Immortel Real Madrid! Grâce à l’inévitable Karim Benzema, le «Roi d’Europe» a signé une nouvelle remontée extraordinaire mercredi dans son antre de Santiago-Bernabéu pour renverser Manchester City 3-1 en prolongation (défaite 4-3 à l’aller) et rejoindre Liverpool en finale de la Ligue des champions le 28 mai au stade de France.
Le miracle de Rodrygo
Laissé pour mort après l’ouverture du score de Riyad Mahrez (73e) qui offrait deux buts d’avance en cumulé aux Skyblues, le Real a encore renversé une montagne par son jeune prodige brésilien Rodrygo, entré à la 68e et auteur de deux buts en l’espace de quelques secondes (90e, 90e+1) pour pousser le match en prolongation.
Et à la 95e, le héros Karim Benzema est entré en scène: muet et imprécis jusque-là, le prince madrilène a retrouvé sa cape et a transformé un pénalty qu’il a lui-même provoqué pour propulser le Real en finale, avant de céder sa place (104e).
Une finale et la revanche de 2018
La «nuit magique» madrilène a commencé à la 90e: comme exigé par les supporters merengues dans la banderole déployée avant le coup d’envoi aux côtés du tifo à l’effigie de l’avant-centre français, la renversante «Maison blanche» a puisé dans ses réserves pour offrir de l’espoir, puis de la gloire.
Alors que le match prenait tranquillement la direction d’une qualification anglaise, le Real s’est réveillé à la dernière minute pour s’offrir une réédition de la finale de 2018 à Kiev, où l’équipe alors dirigée par Zinédine Zidane avait raflé sa troisième Ligue des champions de rang (3-1), dans un match marqué par les bourdes du portier Loris Karius.
Le Real, énième morceau de bravoure
Deux buts signés Rodrygo qui ont réveillé le public madrilène, qui a repris son perpétuel refrain de plus belle: «Si se puede!» («Oui, c’est possible!», en espagnol).
C’est la première fois que le Real Madrid parvient à se qualifier après avoir perdu le match aller d’une demi-finale sur la scène continentale. Auparavant, les Merengues avaient échoué à huit reprises.
Mais cette saison, c’est l'«irréel» Madrid: après l’épique renversement de situation face au Paris Saint-Germain en 8es de finale (1-0, 3-1), l'incroyable remontée contre Chelsea en quarts (1-3, 2-3 a.p.), et l’odyssée du match aller à Manchester il y a une semaine (4-3), l'équipe dirigée par Carlo Ancelotti a ajouté une nouvelle page à son carnet d’épopées de la saison continentale 2021-2022.
Nouvel échec pour Guardiola et City
Quatre jours après être devenu le premier entraîneur à remporter les cinq grands championnats du football européen, Ancelotti, l’homme qui avait mené le Real vers la «Decima», sa dixième C1, en 2014, peut aussi devenir le premier technicien de l’histoire à rafler une quatrième Ligue des champions.
Pour Pep Guardiola, en revanche, la désillusion est immense: le technicien catalan, honni à Madrid, court toujours derrière un nouveau sacre en Ligue des champions après les deux titres glanés avec le Barça en 2009 et 2011, et n’offrira pas une deuxième finale de rang aux Skyblues, après celle perdue l’an passé face à Chelsea (1-0). Et les Citizen devront encore patienter pour soulever la première Coupe aux grandes oreilles de leur histoire.
Benzema file vers le Ballon d’or
Longtemps imperméables aux assauts espagnols, et même ragaillardis par le but de Mahrez et la double énorme occasion de la 87e, avec un ballon sauvé sur sa ligne par Ferland Mendy et une frappe de Phil Foden qui a rasé le montant droit de Thibaut Courtois, les Citizen ont cédé au pire moment.
A l’inverse le doublé de Rodrygo a relancé les Madrilènes, portés encore une fois par leur capitaine Karim Benzema, auteur d’une saison époustouflante.
En finale, l’avant-centre français affrontera son principal concurrent pour le Ballon d’or, Sadio Mané. Mais la planète entière est quasiment déjà acquise à la cause du Benzema version 2021-2022, le meilleur de sa carrière, qui, à 34 ans, n’a plus qu’une marche à gravir pour offrir sa 14e couronne continentale à l’éternel Real Madrid.