Dominique Chartier est un homme en mission depuis samedi soir. Son objectif: sauver la pelouse du Stade municipal. Et le temps est compté.
Le «greenkeeper» a en effet constaté, comme tout le monde, que le passage samedi des rugbymen de l'équipe de Suisse, flamboyants vainqueurs de la Suède, avait posé «quelques problèmes» à une pelouse dont il assure l'entretien au quotidien avec une dévotion forçant le respect.
«On a bien abîmé ce beau terrain. Les footeux vont faire la gueule le week-end prochain», relevait d'ailleurs Cyril Lin, capitaine du XV suisse, dans les colonnes de La Côte. Les «footeux», ce sont les joueurs d'YS et du LS, qui s'affronteront samedi dans un derby vaudois très attendu et très important sur le plan comptable, Yverdon comptant un point d'avance sur un Lausanne-Sport en pleine bourre.
Pluie et rugby, un mélange qui fait des trous
Mais, mardi, de gros trous étaient encore bien visibles sur le terrain principal du Stade municipal. La pluie continuelle s'étant abattue sur Yverdon samedi, couplée au passage des équipes nationales de rugby, a dévasté la pelouse et les spécialistes s'emploient depuis samedi déjà à la remettre en état, mais la partie n'est pas gagnée d'avance, loin de là.
«On est à fond!», promet Dominique Chartier, contacté par Blick. «Mercredi matin, on aura déjà effectué une bonne partie du travail. On a anticipé au vu de la météo», explique celui qui avait tout prévu avant la journée de samedi dernier déjà. «C'était clair qu'au vu de la pluie et du rugby, le terrain allait souffrir...»
Les terrains hybrides, la solution
Ce n'est pourtant pas le rugby lui-même qui est en cause, mais bien la fragilité de la pelouse. «On l'a vu à la Coupe du monde de rugby en France ces dernières semaines, les pelouses ont plutôt très bien tenu et ont été peu abîmées. Souvent, ce sont des pelouses hybrides, mélange de synthétique et de gazon, ce qui permet une très bonne tenue», explique le spécialiste.
A Yverdon, le terrain est sans drainage et les racines ne descendent pas suffisamment en profondeur, ce qui cause des soucis d'arrachement. En clair, l'enracinement a lâché et le terrain «tient peu». Le passage des rugbymen a dès lors été ravageur. «Déjà que lors des matches de foot ça se démotte un peu... Avec les mêlées et la pluie, c'était impossible que la pelouse résiste», explique Dominique Chartier, qui avait reçu la semaine précédente la visite de Pierre-Yves Bovigny, spécialiste de la question à l'ASF et responsable des inspections de tous les terrains de l'élite.
Des rouleaux de gazon précultivés
Depuis samedi, pour les gros trous, Dominique Chartier et son équipe font ce que l'on appelle du taconnage. «On replaque partiellement avec des rouleaux de gazon précultivés qu'on avait réservé à la gazonnière de Mathod. On fixe cette plaque avec des agrafes biodégradables, à base d'amidon de maïs», enchaîne-t-il.
«Pour imager un peu, je dirais que c'est un peu une rustine sur une chambre à air... Visuellement, ce ne sera pas terrible samedi, mais qualitativement, ça ira. On va rouler le terrain chaque jour jusqu'à samedi, on va l'aérer aussi, puis passer à nouveau un rouleau très lourd. En fin de semaine, on le tondra à 25 millimètres, comme d'habitude, et samedi avant le match on effectuera un dernier roulage. Et on croisera les doigts...», continue Dominique Chartier, qui s'attend à avoir à nouveau beaucoup de boulot après la rencontre.
«Et même dès la mi-temps», corrige-t-il. Car c'est sûr, les vingt-deux joueurs et l'arbitre vont de nouveau arracher un peu de terrain en le foulant. «Chaque appui de pied crée un trou», rappelle le spécialiste, qui se réjouit de la fin de la saison, le 10 décembre, afin que la pelouse puisse se reposer un peu et profiter de son hiver tranquillement. «Mais jusque-là, c'est remottage à la mi-temps et à la fin du match», prévient-il.
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Et du côté du club, qu'en pense-t-on? «Les matchs du week-end ont laissé des traces», relève Loris Tschanz, son responsable de la communication. «Mais nous ne pouvons que noter et relever les efforts considérables réalisés par le Service des Sports de la Ville pour préparer au mieux le terrain. Grâce à lui, il sera prêt pour samedi!», positive-t-il.
Les techniciens l'espèrent, en tout cas. Alessandro Mangiarratti et son «football moderne et proactif» ont besoin d'une pelouse en bon état, tout comme Ludovic Magnin et ses ailiers percutants. Pour que le spectacle puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles, Dominique Chartier et son équipe ne vont pas compter leurs heures de travail jusqu'à samedi, 18h.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 | FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 | FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 | Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 | FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 | FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 | FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 | FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 | Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 | Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 | FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 | Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |