Trois matches, trois défaites, un but marqué. L'entame de la Nati dans cette édition de la Ligue des Nations est ratée et voilà déjà que la sinistrose s'empare du pays. Cette équipe aurait surperformé à l'Euro, l'avenir serait sombre, la qualification pour la Coupe du monde 2026 une illusion, la nouvelle génération trop faible... Stop. Un peu de mesure.
De l'ombre des qualifications à la lumière de l'Euro
Les faits sont là, la Nati n'est pas convaincante en cette fin d'année, mais il existe des explications concrètes, étayées par des faits, et il convient de prendre un peu de recul. L'an dernier, exactement à la même époque, la Suisse piétinait dans ses qualifications à l'Euro et il était alors indispensable de prendre les bonnes décisions, ce qui a été fait. Cette équipe de Suisse était affolante de faiblesse, incapable de montrer de la constance et de battre successivement Israël, le Kosovo et la Biélorussie. L'ASF est restée calme, mais ferme, et Murat Yakin a eu l'intelligence, sous pression, d'adapter son style de management, de changer de système tactique et l'Euro a été réussi au delà de toutes espérances.
En clair: la Suisse a su élever son niveau au bon moment en faisant preuve de pragmatisme, de calme et d'intelligence. Et là aussi, que n'a-t-on pas entendu avant cet Euro, comme s'il n'y avait pas besoin d'y aller tant il était clair que la Nati n'avait rien à y faire...
En Serbie, un match plat, sans relief
Ce mardi, à Saint-Gall, le stade sera plein et enthousiaste, plus de 16'000 spectatrices et spectateurs soutiendront la Nati et le rendez-vous est d'importance, sur le plan de l'attitude encore plus que sur celui des résultats. Pourquoi? Tout simplement car cette équipe de Suisse ne fait plus vibrer ses fans et son public, qui ne sont pas toujours les mêmes, depuis la fin de l'Euro.
Quand ses joueurs montrent du caractère, ce n'est pas dans le bon sens, comme Granit Xhaka à Copenhague, et, samedi en Serbie, la Suisse en voulait moins que son adversaire, ce qui est la meilleure manière de perdre un match. A force de trop entendre que ce match à Leskovac allait être bouillant et qu'il fallait rester maître de ses émotions, la Nati a tout simplement oublié d'en mettre. Le résultat: un match plat, sans rythme, sans folie. Sans tout ce qui permet de gagner un match.
Le résultat sera scruté, mais surtout l'attitude
Le plus important, ce soir à Saint-Gall, est donc de retrouver des émotions positives. D'enflammer le match dès la première minute. De montrer de l'envie au public et aux téléspectatrices e téléspectateurs. D'aller de l'avant. D'oser. Quitte à perdre. Le résultat aura une importance, il en a toujours, et il serait bon que la Suisse reste en Ligue A, mais l'essentiel, ce mardi, sera surtout ce que les joueurs de la Nati transmettront en termes d'émotions. C'est là que Granit Xhaka et ses coéquipiers seront attendus.