Depuis une semaine, Christian Constantin ne répond plus au téléphone. Le président du FC Sion a mis le cap sur l'Indonésie pour une quinzaine de jours loin de la Suisse. Un voyage qui devrait aussi lui permettre de digérer cette folle fin de saison, conclue mardi dernier par la relégation de son club en deuxième division. Une première pour lui, après 26 ans de présidence.
Juste avant de boucler sa valise, «CC» a vidé son sac dans les colonnes de «L'Illustré». Il a répondu à un appel du magazine pour sa première (et dernière à ce jour) interview à la suite de la défaite contre le Stade Lausanne Ouchy. S'il salue son adversaire, qui «a mérité sa victoire», le dirigeant a surtout ciblé la Ligue et l'arbitrage suisses, et son propre joueur, Mario Balotelli.
Le bijoutier «CC» braqué par les arbitres
«Quand tu es constamment volé, cela devient compliqué de garder ta bijouterie ouverte», illustre dans son style caractéristique le promoteur immobilier, faisant références aux erreurs d'arbitrage dont il estime avoir été victime avec le FC Sion.
Christian Constantin a surtout précisé la somme qu'il affirme réclamer à la SFL devant la justice. Des «dommages et intérêts» liés à l'obtention de la licence d'Yverdon Sport pour la Super League. Une décision entérinée ce lundi par les instances du football suisse. Les montants articulés par celui qui répète souvent ne «pas avoir la mémoire des chiffres» donnent le vertige. «Je réclame un dédommagement de 20 à 25 millions de francs, qui correspond au budget de cette saison et à son coup d’arrêt», a-t-il déclaré, toujours dans «L'Illustré».
«Mes erreurs n'ont pas le poids d’une relégation»
Le magazine hebdomadaire tente à plusieurs reprises de questionner la «grosse part de responsabilité dans cet échec» du propriétaire du club, sans véritable succès. «On ne fait jamais tout juste quand on dirige un gros bateau comme un club de foot professionnel, se défend Christian Constantin. Mais je ne crois pas que mes erreurs avaient le poids d’une relégation. En plus des problèmes évoqués, nous avons eu beaucoup de malchance.»
Mario Balotelli est l'une des pistes d'explications avancées par le dirigeant pour justifier la chute de son club. Son président ne retient pas son tacle au moment d'évoquer la première saison de la star italienne en Valais: «Mario ne nous a pas rendu la confiance placée en lui, ni récompensés pour les gros efforts que nous avons consentis. (…) Ce garçon considère que les règles qui régissent un collectif sont surtout faites pour les autres. Si des agents trouvent leur intérêt à le placer dans un pays qui n’accorde pas la même valeur à l’argent que nous, peut-être rejouera-t-il bientôt. Ou pas. C’est peut-être mieux ainsi.»
Constantin, le «crétin des Alpes»
Au moment d'évoquer l'avenir, Christian Constantin maintient que le FC Sion ne sera plus présent dans le football professionnel à partir de la saison 2024-2025. Une menace répétée à plusieurs reprises depuis novembre dernier. «Cette relégation me permet de me diriger gentiment vers la sortie», avance-t-il.
Le patron du club laisse aussi entrevoir une certaine lassitude: «Ça ne fait jamais plaisir d’être critiqué. Surtout quand tu as dû mettre plus d’énergie et d’argent que les autres pour pouvoir régater à ce niveau. Aujourd’hui, je me dis: 'À quoi bon se battre pour présenter un spectacle pour des gens qui non seulement ne t’amènent rien, mais te coûtent des centaines de milliers de francs en amendes, des nuits blanches en emmerdes, te critiquent et cassent du policier?' Malgré tout, je dois leur reconnaître une chose: des mecs aussi cons que moi, y'en a pas beaucoup. Quand ils me traitent de crétin des Alpes, ils ont raison. Il faut vraiment être abruti pour faire autant d’efforts et dépenser autant d’argent pour le foot. Cela a été ma vie pendant vingt-cinq ans, je ne regrette rien. Je rappelle juste au passage qu’il n’y a que deux présidents qui ont fait le palmarès du FC Sion: Monsieur Luisier et moi. Il ne faut pas se faire d’illusions, aucun privé ne reprendra le flambeau.»
Le Valaisan le plus connu du pays a fêté son 66e anniversaire en début d'année. Ayant passé l'âge de la retraite, il souligne aussi une fracture générationnelle avec ses joueurs: «Tout a changé. À commencer par la mentalité des joueurs pour qui le palmarès, l’honneur et la fierté de porter un maillot n’ont plus vraiment de sens. Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils s’épanchent sur les réseaux et sont plus prompts à organiser leurs vacances qu’à chercher les ressources pour retourner un résultat.» Un culte du «chacun pour soi» qui pourrait en partie expliquer la faillite collective des Sédunois.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 15 | 4 | 23 | |
6 | FC Lausanne-Sport | 15 | 3 | 23 | |
7 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
8 | FC Sion | 15 | -1 | 17 | |
9 | Young Boys | 15 | -5 | 17 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 15 | -21 | 12 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 15 | -11 | 10 |