall, a par exemple pu impunément déclarer à la caméra: «Tschudi était le préposé à la VAR. Il y a tant de beaux métiers». Ou traduit: Lionel Tschudi a raté son métier. Bien sûr, Zeidler ne le dit pas directement, ce qui est assez perfide. C'est aussi pour cela qu'il n'a pas la meilleure réputation dans le milieu. Ou Fabio Celestini. Il n'est plus intervenu après sa première critique à l'adresse de Fähndrich. Même pas après le carton jaune. Pas plus qu'après le rouge. Après l'arbitre, les caméras de télévision et, tout à la fin, les journalistes de la presse écrite ont dû servir de destinataires à la vision du monde de Celestini. La ligue a dû se dire qu'il sera suspendu parce qu'il a vu rouge. Mais Zeidler? On aurait pu ouvrir une procédure pour son irrespect.

Faut-il un changement radical de paradigme pour que nous puissions obtenir dans le football des conditions similaires à celles du handball ou du hockey sur glace?

Oui. Ces râleries sans fin à chaque coup de sifflet. Ce harcèlement de l'arbitre lorsqu'il est en contact avec la VAR ou qui que ce soit d'autre. Tout cela est interdit! Au handball, lorsque l'on siffle, c'est toujours la même chose: Lâcher le ballon et se mettre en position défensive! Sinon, c'est le but en deux secondes. Au football, ce n'est pas possible. Mais ces mauvaises habitudes doivent cesser avec un changement de paradigme. Chaque discussion après un coup de sifflet doit découler sur un carton jaune. Immédiatement. Au début, il y aura quelques matches avec vingt jaunes et cinq rouges. Mais très peu, à coup sûr. Les joueurs le comprendront plus vite qu'ils ne le souhaitent. D'ailleurs, l'International Football Association Board s'efforce de faire en sorte que seul le capitaine puisse parler à l'arbitre. Cette règle devrait bientôt entrer dans une phase de test. «Nous sommes très ouverts à un tel test», déclare Wermelinger.

Les arbitres se présentent et parlent après des décisions controversées. C'est formidable. Mais comme les footballeurs, tous les arbitres n'ont pas la parole dans le sang. Les arbitres sont-ils suffisamment bien formés?

Oui, ils ont été formés comme le précise Daniel Wermelinger: «Lors de la réunion d'avant-saison, ils ont été formés par des spécialistes de la communication de l'ASF, également devant la caméra». Au final, on assiste à des performances brillantes comme celle de Fähndrich, qui a librement admis que le carton rouge l'avait totalement dégoûté. «Mon cœur de footballeur pleurait parce que je donnais un carton rouge qui me répugnait. Je ne voulais pas prendre cette décision». Brillant. À l'autre extrémité de l'échelle se trouvait Alessandro Dudic. Certains de ses mots étaient tout simplement indéfendables. Ainsi, lorsqu'il a déclaré: «J'ai essayé d'équilibrer les choses du mieux que je pouvais». Comment peut-on comprendre cela? Équilibrer ? Cela signifie probablement compenser. Incompréhensible. Toujours est-il que Dudic a avoué avoir déjà oublié, quatre minutes plus tard, qu'il venait d'avertir le capitaine de Winterthour, Lekaj. Et l'a reconnu honnêtement. Ce n'est pas grave. Ce qui est gênant, c'est le fait qu'il ne se souvienne pas du premier jaune. «Chaque interview fait l'objet d'une réflexion interne et d'un débriefing», explique Wermelinger.

Où est Sandro Schärer?

Nos arbitres donnent lieu à des polémiques. Comme nous l'avons montré, presque toujours à tort. Et pourtant, il serait utile que le meilleur élément prenne les devants. Mais où est Sandro Schärer? L'arbitre qui fait partie du groupe d'élite de l'UEFA et qui peut légitimement espérer siffler l'Euro. Nombre d'engagements en 2024: zéro! Wermelinger rassure: «Sandro a été convoqué à des cours de la FIFA et de l'UEFA à Séville et à Chypre. Des cours avec une charge physique élevée, raison pour laquelle il n'a été utilisé que comme VAR durant cette période». Le retour est-il imminent? Oui. Peut-être déjà au tour suivant. Et une bonne nouvelle pour Urs Schnyder pour finir. Notre numéro deux a été promu dans la deuxième catégorie la plus élevée de l'UEFA, le groupe 1. Il a déjà pu siffler Liverpool lors de la phase de groupes de l'Europa League. Des matches européens à élimination directe lui sont désormais promis (ainsi qu'à Schärer) à la mi-février.


Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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