Benjamin Pavard avait connu les sommets en 2018 en devenant champion du monde, avec notamment un chef d'oeuvre de but contre l'Argentine. Mais il a ensuite touché le fond. C'est ce que raconte le défenseur international dans «Le Parisien». Ou plutôt le jeune homme de 26 ans qui se cache derrière le joueur.
«Quelque chose n'allait pas dans ma tête, raconte le joueur du Bayern Munich. Je n'aime pas le mot 'dépressif', mais c'était le cas. Au début, tu te dis que ce n’est rien, que ça va passer, mais quand tu vois que ça persiste, que tu vas à l’entraînement et que tu n’as pas la banane, il faut réagir.»
Cette dépression a coïncidé avec la pandémie de Covid, période que le Français a très mal vécue. «C’était difficile pour tout le monde, pour moi aussi. Se retrouver seul, dans un autre pays que le mien, je n’étais vraiment pas bien», se souvient Benjamin Pavard. Il avait déjà fait une allusion à une «phase difficile» fin 2021 dans «L'Equipe», ou des «problèmes privés» dans d'autres interviews.
«Je suis humain comme tout le monde»
Cette fois, il va plus loin: «Je suis humain comme tout le monde, et même si j’ai une super belle maison avec une salle de musculation, j’avais besoin de contact avec les autres. Je me levais, je n’avais pas d’appétit. J’essayais bien de m’occuper, de faire la cuisine, regarder des séries. Mais Netflix, ça va deux minutes…»
Ce passage compliqué sur le plan psychologique a coïncidé avec une baisse de régime footballistique. Vainqueur de la Ligue des champions en 2020, Benjamin Pavard a peu à peu perdu sa place de titulaire au Bayern Munich, enchaînant les mauvaises performances.
Aujourd'hui, il a repris du poil de la bête, notamment grâce à ses proches. «Je suis ressorti grandi en tant qu’homme de tout ça, raconte-t-il. J’ai été livré à moi-même comme beaucoup de joueurs de foot, et il a fallu bien s’entourer pour relever la tête.»