C'est un magnifique dimanche de football à Vérone. Le soleil brille magnifiquement sur le vert luxuriant du stade Marcantonio Bentegodi. Vêtu d'un chasuble orange, un jeune garçon se tient sur le terrain, écarte ses cheveux de son visage et tape quelques balles avec les autres remplaçants.
Si l'on regarde la feuille de match de la rencontre de Serie A entre l'Hellas et la Lazio de Rome, un nom attire l'attention car, présent pour la première fois avec l'équipe senior: Romano Floriani M.!
Il y a une raison pour laquelle ce «M» n'est pas écrit. Le défenseur de 18 ans s'appelle Mussolini! Et oui, il est l'arrière-petit-fils de Benito Mussolini, le «Duce», l'ancien dictateur italien Benito Mussolini (1883-1945).
La Lazio, comme une évidence
Romano Floriani Mussolini a signé son premier contrat professionnel en mars dernier, et il fait déjà partie de l'équipe première. L'apparition de Floriani à Vérone, cependant, a été extrêmement discrète. Il est resté sur le banc et a regardé Giovianni Simeone, fils de l'entraîneur de l'Atletico Diego, marquer quatre buts pour assurer une victoire 4-1 de Vérone.
Un Mussolini à la Lazio? Cela sonne comme une évidence! Le club est proche de l'extrême-droite depuis toujours. Les supporters sont largement associés aux ailes fascistes italiennes, ont un long passé de violence et ont été sanctionnés à plusieurs reprises pour des actions racistes par la ligue et l'UEFA.
«Il ne se soucie pas de son nom de famille»
Quelques jours avant le match contre Vérone, par exemple, le fauconnier du club - le faucon est l'emblème de la Lazio - a fait scandale lorsque, sur une vidéo, il a tendu à plusieurs reprises son bras droit en un salut fasciste tandis que les supporters rendaient hommage à l'arrière-grand-père de Romano et criaient «Duce! Duce!». Le fauconnier a ensuite été suspendu.
Dans le journal «La Repubblica», Mauro Bianchessi, qui a découvert Romano, explique: «C'est un garçon très modeste qui ne s'est jamais plaint. Il n'est pas encore tout à fait prêt et a encore un grand potentiel d'amélioration. Mais vous devez l'avoir sur votre radar.» Sur le nom de famille, Bianchessi déclare: «Il ne se soucie pas de cela. Je n'en ai jamais parlé à ses parents, ils s'en fichent aussi. Ceux qui le méritent sont sur le terrain, rien d'autre ne compte.»
«Mon fils ne veut pas d'interférence».
De son côté, la mère de Romano, Alessandra, ancienne députée européenne italienne de l'ultra-droite, ne veut rien savoir de l'instrumentalisation de son fils à la Lazio. «Il n'y a rien à commenter. Je préfère rester en dehors de ça. Mon fils ne veut pas que les gens se mêlent de sa vie et de ses affaires», déclare-t-elle.
Romano Floriani Mussolini - dont la grand-tante, soit dit en passant, est la légendaire actrice Sophia Lorén - n'écoute pas les commentaires sur son nom de famille. Au début de l'année, il a expliqué: «A la Lazio, je suis jugé exclusivement sur ma façon de jouer, et pas sur mon nom de famille.» (wst)