Le 13 janvier, la Côte d'Ivoire affrontera la Guinée-Bissau pour lancer sa Coupe d'Afrique à domicile. Un affrontement qui aura lieu au Stade Olympique Alassane Ouattara et devant 60'000 spectateurs sans doute survoltés par l'organisation du plus grand événement d'Afrique sur leur sol.
Sur la pelouse, plusieurs grands noms du football mondial et un visage bien connu de notre Super League suisse, Mauro Rodrigues, se disputeront les trois points. L'ailier d'Yverdon Sport, qui compte sept sélections jusqu'à présent, fait partie des 23 noms couchés sur la liste du sélectionneur bissaoguinéen pour représenter leur pays. Blick a pris la température à quelques jours de ce grand rendez-vous.
Sa deuxième participation déjà, à 22 ans
«L'excitation est énorme, confie-t-il. Cela fait toujours plaisir de pouvoir participer à une grande compétition comme la CAN.» A-t-il eu toutefois peur de ne pas y être convié en raison de son faible temps de jeu en club cet automne? «Non, parce que j'ai eu de nombreux contacts avec le sélectionneur et il m'a toujours fait comprendre qu'il me faisait confiance, répond-il. À Yverdon, même si je n'étais pas toujours titulaire, je suis à chaque fois entré en jeu. Et même avec la sélection, j'ai inscrit le but de la victoire face à Djibouti lors du dernier rassemblement. J'avais dans un coin de ma tête que j'allais être convoqué.»
Même si Rodrigues avoue ne pas en avoir rêvé lorsqu'il était plus jeune, car il ne pensait pas que cela lui arriverait un jour, disputer la CAN est une grande satisfaction. «Pour un joueur africain, c'est une grande fierté, comme l'Euro pour un joueur européen. Je vais pouvoir me montrer dans une grande compétition et me tester contre les meilleurs joueurs africains. Lors de ma première participation au Cameroun, je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu, mais cette année, je sens que cela va être différent.»
Dans le groupe A avec la Côte d'Ivoire, le Nigéria et la Guinée équatoriale
En janvier 2022, le Haut-Valaisan n'avait en effet pu disputer que quelques minutes face à l'Égypte (défaite 0-1) et contre le Nigéria (défaite 0-2). Et comme le destin fait bien les choses, son chemin croisera à nouveau celui des Nigérians le 22 janvier. Mais aussi celui du pays hôte. «Le match d'ouverture sera très spécial, le highlight de ma carrière. Dans un stade plein, face à une Côte d'Ivoire qui a des joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs européens, c'est fantastique. Nous connaissons déjà le Nigéria puisque nous avons joué contre eux lors des qualifications et nous avons tous les deux gagné un match. Cela sera un groupe difficile, mais on va faire de notre mieux.»
Avec comme objectif de sortir de la phase de groupes. Chose que la Guinée-Bissau n'a jamais réussi à faire jusqu'à présent. «Cela sera notre quatrième participation d'affilée et nous voulons sortir des poules, affirme-t-il. Ensuite, nous pouvons nous permettre de rêver. Nous avons une très bonne équipe, très soudée, avec une grande confiance et nous pouvons battre n'importe qui.»
«Tout le monde regarde la CAN et cela peut changer ma carrière»
Faire de son mieux, représenter son pays dignement face à des adversaires d'une certaine valeur, mais également espérer marquer les esprits. Car oui, les joueurs se savent observés lors de ces grandes compétitions internationales et peuvent ainsi potentiellement espérer décrocher un meilleur contrat ailleurs ou alors atteindre le championnat de leurs rêves. «Tout le monde regarde la CAN et cela peut changer ma carrière», confirme-t-il.
Mais en attendant, Mauro Rodrigues garde une pensée pour ses coéquipiers qui, eux, reprendront l'entraînement ce mercredi dans le froid du Nord vaudois avant de s'envoler dans la foulée vers la Tunisie. «Cela fait bizarre, note l'ailier. Tu es toute la saison avec tes coéquipiers et soudainement, tu es en Afrique et eux recommencent les entraînements avant de partir en stage. Je vais rater quelques matches de championnat, mais le club m'a toujours fait confiance.»
Et à plusieurs milliers de kilomètres du Stade Municipal, le Bissau-Guinéen pourra compter sur le soutien de ses compères d'YS. «Je reste beaucoup en contact avec les anciens: William Le Pogam, Anthony Sauthier et Néhemie Lusuena. Ils m'ont dit ne pas m'inquiéter, car ils vont faire le travail et que je devais faire le mien à la CAN. Nous allons chacun nous suivre à distance.» Mauro Rodrigues et sa sélection s'envoleront ce jeudi pour le Mali pour y défier les Aigles samedi, avant de s'envoler le 7 vers Abidjan pour y préparer un grand moment d'histoire.