Stefan Gartenmann se présente
«Je suis plus Jaap Stam qu'Alessandro Nesta!»

Le nouveau défenseur central de la Nati était de nationalité danoise voilà encore quelques jours et fait preuve d'énormément d'auto-dérision, se définissant comme un défenseur «old school», fort dans les duels et leader dans l'âme. «Mais je ne suis pas le plus beau!»
Publié: 20.03.2025 à 10:35 heures
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

«Je ne suis pas le défenseur le plus beau, ni celui qui joue le mieux au ballon. Je ne suis pas le plus rapide. Mais je sais être dur et efficace.» Stefan Gartenmann n'a pas cherché à se vendre ou à se faire passer pour Franz Beckenbauer pour sa première face aux médias, ce mercredi en Algarve. «Je suis un défenseur old school, on peut le dire!», admet-il sans aucun problème, même s'il appris le football en partie aux Pays-Bas, à Heerenveen, lui qui est né et a grandi au Danemark. «En arrivant aux Pays-Bas, je ne savais vraiment pas jouer au foot. J'ai progressé tactiquement et techniquement, mais il faut être clair: si on sépare les défenseurs en deux catégories, je suis plus Jaap Stam qu'Alessandro Nesta!»

Son grand-père est parti produire du fromage au Danemark

«C'est un combattant, un leader. On veut le voir lors de ces dix jours et lui aussi veut nous voir. On va donc faire connaissance», explique Murat Yakin, qui croit beaucoup dans le profil de son nouveau défenseur central, âgé de 28 ans et titulaire à Ferencvaros, le plus grand club hongrois. Et si Stefan Gartenmann et son 1m87 jouent aujourd'hui pour la Suisse, c'est bien parce que son grand-père a émigré de Thurgovie pour aller... faire du fromage au Danemark. «Et comme les filles danoises sont toutes très belles, il est tombé amoureux et il est resté», assure le nouvel international suisse dans un allemand presque parfait, lui qui n'a pourtant jamais vécu dans un pays germanophone.

Photo: TOTO MARTI

«L'allemand, ça va, on l'apprend à l'école au Danemark. Mais le français, l'italien et le suisse allemand, c'est trop dur! A table, j'essaie de comprendre quelques mots quand ils parlent suisse allemand à côté, mais franchement je ne capte rien», se marre-t-il, lui qui veut s'exprimer le moins possible en anglais pour s'intégrer au mieux à l'équipe. «Je parle bien allemand, mais je veux progresser encore. Je suis un type qui parle beaucoup sur le terrain, j'aime diriger, communiquer», enchaîne le néo-international, tout content que son premier match en Suisse ait lieu à Saint-Gall, pas loin du canton de Thurgovie d'où il est donc originaire. «Ma famille d'origine va venir au match, j'ai dû fournir des billets! Mon grand-père est décédé maintenant, mais je suis sûr qu'il serait très fier que je porte le maillot de l'équipe de Suisse.»

«Partout en Suisse, je me sens chez moi»

S'il a grandi au Danemark et qu'il ne possède le passeport rouge à croix blanche que depuis une semaine, Stefan Gartenmann assure que la Suisse est «sa deuxième patrie». «J'y venais souvent en vacances quand j'étais petit, on allait au Lac de Constance. Partout en Suisse, je me sens chez moi, que ce soit à Zurich, Berne ou Lugano. Quand je suis venu à Berne la semaine passée pour mes documents, je suis rentré à Budapest avec deux kilos de chocolat!» 

Le football suisse, il le connaît sans le connaître, mais invoque des souvenirs d'enfance. «L'Euro 2004! On collectionnait les cartes et je me rappelle très bien du numéro 8 de Johann Vogel et de ce magnifique maillot rouge. Il y avait aussi Alexander Frei et Hakan Yakin! On voulait tous sa carte, d'ailleurs, c'était celle qui avait le plus de valeur», se souvient-il, lui qui avait sept ans à l'époque.

Photo: TOTO MARTI

Si le Danemark est bien fourni en défenseurs centraux, sa décision de rejoindre la Suisse a tout de même fait parler. «Oui, cela a été un petit choc, principalement parce que peu de monde savait que j'avais également le passeport suisse. J'ai fait profil bas pour éviter au maximum les commentaires.» Comment en est-il arrivé à jouer pour la Suisse, d'ailleurs? «Très simplement, par mon agent qui a pris contact avec la Fédération en fin d'année dernière. Peu après, j'ai eu un contact avec Murat Yakin, qui est venu me voir à Budapest. On a eu une bonne discussion et le processus était enclenché. Je suis incroyablement fier d'être ici.» Le sélectionneur ne lui a rien promis, à part de lui donner sa chance.

Une motivation supplémentaire contre la Suède

«Le niveau est très élevé, je l'ai déjà vu à l'entraînement. Je dois être bon pour pouvoir revenir et je ne pourrai jamais me relâcher. Je dois être à 100% tout le temps pour espérer faire partie de cette équipe», estime le défenseur central, qui espère bien pouvoir participer aux qualifications pour la Coupe du monde, qui débutent en septembre. Et il a une motivation en plus, vu que la Suisse affrontera le Kosovo et la Slovénie, mais aussi la Suède, le grand rival historique des Danois. Si la Nati et son nouveau défenseur central venaient à éliminer les Tre Konor de la Coupe du monde, nul doute que le peuple danois pardonnerait alors volontiers à Stefan Gartenmann son changement de nationalité... Voire même qu'il le féliciterait! 

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