Samedi soir, Yvon Mvogo n'a pas eu besoin de trop de temps pour entrer de plain-pied dans la saison 2023/2024, sa deuxième sous le maillot de Lorient. Le gardien fribourgeois des Merlus a rapidement été mis à contribution par Gonçalo Ramos, la nouvelle recrue du Parc des Princes. Une envolée sur sa droite a permis au gardien de la sélection nationale de ne pas capituler dès la 8e minute.
«C'est toujours agréable de rapidement se mettre dans le match, nous a-t-il confié. À cet instant, je me suis dit que j'allais au-devant d'une soirée avec pas mal de boulot.» La suite? Une prestation défensive très solide et un minimum d'arrêts pour Yvon Mvogo. «L'an dernier, nous avions déjà une bonne stabilité au niveau des bases arrières, a-t-il poursuivi. Je pense que nous avons les moyens d'être meilleurs encore.»
Fort de cette confiance engrangée dès les premiers instants, l'ancien dernier rempart des Young Boys, Leipzig et Eindhoven a ensuite été très bon. «L'Équipe» lui a d'ailleurs attribué la note de 7/10, précisant qu'il avait «dégagé de la sérénité sur sa ligne et dans le domaine aérien».
En fin de match, Yvon Mvogo a encore réalisé une parade de grande classe alors que Carlos Soler voulait éclipser sa prestation lumineuse. «Grâce à un très bon tacle de mon défenseur, le côté sur ma gauche était bouché. J'ai donc été très agressif en sortant de mon but pour fermer les angles et le forcer à me tirer dessus.» Ce que le Parisien a fait.
Souvenirs douloureux
Cet affrontement face à Paris aurait dû avoir une saveur particulière pour Yvon Mvogo. C'est face à ce même adversaire qu'il s'était grièvement blessé au genou l'an dernier. Un pépin physique qui l'a contraint de renoncer à la Coupe du monde 2022. «Pour être franc, ce n'est pas quelque chose à quoi je pense avant un match», rigole-t-il.
Il n'a pas non plus pensé à l'absence de nombreuses stars dans le camp adverse entre le départ confirmé de Messi, celui à venir de Neymar et les tensions autour de Mbappé, le PSG n'était pas dans les meilleures dispositions. «Que ce soit Paris, Nantes, Reims ou l'OM, je ne fais rien de différent. Et ma préparation ne va pas changer en fonction de la présence ou non d'un joueur dans l'autre camp.»
Cette excellente entame de saison n'est pas anodine pour Yvon Mvogo. Nul doute que cette bonne prestation n'est pas passée inaperçue aux yeux de Murat Yakin. Le 30 août prochain, le sélectionneur national dévoilera son équipe pour les matches de qualification pour l'Euro au Kosovo et contre Andorre à Sion, les 9 et 12 septembre prochain. Mais pour l'heure, le Fribourgeois ne s'y voit pas encore. «Pour l'instant, je suis nulle part, rigole-t-il. Je suis à Lorient et je dois préparer mon match de ce week-end face à Nice.»
Mais la compétition continentale est forcément dans un coin de la tête du Marlinois. «Je sais que cela passera par de bonnes prestations en club, précise-t-il. Je suis en contacts réguliers avec l'entraîneur des gardiens de la sélection suisse. Il m'a écrit avant et après le match. À moi de prouver que j'ai ma place à l'Euro.»
Du bon côté
Sa place, il l'avait déjà pour le Qatar au moment où il s'est blessé. Il était à ce point dominant au moment de sa blessure. «Les deux ou trois premières semaines ont été difficiles à digérer, se souvient-il. J'avais signé à Lorient avec pour objectif de jouer afin d'être sélectionné pour le Mondial. Avec le début de saison que je réalisais, c'était sûr que j'y serai, car j'avais déjà eu des conversations dans ce sens. Cela a rendu encore plus difficile la situation.»
Mais Yvon Mvogo ne s'est pas laissé abattre. «Quand tu prends un gros coup derrière la tête, tu as deux choix. Rester à terre ou te relever. Après la déception, j'ai accepté et suis reparti de l'avant. Ma mentalité? Prendre ce challenge du bon côté. J'avais décidé de me relever et de revenir encore plus fort. C'était une motivation supplémentaire pour moi.»